Chapitre 9.

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Harry.

(@bxxbearx)


Le soleil passe à travers les volets et un grognement m'échappe. J'ai horreur de me faire agresser par une telle lumière le matin. Ce qui est bien l'hiver, c'est que quand mon réveil sonne pour aller en cours, le jour n'est pas réellement levé, donc la lumière ne me broie pas la vue.


Je soupire et ferme le rideau pour ne plus voir ce paysage d'été qui m'agace particulièrement. Les gens rient, marchent main dans la main avec leurs enfants qu'ils emmènent à l'école. Le bonheur complet. Le problème est que je n'aime pas le bonheur.


C'est comme si les étoiles s'étaient éteintes. Comme si elles cherchaient comment se différencier de la lune pour illuminer plus que cette grosse boule blanche. C'est comme si la lune tombait sur la terre et que, grosse comme elle est, elle plongeait le monde dans le noir.


Seulement, j'ai surtout l'impression d'être la seule personne qui est réellement plongé dans l'obscurité. Comme si le karma faisait que le ciel ne m'avait pas loupé en temps d'orage.


J'enfile un slim noir ainsi qu'une chemise rouge avec les trois premiers boutons d'ouverts pour laisser apparaître la naissance de mon torse. Lorsque je me trouve devant le miroir, un long râle m'étrangle. J'ai horreur d'avoir les cheveux en bataille et je passe bien dix minutes à mettre mes boucles en place.


Je descends les escaliers pour rejoindre la cuisine et me préparer un café bien noir. Pour me remettre d'aplomb. J'observe par la fenêtre et ce foutu bonheur me revient en pleine face. Les gens sourient bien trop à mon goût. J'ai besoin de respirer la peine du monde pour me sentir bien plus joyeux qu'eux. J'ai besoin de me sentir bien. C'est ça, j'ai besoin de me sentir ailleurs.


Je me glisse dans la chambre de Zayn afin de fouiller ses tiroirs. C'est pas cool mais je sais qu'il ne m'en voudra pas. Je bois mon café petit à petit tout en menant à bien ma recherche. Un paquet bien trop rempli se dessine sous mes yeux. C'est parfait. Je m'excuserai auprès du métis à mon retour, quand il sera rentré du travail.


Je retourne dans la cuisine et termine d'une traite ma boisson pour me débarrasser de ma tasse. Je verse la totalité du sachet sur le plan de travail. Peut-être que ce sera bien trop. Ou peut-être simplement ce qu'il faut. Je pince une narine et j'inspire. Il me faut plusieurs secondes pour pouvoir inspirer autant de substance et me sentir fou et invincible.


Je glisse mon sac sur mon épaule et mes chaussures à mes pieds avant de sortir de la maison. J'ai besoin de marcher, de me crever les jambes. Je regarde le ciel qui semble si paisible, pas le moindre nuage. Le soleil illumine bien trop, je le déteste. Je déteste le monde.

Amnesia.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant