Chapitre 8: Changer

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L'ambiance dans la maison est horriblement tendue depuis l'arrivée d'Erwin. Après qu'ils soient montés à la chambre de Mike, mon père est parti en claquant la porte, puis ma mère pleurs depuis un moment en coupant des oignons. Croit-elle sincèrement que je vais croire que c'est parce ses yeux brûlent? Je ne comprends vraiment pas leurs réactions... pour moi, tout s'est bien passé. Je vais essayer de dire quelque chose pour aider mon frère.

-Erwin semble gentil, essayai-je, je lui ai parlé un peu et il semble être une bonne personne.

Ma mère ne dit rien, coupant uniquement plus fort son oignon. Au moins j'aurai essayé. Décidant de fuir cette situation embarrassante, je monte dans ma chambre. J'entends chuchoter dans celle de Mike, mais je préfère ne pas écouter. Il doit tellement se sentir mal.

Une fois dans mon repère, je fais quelque chose que je fais que très peu souvent : un devoir. Je pensais le faire demain, mais tant qu'a avoir du temps de libre, je vais en profiter. Habituellement, je ne fais jamais mes travaux. Je n'en ai jamais eu besoin pour avoir de bonne notre et si je le fais cette fois, c'est uniquement, car il vaut de points.

Je dois être là depuis dix minutes quand j'entends cogner à la vitre. Comme je me trouve au deuxième étage, j'imagine d'abord qu'il s'agit d'un stupide oiseau, mais quand je tourne ma tête vers le bruit, je sursaute à la vue de Marco. Tout souriant, il me salut. Qu'est-ce qu'il fout là et surtout, comment il fait pour être à la hauteur de ma fenêtre?

Légèrement déstabilisé par cette étrange visite, j'entreprends d'aller lui ouvrir. Il s'agit d'une fenêtre à battant comme on le retrouve dans Peter Pan. Quand j'étais gamin, Mike me racontait toujours d'effrayantes histoires à ce sujet. Il disait que des monstres pourraient rentrer pas là et me dévorer dans mon sommeil. J'ai longtemps eu peur de cette fenêtre par sa faute.

Dès que j'ouvre les volets, Marco se glisse à l'intérieur. Je remarque qu'il a utilisé une échelle pour gravir le mur. Il est bizarre ce gars.

-Veux-tu bien me dire pourquoi tu passes par-là? M'enquis-je.

Marco se dandine en soufflant sur ses mains. Il a omis de mettre un coton ouaté pour se rendre ici, donc j'imagine qu'il a froid. Nous avons beau être enfin en fin avril, mais le temps laisse à désirer.

-Il fait froid dehors, affirme-t-il, j'ai emprunté l'échelle à ton père.

-Tu sais que notre maison a une porte d'entrée, pas vraie?

-En fait, j'ai toujours rêvé de passer par la fenêtre de quelqu'un comme on le voit dans les films. Le problème c'est que je ne suis pas bon grimpeur, donc j'ai dû prendre une échelle. Je peux le cocher de sur ma liste de chose à faire.

-Tu es bizarre.

Je ne sais pas pourquoi, mais cela ne me surprend pas tant venant de Marco. Si j'ai bien appris une chose à son sujet, c'est que c'est un électron libre qui fait ce qui lui plait, tant que cela ne fait pas mal aux autres. Il vit pour lui et je respecte ça.

-Alors, à quoi ressemble la copine à ton frère? Demande-t-il joyeusement.

-Tu vas être surpris, mais c'est un mec. Il s'appelle Erwin et semble plutôt gentil... Mike m'a dit qu'il ne faisait pas la différence entre les deux sexes. C'est un choc pour tout le monde.

-Ah oui, Mike est pan? Je ne suis pas très surpris en fait, maintenant que j'y pense. L'important c'est que cet Erwin soit sympa, non?

Marco ne semble pas le moins du monde surpris contrairement à ce que j'aurais pensé. Voyant qu'il semble perdu dans ses pensées, je décide de continuer mon devoir là où je l'ai arrêté.

Celui que j'étais ~Jarco~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant