Chapitre 2 - Alhéna

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Le sourire et la joie de Sirius ont toujours été particulièrement contagieux. C'est donc sans surprise que, très vite, je me sens moins d'humeur aigrie et que je peux profiter pleinement de notre dernier jour de vacances.

Après cinq magnifiques tours de grandes roues, nous commandons nos milkshakes et nous nous installons au bord de la jetée, face à la mer. Le calme de l'eau apaise mes nerfs et je peux rire de bon cœur aux blagues et remarques de mon meilleur ami.

« Tu penses que Steffani Brown aura couché avec combien de gars cet été ? », demande-t-il en prenant une gorgée de son milkshake dont l'odeur de framboise me donne la nausée.

« Beaucoup trop pour les compter j'imagine ? », je plaisante en sortant mon téléphone de ma poche et je remarque qu'il est déjà presque 18h30.

« Mince, déjà ? », s'étonne Sirius en constatant à son tour l'heure sur l'écran de mon portable.

« Je n'ai pas vraiment envie de rentrer.

– Moi non plus. Est-ce que tu penses que ce serait raisonnable si là, maintenant, on prenait un bateau, direction la France et qu'on y restait jusqu'à ce qu'on soit assez vieux pour avoir l'autorisation de sortir après 19h00 ?

– Je ne pense pas qu'on sera jamais assez vieux pour ne pas avoir de couvre-feu. Même lorsqu'on aura quarante ans, qu'on sera mariés avec deux ou trois enfants chacun, qu'on aura nos maisons l'une à côté de l'autre, nos parents seront encore là pour nous dire "Rentrez bien avant 19h00 !" », je me moque, ce qui fait rire Sirius.

« Tu as probablement raison. Du coup, on rentre ? »

J'acquiesce et, alors que je me lève, je sens une douleur dans mon crâne, comme si quelqu'un cherchait à y entrer de force. Je reste un instant figé par mon mal de tête, puis la douleur s'estompe un peu et je rejoins finalement Sirius qui s'est déjà avancé vers la sortie.

« Ça va ? », demande-t-il.

« Oui oui, ce n'est rien. J'ai dû boire trop vite mon milkshake. »

Nous continuons à marcher en direction du parking, et ma tête me fait toujours un peu mal. Je n'en dis rien à Sirius car je sais qu'il va en faire tout un drame. Il est champion pour ça. Il suffit que je m'entaille le doigt avec un papier pour qu'il me conduise aux urgences, c'est pour dire ! Mon petit mal de tête va le mettre dans tous ses états.

« Al, il faut que je te parle. », déclare-t-il soudain, ce qui me met, moi¸ dans tous mes états.

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

Il faut que je te parle est bien le genre de phrase que je déteste et qui me met instinctivement mal. Je peux être franc avec toi ?, J'ai rien contre toi mais... ou le Alhéééééééna ! de ma mère sont également de ces phrases.

« Qu'est-ce qu'il y a, Sir ? »

J'essaye de me concentrer sur Sirius pour oublier la douleur dans mon crâne, mais elle est de plus en plus présente, si bien que ma tête commence à me tourner.

« Je... je dois t'avouer quelque chose. »

Je me stoppe d'un coup, de 1) parce que Sirius a quelque chose à m'avouer, ce qui signifie qu'il me cache quelque chose, hors nous ne nous cachons absolument rien, et de 2) à mesure que j'avance, je me sens encore plus mal, comme si le pont sous mes pas tanguait.

Sirius s'arrête à son tour et me fait face. Je vois à son visage qu'il est stressé, ce qui me fait à mon tour stresser. Sirius et moi n'avons jamais eu aucun secret l'un pour l'autre, mais là je constate qu'il en a un pour moi. Il triture nerveusement ses mains et je me focalise sur ce point fixe pour que ma tête cesse de tourner. Mais ça ne marche pas. Autour de moi, les gens commencent eux aussi à tanguer. Les lumières et les musiques des attractions me donnent le vertige. Ma tête me fait de plus en plus mal. Je sens mon cœur battre dans ma poitrine, ma respiration s'accélère et un frisson parcourt mon corps. J'ai envie de vomir. Tout autour de moi se déforme et ma vision se brouille.

« Bon voilà, je suis... »

Je n'entends pas la fin de la phrase de Sirius.

Je tangue une dernière fois et m'écroule au sol.

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Un deuxième petit (très petit) chapitre du POV d'Alhéna 😄

N'hésitez pas à me donner votre avis, j'en ai besoin pour m'améliorer !

Rattle the starsWhere stories live. Discover now