𝘴𝘵𝘢𝘳𝘴

zero

Ils avaient peut-être été amis un jour.

Mais cela devait être il y a bien longtemps.

Rivaux, était maintenant un terme plus apte à les qualifier.

L'un pouvait être comparé à un brulant brasier alors que l'autre n'était fait que de glace.

Il ne passait pas un jour sans que ce dernier ne lui plante ses remarques froides et acérés.

Alors le feu explosait, crépitant d'insultes et de paroles infondées.

Étrangement, chaque événement avait l'air de les pousser l'un envers l'autre.

Ils partageait le même rêve.

Ils souhaitaient tous les deux toucher les étoiles.

Alors ils avaient travaillé d'arrache-pied, chacun de leur côté.

Ils avaient retenu leur dégoût mutuel en constatant la réussite de l'autre.

Leur rage de vaincre était différente mais terriblement similaire.

Des milliards de rêves et il faut que tu partages le mien.

Des milliards de gens et il faut que ce soit toujours toi.

Préciser à qui appartient quelle pensée serait inutile, leur esprit est identique.

Ils se croient différents alors que tout démontre le contraire.

Leurs collègues de travail en avaient ris.

Vous iriez bien ensemble tous les deux, disaient-ils souvent.

Alors ils souriaient simplement, haussant les épaules en guise de réponse.

Il aurait suffit d'être plus attentif pour deviner que leur sourire était faux. Qu'il cachait une haine enfouie qui broyait leurs entrailles.

Plutôt mourir que d'être avec toi.

Même si tu étais la dernière personne sur Terre, je ne voudrai pas de toi.

Puis l'homme de glace eut sa chance en premier, pour un point de différence par rapport à son rival à l'examen final.

Il eut le droit de toucher la galaxie du bout des doigts.

Il en devint ivre, ivre de ce paysage hors du temps au silence terriblement pesant.

Il comprenait pourquoi il s'était tant battu jusqu'ici, pourquoi il avait mis de côté sa haine pour ce qu'il désirait vraiment.

Quand il fut revenu, un sourire carnassier avait étiré les commissures de ses lèvres car il savait.

Il sentait la chaleur de ses flammes au loin, son regard crépitant qui se posait sur lui en serrant les poings. L'autre brûlant de jalousie.

Puis ce fut son tour d'atteindre le paradis interstellaire.

Le regard de glace n'était plus qu'un lointain souvenir lorsqu'il vit enfin l'infini se présenter devant lui à travers ses mèches caramels.