Chapitre 4 - Alhéna

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Aussi bizarre que ça puisse paraître, j'ai toujours aimé me lever le matin pour aller en cours. Peut-être parce que c'est une routine et que j'aime les routines. Chaque matin, je me lève et appelle directement Sirius pour le réveiller. Il émerge difficilement le matin, encore plus quand je le réveille en lui téléphonant, et il prend donc toujours cinq minutes pour m'engueuler. Après ça, je raccroche et me prépare en faisait attention à chaque détail de ma tenue (est-ce que mon uniforme est bien repassé, mes derbies noires cirées, mes cheveux bruns coiffés et retenus avec un bandeau aux couleurs de l'école, c'est-à-dire bleu et blanc), – oui je suis du genre perfectionniste. Je suis souvent prête bien avant l'heure et attends Sirius sur son porche. Il sort finalement de chez lui, sa cravate toujours défaite (même en portant un uniforme depuis l'école primaire il est incapable de faire un nœud de cravate), je la lui attache et nous partons prendre notre bus. Enfin, maintenant nous prenons la voiture de Sirius et je me sens fortement privilégié de ne pas avoir à prendre l'horrible bus du matin (Ça ne fait qu'un an que Sirius a son permis et sa voiture, mais je m'y suis déjà habituée).

Pourtant, ce jour-là, j'ai du mal à sortir de mon lit. Les évènements de la veille m'ont épuisée. Je reste sous mes couvertures et regarde les minutes défiler sur l'écran de mon téléphone. Peut-être que je peux esquiver le jour de la rentrée ?

Je suis en train m'interroger sur l'inutilité de la rentrée, quand mon téléphone sonne. Le nom de Sirius s'affiche sur l'écran.

« M'oblige pas à y aller. », je décrète en décrochant.

« Qu'est-ce qui t'arrives ? Tu as toujours aimé le matin, surtout les matins de rentrée. Et je te ferais dire que j'attendais ton coup de fil, moi.

– Je me sens pas bien.

– A cause d'hier ? »

Je hausse les épaules, mais de l'autre côté du téléphone il ne peut pas le voir, alors je déclare :

« Je ne sais pas. Je n'ai juste pas envie d'y aller. Tu crois qu'on pourrait s'échapper toi et moi et sécher ?

– Le jour de la rentrée ? », s'étonne-t-il. « Tu te sens d'âme rebelle, Al ? Ce n'est pas ton genre de vouloir sécher les cours.

– C'est le moment de tenter de nouvelles expériences, surtout pour notre dernière année de lycée.

– Oui, mais pas dès le premier jour. Allez, Al, debout. Sois prête pour 8h30. »

Je grogne pour lui montrer mon mécontentement mais me lève finalement.

« Très bien, à tout de suite. »

Puis je raccroche.

Trente minutes plus tard, je suis prête et j'attends Sirius sur son porche. Etonnement, je me sens mieux. Moins fatiguée, moins las d'aller en cours. Sirius arrive, comme d'habitude avec sa cravate dénouée.

« Il serait peut-être temps que t'apprenne à faire un nœud de cravate, non ? », je l'interroge en le lui faisant.

« A quoi bon, tu es là pour me le faire tous les matins. », plaisante-t-il un grand sourire aux lèvres.

Je lui tire la langue, ce qui le fait rire. Nous rejoignons sa voiture et je mets en marche La Playlist, – la célèbre, avec un grand P. Cette playlist, composée uniquement de chansons de Queen, est celle que nous avons écouté pendant presque toute notre scolarité, sur l'Ipod de Sirius quand nous prenions le bus, et maintenant sur la radio de sa superbe Jeep. Aussi loin que je m'en souvienne, elle a toujours été la même. 30 minutes de trajets, 3 chansons à l'aller, 4 chansons au retour.

PLAYLIST de Sirius et Alhéna pour un trajet maison-lycée digne de ce nom :

L'ALLER

Rattle the starsWhere stories live. Discover now