Le Lion - Kessel

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Ce prodigieux mâle sorti du jacuzzi ne s'arrêta que devant mon peignoir défait et tendit son torse vers moi. Je me hissai avec toute la grâce possible et tendis la main vers ses pecs les plus fermement sculptés, les plus audacieux de la terre. Le mâle soumis ne souriait pas. J'effleurai ses tétons, les pinçai.

Il me laissait faire, ses yeux rivés sur mes seins. Et dans leur tension avide, je découvris le même appétit que dans la moiteur si douloureuse et sauvage de ma petite amie. Cette fois encore, je fus incapable de résister.

Comme pour s'excuser de ne pouvoir me pénétrer, le mâle me suça les doigts. Puis il dégagea ses lèvres brusquement. Son cœur fit de nouveau, sous la paume de ma main, le bruit de l'orage qui souffre. Il s'arrêta.

J'étais seule de nouveau.


Texte original de Kessel

Cette merveilleuse créature sortie du brouillard ne s'arrêta que devant mes chevilles et leva son museau vers moi. Je me baissai avec toute la précaution possible et tendis la main vers la tête la plus finement ciselée, la plus exquise de la terre. La petite gazelle ne remuait pas. Je touchai ses naseaux, les caressai.

Elle me laissait faire, ses yeux rivés sur les miens. Et dans leur tendresse ineffable, je découvris le même sentiment que dans le regard si mélancolique et sage du petit singe. Cette fois encore, je fus incapable de comprendre.

Comme pour s'excuser de ne pouvoir parler, la gazelle me lécha les doigts. Puis elle dégagea son museau tout doucement. Ses sabots firent de nouveau, sur les planches du perron, le bruit de dés qui roulent. Elle disparut.

J'étais seul de nouveau. 

PastichesWhere stories live. Discover now