Chapitre n°39 : J'hallucine.

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Je brûlais intérieurement, vous pouvez aisément imaginer à quel point me contenir relevait d'un exploit. Nous entamions la descente sur l'île.

Aller Jules, souffle un bon coup, d'ici une demie heure tu seras sortie de cet avion.

Cela faisait bien deux heures que j'essayais de me résonner. J'avais passé toute une sorte de scénario dans ma tête.

Scénario 1: Je sors de l'avion le plus vite possible, sans prendre la peine d'aller récupérer mes bagages. Je me rend au premier guichet de l'aéroport pour racheter un billet pour Paris. Je vends mon appart, je pars vivre à Bali et je ne donne plus aucun signe de vie à mon pseudo mec. (Ce plan semble familier... non ?)

Scénario 2: Dès qu'il sera possible de détacher sa ceinture, je me jette sur Ken pour lui foutre la plus belle baffe de sa vie. J'espère qu'il s'en tirera avec un petit bleu, puis on fera comme si rien n'était. J'aurais eu la monnaie de ma pièce. Ce plan est de loin le moins élégant que tu aies eu Julietta.

Scénario 3: Je sors de l'avion le plus vite possible pour aller respirer de l'air frais et surtout, pour m'allumer une cigarette. J'attends que Ken me rejoigne pour lui dire le fond de ma pensée.

Après littéralement 2 heures de délibération interne, entre moi et moi, je décidais d'opter pour le scénario numéro 3. Après tout notre relation avait évoluée, nous étions désormais sur une nouvelle optique de vie, bien plus sérieuse. Alors, j'imagine que pour le bien commun, je devais apprendre à gérer mes émotions d'une manière plus adulte.

Après avoir reproduit stupidement la tradition américaine qui veut que nous applaudissions le pilote à l'atterrissage, nous pûmes nous détacher pour nous apprêter à quitter l'avion. Par chance mon siège était bien plus à l'avant que celui de Ken et il me fut aisé de me glisser dans le couloir afin d'être l'une des premières à poser mes pieds sur la terre ferme. J'avais évidemment pris soin de rendre l'Ipod à la femme de 2zer, lui précisant que j'avais besoin d'air.

Comme prévu, j'allumais une cigarette à la première occasion. Puis une deuxième. Puis une troisième, que je ne terminai pas, finalement dégoutée.

Je ne savais pas du tout comment aborder le sujet avec Ken, cela commençait à sérieusement être étouffant. Puis Ken apparu, portant ses bagages ainsi que les miens.

- Bah alors, où tu étais passé ? Heureusement que je connais tes valises sinon t'aurait dû te trimbaler à poil tout le séjour !

Il abordait un sourire coquin, eh beh mon pote si tu savais que ce qui t'attends est tout sauf une bonne baise...

Ne sachant pas quoi lui dire, je me mis simplement à chanter Au Coeur du G, tu parles avec le nombre de fois que je l'avais écouté, je la connaissais par coeur. En même temps c'est pas non plus le texte le plus recherché que j'ai entendu de la part de Ken, ça ressemble bien à Morgane tout fin de compte...

- Jules... je sais pas quoi te dire...

- Il vaudrait mieux pour toi que tu saches quoi me dire mon grand ! Comment as-tu pû sortir ça, sachant très bien que je finirais par tomber dessus un jour ou l'autre ?!

J'étais verte de rage, cela devait s'entendre à mon timbre de voix.

- Je sais pas j'ai été con ! Con et surtout ultra vénère contre toi ! C'était pas un son prévu, c'était juste avant la sortie de l'album, j'ai juste eu la rage que tu sois parti comme ça, du jour au lendemain... J'ai réagis impulsivement, je voulais te toucher comme toi tu m'avais touché... je te promet que je l'ai regretté directement après, j'ai voulu annuler mais c'était trop tard... le contract avec la Fnac avait déjà été signé. Je m'en veux, s'il-te-plaît excuse moi mon amour, ça veut rien dire, c'est un son de merde.

Incompatibles - TOME 2Where stories live. Discover now