Habentis Maleficia | Tome 1 - Sweet Dreams

Chapitre 7 - One step towards me [3/3]

— Comment vas-tu ?

Ma tante buvait son café, cachant son dégoût pour la boisson autant que possible. Elle voulait que dur ce moment ensemble, toutes les deux. Une boisson médiocre donnerait une raison suffisante. Sa pause durerait le temps qu'il lui faudrait pour la terminer.

— Je vais bien. Sarah s'occupe bien de moi et Raven devient plus facile à vivre lorsqu'on apprend à ignorer ses remarques déplacées.

— Je vois. C'est bien.

Mais quand la conversation s'arrêtait, que dire de plus ? Lorsque le sujet voulant être abordé ne se manifestait, le silence devenait ce que l'on trouvait de mieux pour éviter de donner des réponses qu'on ne saurait entendre.

« Est-ce que Rufus est encore à la maison ? » ; « Est-ce que maman est en danger ? » ; « Pourquoi ma famille fait-elle partie d'une secte ? ».

Avais-je vraiment envie d'avoir des réponses à ces questions ? Très certainement, mais la vérité ne m'intéressait pas. Je voulais simplement être rassurée, même si cela impliquait de devoir être bercée par les bras de doux mensonges. Mais ma tante ne me mentirait pas. Alors je préférais me taire.

— Et tes cours ?

« J'ai rencontré un garçon »

— Tout va bien. Mais...

Aussitôt, elle se mit au garde-à-vous, se tenant prête à écouter, à me conseiller, voire à m'aider de toutes les manières possibles dans la limite de ses capacités.

Alors je lui montrais seulement mes médicaments.

— Je n'en ai presque plus.

Elle fronça les sourcils, remarquant les deux derniers rescapés dans leur flacon.

— Ever, tu as augmenté les doses. Encore.

— Je ne dois pas ?

Je n'avais pourtant pas le choix.

— Est-ce que... Hmm... Est-ce que des choses étranges se passent ? Non, non. Ne réponds pas. Je vais te donner d'autres comprimés en attendant de trouver plus fort.

Elle repartit, ne revenant qu'avec une autre boite.

— Ever, m'arrêta-t-elle alors que je m'apprêtais à repartir. Reviens autant de fois que tu veux. Rufus ni personne du Cercle ne viendra épier ici.

Elle retourna au travail, certaines de ses collègues l'appelant. Mais tandis que je sortais, une image m'obligea à me figer sur place.

Un homme...

— Docteur Smith, murmurais-je en apercevant un médecin terminer sa cigarette.

L'homme blond, pourvu de sa blouse pour appuyer son rôle de médecin, se tourna vers moi. Nos regards se croisèrent et il m'envoya un sourire familier. Ce sentiment de nostalgie m'apparu moins étrange qu'une réalité bien plus dérangeante : je l'avais déjà vu dans un rêve. Dr Smith, celui m'ayant offert un masque.

— Bonjour.

Il était venu à ma rencontre, attendant patiemment sans montrer de la surprise. Pourtant, qui n'aurait pas été au moins inquiet devant une fille médusée et pétrifiée, la bouche bée ?

— Je... Vous... Merci.

— Tu me remercies ?

Oui, je le remerciais. Si stupide ! Il n'avait s'agit que d'un rêve ! J'avais sans doute croisé ce médecin à un moment et mon inconscient me l'avait envoyé dans mes rêves. Tout simplement.