LA LOUTRE ET LE RENARD [terminée]

[CHAPITRE 3] Les indésirables.

« Le temps file tellement vite que les jours se succèdent sans que je ne réalise vraiment. Nous avons trouvés refuge au Square Grimmaurd et depuis, nous essayons de trouver le meilleur moyen pour exécuter la tâche de Dumbledore. Mais, pour le moment, nous n'avons pas le moindre indice pour retrouver le véritable collier. Ron commence à désespérer et je le comprends. Avancer à l'aveugle est la pire chose. Ne rien pouvoir faire m'insupporte. Ne pas être près de toi me fait si mal que parfois, j'en suffoque. Je me demande sans cesse ce que tu fais, si tu vas bien, où tu es. Si tu penses à moi, malgré la guerre et ses horreurs. »

Hermione sentit le regard de Mondingus Fletcher se poser sur elle un quart de seconde avant que Harry et Ron ne pénètrent dans la cuisine du Square Grimmaurd. Les yeux de l'homme s'écarquillèrent de surprise et elle le vit faire quelques pas en arrière, jusqu'à se cogner contre la longue table à manger. Kreattur, qui portait fièrement un nouveau lange et le collier de son maître autour du cou, agita furieusement sa fourchette en direction du voleur, les yeux étincelants de colère.

―Potter ! s'exclama-t-il. Weasley ! Quel bon plaisir d'vous voir !

―La ferme, Dingus, rétorqua Ron.

―Ben quoi ? balbutia le contrebandier. J'ai pas l'droit d'être heureux de voir des visages connus ?

―Comme si tu savais pas pourquoi tu étais ici !

―Voleur ! martela Kreattur. Voleur !

―Hein ?! sursauta l'homme. De quoi, il parle, celui-là ?

―Il y a un an, après la mort de Sirius, vous êtes revenu ici, commença Harry. Et vous avez pris de nombreux objets qui appartenaient aux Black.

―Comment ?! Non, non, de quoi t'parles, Potter...

―Ne mentez pas, fit Hermione.

―Parmi les objets que vous avez voler, il y avait un médaillon avec un S, continua le brun. Vous l'avez toujours ?

―Pourquoi ? demanda Fletcher. Il avait une valeur sentimentale à vos yeux ?

―Vous l'avez toujours ?

―Ben...

―Non, l'interrompit Ron. Il a dut le revendre. Il se demande s'il aurait put en tirer un meilleur prix.

―Tu parles ! grommela le voleur. C'te bonne femme me l'a payé pour une bouchée d'pain ! Même pas d'quoi me payer une pinte de Whisky. Le collier lui avait tapé dans l'œil. Elle a menacé d'me retirer ma licence si j'lui vendais pas c'te camelote.

―Vous connaissez son nom ? demanda Hermione. Si elle vous a demandé votre licence, c'est qu'elle travaille forcément au Ministère.

―Son nom, j'le connais pas, répondit Fletcher. Mais, son visage, on peut pas l'oublier ! Avec son pompon et son tailleur rose, beurk, elle m'fiche la frousse, c'te dame !

Hermione eut l'impression qu'une pierre venait de tomber au creux de son estomac. Non, pas une pierre, mais un rocher. Une montagne. Un bloc de granit tellement lourd qu'il lui fallut de nombreuses secondes pour saisir la portée des mots de Mondingus. Il lui fallut un petit instant pour comprendre et ses yeux étaient écarquillés de surprise et d'horreur lorsqu'elle se retourna pour faire face à ses amis.

―Non, lâcha-t-elle.

―C'est pas vrai, ajouta Ron.

Harry resta silencieux mais la jeune femme remarqua la lueur mauvaise dans son regard. Une lueur qui ne faisait qu'accentuer sa ressemblance avec le Seigneur des Ténèbres. Une lueur de haine qui l'inquiétait sans cesse et dont elle craignait les effets néfastes pour la santé de son ami.