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Samuel ne se sentait pas du tout à l'aise sous les regards curieux et insistants de certains humains présents dans la salle de cours. Enfin certains, tous pour être exact. Quand il s'agissait de combat contre des créatures surnaturelles ou magiques, le jeune homme excellait dans la matière, mais en société et principalement en compagnie d'humains, il se sentait désarmé et impuissant.

Depuis déjà sa plus tendre enfance, enfin de ce qu'il restait de ses souvenirs de ce temps-là, il n'avait jamais été à l'aise avec ses semblables. Choyé par une mère trop protectrice et un père absent, le vampire était né dans un monde dans lequel ce qu'il désirait, il l'obtenait. Il avait réussi à prendre des cours à domicile et évité le commun des mortels pendant une partie de sa scolarité. Il savait déjà jeune qu'il finirait par devenir un de ses enfants richissimes qui ne ferait rien de sa vie hormis dépenser l'argent que papa gagnait en rachetant des sociétés pour les remanier, leur donnant de la valeur et les revendant le triple ou le quadruple de l'achat.

Sa mère, de ce qu'il s'en souvenait, était une femme douce mais quelque peu abusive en ce qui le concernait. Il n'avait jamais aimé les embrassades ni même les câlins, ce dont Mme Maman était friande. Pendant sa puberté, son besoin de solitude se fit plus grand et malgré son dégoût pour les autres, il décida de rentrer dans un lycée avec l'accord de son père. Ce que sa mère refusa, mais elle du capituler face à ses arguments et son envie de découvrir les autres. Mensonge éhonté qui passa comme une lettre à la poste.

Durant les premiers mois, Samuel fit un effort surhumain afin de s'intégrer dans la jungle humaine mais les adolescents de son âge ne le voyaient pas d'un bon œil. Pourtant il avait lu que dans les lycées privés, les jeunes créaient des bandes sociétales pour rester entre eux et vivre un semblant d'existence en groupe. Malheureusement, ces jeunes le laissèrent à l'écart, trouvant diverses raisons comme le fait qu'il ait une peau trop claire, ou que sa couleur de cheveux n'était pas en accord avec leur mode de vie. Samuel savait que les gens n'aimaient pas les roux mais de là a trouvé des excuses bidon, il ressentit en lui une noirceur naître, une envie de faire mal à quelqu'un, un besoin de se venger naquit en son cœur.

Finalement, un beau jour, un jeune homme dont Samuel avait remarqué l'attention malgré la distance qu'il mettait entre eux, s'approcha de lui et l'invita à rejoindre son « clan » comme il aimait si bien le répéter. Quelques semaines plus tard, après ses dix-huit ans, il comprit trop tard l'intérêt malsain que lui vouait le bel italien aux yeux vert bouteille. Il n'avait rien vu venir, les membres de ce fameux clan, tous aussi riche que crésus, peut-être plus, ne voyait en lui que le futur héritier d'un empire qu'ils pourraient ajouter à leur liste.

C'était un matin de Mai qu'il se rendit compte qui étaient vraiment ces nouveaux amis. Des vampires ! Des vampires qui venaient de faire de lui un des leurs, le condamnant à jamais à rester dans l'ombre du monde et de se nourrir de sang pour le reste de sa vie. Seulement voilà, si tout s'était arrêté là, il aurait pu faire quelque chose, comme mourir ou disparaître en Europe. Non, il avait fallu qu'il se fasse attraper par des fanatiques religieux qui vénérait un dieu psychopathe. Malgré le sourire qu'il affichait en permanence, ces deux semaines de captivité dans un sous-sol miteux, attaché par des chaînes qui lui brûlaient les poignets et nourrit au sang animal, Samuel perdait peu à peu ses souvenirs. Il se demandait vraiment si ses parents existaient vraiment où si ce n'était qu'une invention de son esprit pour occulter le fait d'être un prisonnier. La bête en lui devenait presque primal, insatiable de sang, il ne se donnait pas une semaine de plus pour sombrer dans la folie et devenir une coquille vide, abandonnée à un monstre sanguinaire.

Son salut vint un soir de pleine lune. Une Lune orange. Fatigué par les chaînes en argent et affaiblit par le manque de sang que ses tortionnaires ne lui donnaient plus depuis deux jours, Samuel entendit la porte du cachot s'ouvrir. Observant l'homme qui entra dans la pièce, il ne voulait pas lui donner la satisfaction de l'avoir humilié ou brisé. Il lui sourit et fit une blague que sa bonne lui répétait souvent pour le faire rire. Étonnant pour lui, il se souvenait de la blague mais plus du visage de la bonne ou même de ses parents, il ne se souvenait même plus de leur voix et pourtant il souriait à l'homme qui ricana de sa blague.

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⏰ Laatst bijgewerkt: Nov 06, 2018 ⏰

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