Ce que je trouve très blessant et le plus difficile à vivre, c'est d'aimer quelqu'un et pour qu'après il tombe amoureux de ma sœur plus jeune et plus jolie. Ou encore, des gars qui voudraient bien se lier d'amitié et prétendre être gentils avec moi...
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S'il y a une chose que j'ai bien comprise dans cette vie c'est que tout vient à point à celui qui sait attendre. Je vous le dis parce que je prends ma vie comme le testament d'une vie qui mériterait inspirer plus d'une.
Le grand amour existe et celui qui n'y croit pas, je vous invite à lire ces quelques lignes qui vont suivre.
Je m'appelle Erin et j'ai 25 ans.
J'ai grandi dans le centre-ville de Douala au Cameroun, où la saison sèche était chaude, brulante et des fois, elle semblait durer une éternité. Mon père est un chirurgien noir camerounais réputé, et ma mère est une française blanche infirmière. Je suis donc métissée, mais à la peau beaucoup plus foncée.
Si vous vous demandez s'ils travaillent dans le même hôpital, je vous arrête directement, ils ne le font pas. Ils ont toujours dit qu'il était préférable de travailler séparément les uns des autres, car il est toujours plus gratifiant de se voir après une longue journée de travail.
Toute ma vie, j'ai été entourée par le domaine médical. C'est pourquoi j'ai décidé de ne pas suivre les traces de mes parents mais de devenirs enseignants. Je voulais faire quelque chose de différent de e que font mes parents, bref faire ce que j'aime.
J'ai énormément de respect pour le domaine médical, je tiens à le préciser, mais faut avouer que c'est un métier chiant et dégelasse.
Je suis actuellement une institutrice à L'école privée de Makepe, et je suis plus heureuse que jamais. Ces enfants sont des amours de ma vie, ce sentiment m'habite peut-être parce que je sais que je ne pourrais jamais avoir d'enfant.
Bien que j'aime mon travail et mes parents, la plus grande partie de ma vie, a tourné autour de ma petite sœur l'adorable, la princesse Grace.
Grace est née trois ans après moi et elle a maintenant 22 ans. Elle est le bébé de la famille, elle est aimée et gâtée par tous. Elle est actuellement à l'université dans l'espoir de devenir une chirurgienne comme notre père un jour.
Cependant, je tiens à vous dire que je ne suis pas jalouse d'elle, mais quand vous avez une sœur qui a tout ce que vous n'avez pas, il y a de quoi avoir le cœur meurtri de temps à autre. Elle est tout ce que je ne suis pas, elle est grande, mince et belle alors que je suis petite, grosse et plate. A l'heure où je vous écris ces textes, j'ai des larmes aux yeux.
Contrairement à moi, qui étais maudite avec les cheveux noirs bouclés et secs de mon père, Grace a eu les longs cheveux soyeux bruns et fraiches de notre mère. Elle est métissée mais à la voir on ne dirait pas. Ha ... Elle est tout ce que je voudrais pouvoir être et plus même. Et réaliser que je ne pourrais jamais être aussi belle qu'elle me fend le cœur.
Heck est son nom, il est magnifique d'ailleurs. Elle a reçu le prénom de Grace, qui définit l'élégance et la beauté, alors que j'étais collé à Mballa, foutu nom, avec un prénom vraiment ridicule « Erin », sérieux... ne pouvait-il pas tout simplement m'appeler Samantha, Lucie ou autre ?
J'avais toujours souhaité être aussi belle que ma sœur cadette, mais peu importait le nombre de plans de régime que je suivais ou de sport que je pratiquais, je ne pouvais jamais perdre de poids. J'étais condamnée à être une grosse truie pour toujours.
Les gens ont toujours aimé utiliser des mots tels que: forme généreuse, grosse et belle femme aux gros os, ou courbes pour décrire les truites comme moi. Cependant, je pense que ces mots ne figurent pas dans le dictionnaire de toutes les filles. Bien sûr, il y a beaucoup de femmes qui sont plus grosses et pourtant extrêmement belles, mais bon sang, je ne suis pas une de ces femmes.
Oui, j'ai peut-être des courbes à l'africaine, mais je suis quand même grosse. Vous pouvez le formuler comme vous voulez, mais la grosse est une grosse et c'est exactement ce que je suis.
Au fil des ans, j'ai essayé de m'aimer comme je suis, et d'apprécier mon corps, mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Ce qui me fait me détester encore plus, c'est que je vis avec des gens qui sont pratiquement parfaits sous toutes leurs formes.
Mes deux parents ont fière allure pour leur âge et sont en très bonne santé. Ma mère enseigne la zumba comme passe-temps, dans une salle de sport qu'elle a ouverte, et mon père y va tous les deux jours pour se maintenir en forme.
Comme vous le savez déjà, ma sœur a déjà le corps parfait et tout. Moi, je suis le mouton noir de la famille.
Voulez-vous savoir ce qu'il y a de pire, En fait, ma famille me soutient dans tout ce que je fais. Ils ne me détestent pas pour le poids que j'ai au contraire même, ils sont si fiers de moi. Même quand j'ai décidé d'être enseignant j'ai reçu leur soutien. En fait, le fait qu'ils m'aiment pour ce que je suis, rend tout cela beaucoup plus difficile. Parfois, je souhaite qu'ils me haïssent d'être grosse, qu'ils me détestent de ne pas suivre leur exemple ou me détestent d'être différente.
Ils ne le font pas et je trouve que c'est plus difficile à vivre que toute autre chose.
Incapable de raconter à ma famille mes difficultés et ce que je vivais, à 23 ans, je suis partie, alors que ma mère désapprouvait mon départ de la maison. Cependant, elle ne pouvait pas m'empêcher de partir. J'ai déménagé dans un nouvel endroit, j'ai pris mon propre appartement dans un quartier lointain de la ville, Car je voulais commencer ma propre vie.
J'étais allé loin de la maison, mais j'étais littéralement à 45 minutes de la maison de mes parents. Quoi qu'il en soit, j'aime le fait que j'ai ma propre maison et que je puisse me noyer seul dans mes chagrins quand j'en ai besoin sans que ma famille le sache. Même si j'ai un endroit à moi qui n'empêche pas ma mère et ma sœur de me rendre visite à tout moment. J'adore leur compagnie, mais j'aime aussi ma solitude.
Je crois que certaines personnes ne sont pas censées être dans une relation ou en mesure de trouver leur âme-sœur. Parfois, le destin est cruel et certaines personnes ne trouvent jamais le véritable amour, je fais partie de ceux-là. Peut-être que je ne suis pas fait pour tomber amoureux, parce que je commence à me demander s'il y a vraiment un gars qui est prêt à regarder au-delà de mon poids et de mes insécurités, et à ne pas tomber amoureux de ma petite sœur au même moment.
