Histoires comme ça...

Les Larmes

  Je sens le souffle du vent d'automne sur mon visage. Je sens la chaleur de mon corps se mélanger au froid de mon cœur. Je sens tout, comme je ne l'ai jamais senti.

Pourtant je ne comprends rien.

Pourquoi? Comment? Quand? Qu'est ce que j'ai fais? Je n'ai absolument aucune réponse à ces question mais, pendant un instant je me suis dis que c'était pas grave. Que ça n'existait que dans ma tête. Les gens qui te crient de la fermer quand tu dis quelque chose qui leur plait pas, leurs solutions si simples qu'elles mènent à la guerre, mais surtout la recherche de vie. Tout le monde veut vivre, et personne n'y arrive.

C'est pour ça qu'on fait des erreurs.

J'en suis venu à cette conclusion après une longue réflexion, seul, dans mon lit à imaginer des étoiles qui n'existent que dans ma tête. À voir qu'en moi, il n'y avait plus rien. Je ne suis que froid et souffrance, je n'ai plus de place.

Je suis venu ici pour oublier mais, peu à peu, je me souviens.

Je me souviens de ce jour, dans la cour de récré, où on m'avait fait un croche pied. Les rires se sont mélangés aux "Faut pas faire gaffe" de mes amis. 

Puis une vague de mélancolie me rappelle tout ces mots que je n'ai pas su dire, que je n'ai osé pensé. Tout ces mots qui voulaient sortir mais je ne les ai pas écoutés. Par quoi commencer? Comment dire qu'on hait et qu'on aime? Comment dire tout ce qui ne va pas alors que toi même tu as tout oublié? Seul ton cœur s'en souvient et il porte des marques.

Des blessures.

Profondes.

Qui ne s'effaceront jamais.

J'ai fais des erreurs, beaucoup trop pour toutes les citer. J'ai fais n'importe quoi dans ma vie en fait.

Je donne un coup dans un caillou, à coté de moi. Il roule un peu puis dégringole de la falaise. Le vent souffle sur mes cheveux et un oiseau vole puis pousse un cri. Il est libre. Il est grand. Il n'est pas moi. 

M'approchant du rebord, je suis pris par un vertige énorme. Je recule de quelques pas et trébuche presque, me redresse à temps! Mon cœur bat très vite.

Je me mes à genoux et commence à pleurer. 

Puis je regarde dans le vide. Longtemps. Vous savez ce que ça fait d'être victime de harcèlement? Pas moi. Vous savez ce que ça fait de se mutiler? Pas moi. Vous savez ce que ça fait d'assister à un enterrement? Pas moi. Vous savez se que ça fait de voir un être cher sur un lit d'hôpital? Pas moi. Vous savez ce que ça fait de vivre dans la rue? Pas moi. Vous savez ce que ça fait d'être dans un pays en guerre? Pas moi. Vous savez ce que ça fait d'être trahi? Pas moi.

Pourtant je suis triste.