Chapitre n°4 - Renouer.

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Je décidai d'avérer en fonction du comportement de Ken. Je fourrai le petit bout de papier contenant son numéro dans ma poche, au moment où je poussais la porte de l'entrée. À peine j'avais mis un pied à l'intérieur que Mekra me sauta dessus.

- Il est où Ken ?

- Comment ça, « il est où Ken » ?! Il est pas rentré avec vous ?

- Non putain, il nous a dit de partir devant, qu'il nous rejoindrait. Mais on a zéro nouvelles depuis.

- Putain mais vous êtes débiles c'est pas possible ! Votre pote revoit la femme de sa vie en pensant qu'elle en a plus rien à foutre de lui et vous le laissez seul ?! Vous êtes pas croyable bordel de merde !

- Oh calme toi, on est pas ses darons et au cas où tu l'aurais pas remarqué, Ken est grand il peut se gérer tout seul.

- Bien sûr que non !! Il peut se gérer mais vous savez comment il est quand il broie du noir! Vous avez essayé de l'appeler ?

- On est pas con, bien sûr qu'on a essayé.

Je grognai plusieurs insultes avant de rebrousser chemin et de sortir de la maison. Je pris les clés de la voiture et je commençai par tourner dans les alentour de la maison. Rien, pas un signe de Ken.

La nuit commençait à tomber et j'étais vraiment inquiète. J'appelai Mekra.

- Allô ?

- Ouais, pas un signe de lui, c'est la panique là.

- Avec les gars on quadrille le quartier aussi, les premiers qui ont des nouvelles, préviennent les autres.

- Oui!

Je raccrochai immédiatement, continuant mes tours de voiture. À présent il faisait nuit noir et toujours aucun signe. Je l'avais harcelé à coups d'appel, mais il n'avait pas décroché une seule fois. Putain le fennec tu fais chier avec ton allergie aux technologies.

À situation désespérée, réaction désespérée. Je saisi le numéro de Julietta. Elle répondit de suite.

- Laure ? Je ne pensais pas avoir de tes nouvelles d'aussi tôt.

- Je suis désolée Jules mais je dois évoquer quelque chose qui ne va pas te plaire.

Le blanc qu'il eut à l'autre bout du fil m'indiqua qu'elle avait compris qu'il s'agissait de Ken.

- Non, Laure.

- S'il te plaît Ju, je suis désespérée, on le trouve plus...

Elle souffla un bon coup.

- Bon, qu'est-ce qui se passe ?

- Quand je t'ai retrouvée, il était censé rentrer à la maison mais les gars n'ont aucune nouvelle depuis. Il est tard, et tu sais qu'il a des...

- Tendances dépressives.

Mon coeur se serra quand elle prononça ces mots, elle le connaissait si bien, j'arriverai décidément jamais à me faire à cette rupture de merde.

- Oui. Je suis désolée de t'appeler pour ça, je veux pas abuser de ton numéro pour ça mais t'es celle qui le connait le mieux et là, je sais plus quoi faire, où aller voir...

- Je t'aurais dit d'aller à des ponts mais, à ma connaissance, il n'y en a pas à Los Angeles. Essaie Elysian Park, Ken aime réfléchir à des points de vue. Va au point le plus haut du parc, je met ma main à couper qu'il y est.

- Merci, merci !

- Retrouve le.

Elle raccrocha tandis que je m'empressai d'entrer l'adresse du parc sur le GPS. Je montai en courant à l'endroit le plus haut du parc tout en priant le seigneur de l'y trouver. La pression retomba quand je reconnu sa silhouette dans l'obscurité. Il était debout face à la ville, les mains dans les poches. Je m'approchai de lui, il dut me remarquer mais il ne me regarda pas. Il avait l'air apaisé, mais je savais que ce n'étais qu'une impression.

- Ken ?

- Va t'en Laure, je veux être seul.

- Je vais pas te laisser seul, dans cet état là.

Il ne me répondit pas, visiblement agacé par ma présence. Je saisi mon téléphone et appela le reste de l'équipe. C'est Sneazzy qui décrocha au téléphone de Mekra.

- Tu l'as trouvé ?

- Oui.

- Putain il était où ce con ?

- Dans un parc, bref je le ramène.

- Dis lui bien qu'on va lui défoncer sa race dès qu'il passera la porte, j'entendis crier Mekra de loin à travers le téléphone.

- Pas sûr que ça m'aide à le faire rentrer dans la voiture.

- Balec, il rentre et puis c'est tout.

Je raccrochai et me tournai à nouveau vers le rappeur. Ses yeux étaient vitreux, j'oubliai tellement souvent qu'il était si sensible.

- Ken...

- Qu'est-ce que t'as pas compris quand je t'ai dit que je voulais être seul ?

- T'es en train de suranalyser une scène dont tu n'as pas tout les éléments.

- Essai pas de me convaincre qu'elle est toute blanche, on a vu la même chose toi et moi. Elle a eut un môme et vu l'âge, faut être con pour penser qu'elle est tombée enceinte après notre rupture.

- Non, c'est pas son gosse.

- T'en sais rien Laure.

- Si je le sais, elle me l'a dit.

Il se retourna violemment vers moi, ok, il va lâcher ses nerfs sur moi.

Pardon ?

- Je l'ai vu quand t'es parti.

- Tu te fous de ma gueule ? Elle t'a parlé ?

- Oui, d'ailleurs elle me tuerait si elle savait que je te le disais.

- Putain mais pourquoi t'as pas commencé par ça ?!

- Bon tu vas continuer à me crier dessus ou t'as envie de savoir ce qu'elle m'a dit ?

- Balance.

- C'est pas son gosse et c'était pas son mec. Elle ne t'a pas remplacé Nek.

Il aurait dû être soulagé mais je le sentait toujours tendu.

- Pourquoi tu m'as pas appelé quand t'étais avec ?! J'aurais pu lui parler.

- Non, elle ne veut pas te voir, te parler ou même entendre parler de toi.

Il shoota dans un caillou rageusement. Je repris.

- C'est elle qui m'a dit où te trouver, tu vois, après des mois d'absence, elle te connait toujours autant.

- Comment ça c'est elle qui t'as dit où j'étais ?

- Je l'ai eu au téléphone.

- Quoi ?! Passe moi ton tél.

Il s'était approché de moi et son ton était autoritaire, j'aurais pu me démonter mais je ne comptais pas trahir ma meilleure amie à ce point.

- Non.

- C'était pas une question.

- C'est non Ken, elle me l'a interdit. On a une chance de la faire revenir dans nos vie, gâche pas tout avec ton impatiente.

- Putain mais tu te rends pas compte de ce que ça me fait.

- Si, j'imagine ce que tu vis. Mais toi met toi à sa place, tu ne peux pas la forcer à te parler. Ça dois venir d'elle, et tu le sais.

Il fronçait les sourcils.

- Allé viens, il est temps de rentrer, on aura l'occasion d'en reparler plus tard

À me grande surprise il me rejoint sans broncher. Je sens que les jours à venir s'annoncent compliqués.

Incompatibles - TOME 2Where stories live. Discover now