⚜ мαrια ⚜

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Mon cœur était enserré dans ma poitrine tant j'avais appréhendé des jours durant cet évènement qui marquait définitivement la perte de ma liberté

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Mon cœur était enserré dans ma poitrine tant j'avais appréhendé des jours durant cet évènement qui marquait définitivement la perte de ma liberté. Nous y étions finalement et il n'y avait rien que je puisse faire ou dire qui changerait quoi que ce soit aux évènements, à moins que je ne désire déclencher une guerre.

Le lendemain de l'entrevue familiale qui s'était déroulée entre le monarque espagnol, la Reine Mère Anne d'Autriche, le cardinal Mazarin, Gaston d'Orléans et moi-même, il y eût une rencontre plus officielle entre Philippe IV et Louis XIV. Les deux hommes, agenouillés devant des crucifix, jurèrent sur l'évangile de respecter les clauses du traité puis ils s'embrassèrent en se promettant mutuellement une profonde et sincère amitié.

Le lendemain de cette rencontre officielle, je quittai le roi d'Espagne, non sans déchirement et larmes. Il allait terriblement me manquer et le dernier soutien affectif que j'avais en cette époque m'avait été arraché sur l'île des Faisans avant que je ne fus contrainte de suivre la Cour de France jusqu'à Saint-Jean-de-Luz.

— Il est temps, mon enfant, m'informa Anne d'Autriche.

Je détournai mon regard de la fenêtre et me tournai vers ma future belle-mère. Elle était resplendissante comme toujours et je me sentais insignifiante comparée à elle.

— Dieu ! Comme vous êtes magnifique, ma chère ! me complimenta la reine.

Pour l'occasion, j'avais été préparée par des femmes de chambre françaises qui faisaient partie de la Maison de la Reine. J'étais habillée d'une robe de toile d'argent, mes épaules avaient été recouvertes d'un manteau violet avec une queue fort longue qui était semé de fleurs de lys ; ma tête était ceinte d'une lourde couronne d'or.

— Je vous remercie Votre Majesté.

Elle me sourit avec cette bienveillance qui faisait rayonner son visage de fraîcheur et de beauté. Elle me guida hors des appartements qui me furent attribués à mon arrivée à Saint-Jean-de-Luz et ce fut avec une profonde surprise que je découvris le cortège qui nous accompagnerait jusqu'à l'église. J'étais sans voix devant tant de splendeur et de magnificence. C'était un mariage de princesse comme en rêverait bons nombres de jeunes filles.

Un régiment de Suisses et un autre de gardes françaises formaient une haie de chaque côté d’une passerelle. La ville de Saint-Jean-de-Luz était en liesse et des murmures s'élevaient de chaque coin, tous les regards étaient fixés sur moi et je ne pus masquer la gêne qui s'afficha sur mon visage maquillé avec soins par les dames qui composaient la Maison de la Reine.

J'ignorai les membres de la cour de France qui semblaient s'impatienter car l’air de la ville était atrocement lourd en ce 9 juin 1660 et posai mes yeux sur le roi qui se tenait aux côtés du Cardinal Mazarin.

Dans toute la splendeur de sa jeunesse et du pouvoir qu'il incarnait, Sa Majesté Louis XIV était radieux dans son costume recouvert de dentelles noires et d'un manteau de brocart et d'or. Il était majestueux et je ne pus soutenir son regard plus d'une seconde tant, je l'avouai, je fus subjuguée. Je me sentis honteuse car pendant l'espace d'un instant, j'avais oublié que l'homme qui se tenait devant moi, malgré mon apparence, était bien plus jeune que moi. De plus, plusieurs centaines d'années nous séparaient l'un de l'autre.

Un brin de ressemblanceWhere stories live. Discover now