⚜ мαrια ⚜

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J'ignorai depuis combien de temps j’errai telle une âme en peine dans les rues de Manhattan mais l’aurore qui se dévoilait peu à peu au sommet de la tour du One World Trade Center m'indiqua que plusieurs heures s'étaient écoulées depuis mon départ...

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J'ignorai depuis combien de temps j’errai telle une âme en peine dans les rues de Manhattan mais l’aurore qui se dévoilait peu à peu au sommet de la tour du One World Trade Center m'indiqua que plusieurs heures s'étaient écoulées depuis mon départ de l’appartement ou plutôt de ma fuite. Il m’était désormais impossible de me sentir chez moi dans ces murs qui, autrefois, furent mon havre de paix. Chaque endroit de cet appartement semblait être imprégné de sa présence ainsi que de son odeur. Il était difficile de me réveiller au beau milieu de la nuit, de quitter la chaleur de notre lit pour rejoindre le salon et de ne point l'y trouver, affalé comme à son habitude dans le canapé, une tasse de café posée sur la table basse, la télévision allumée retransmettant une émission débile.

C'était dur de ne faire face qu'à un canapé vide, la télévision éteinte.

Je marchai sans aucun but précis et ignorai la douleur qui irradiait dans mes jambes et mes pieds. L'épuisement des précédentes semaines finirait certainement par vaincre mon obstination mais je ne flancherai pas et continuerai jusqu'à ce que je finisse par m'évanouir car aucun repos ne pourrait soulager la souffrance qui enserrait mon cœur et m'asphyxiait, m’empêchant de prendre le moindre souffle d'air.

J’aperçus un arrêt de bus proche de Central Park qui desservait ma ligne et je m’y dirigeai pour m'y reposer car mes jambes tremblotantes ne semblaient plus pouvoir soutenir mon poids et menaçaient de céder sous la fatigue accumulée et la marche longue et intensive des dernières semaines.

Je sentis une larme coulée sur ma joue et l'effaçai presque aussitôt mais c'était une bataille perdue d'avance car d’autres larmes suivirent et je ne pus contenir bien longtemps les cris qui obstruaient ma gorge et je me permis, pour la première fois depuis cette séparation, de laisser échapper un cri d’agonie et de désespoir tant ma douleur fut grande.

— Pourquoi ? murmurai-je en larmes. Pourquoi me quitter ainsi ? Pourquoi ?

Je pris ma tête entre mes mains et sanglotai, déversant librement sans aucune honte la peine qui dévorait chaque jour mon âme et me plongeai dans l’enfer le plus glacial.

— Tu ne peux pas m’abandonner maintenant, Alex, sanglotai-je. Tu n’as pas le droit.

Maintenant qu'il m'avait quitté, comment pourrais-je continuer d'exister quand la vie n'avait de sens que lorsqu’il était à mes côtés ? Comment ?

Alex avait toujours été tout ce qui comptait le plus au monde pour moi. Il était la personne qui illuminait ma vie de sa présence et l'agrémentait de son amour sans limites. Je pensais que nous avions des projets lui et moi. Comme celui de fonder une famille et de finir nos vieux jours dans un chalet en Suisse. Mais aujourd'hui, plus rien de tout ceci n'avait d'importance, semble-t-il. Il fut évident que je m'étais fourvoyée sur lui, sur notre avenir à deux et qu'il ne m'aimait pas aussi fort que je le pensais.

Un brin de ressemblanceDonde viven las historias. Descúbrelo ahora