Chapitre 4

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Il y avait un endroit à San Francisco où j'adorais me rendre lors des premiers weekends du mois d'octobre. La fraicheur qui accompagnait le début de l'automne avait un effet positif sur mon attitude. Ce que je veux dire par là, c'est qu'à cette période, j'ai toujours été très inspiré pour écrire. Parce que oui, j'écris aussi. Enfin bref. Les cours avaient repris depuis cinq semaines, et il était grand temps pour moi de me rendre à nouveau dans ce parc et de commencer à rédiger deux ou trois trucs dans mon cahier. Je m'étais donc assis sur un banc, et avait rempli un bon nombre de pages en seulement deux heures.

- Sidney ?

Je relevai la tête, soudain extirpé de mes pensées et découvris avec stupeur Salinger en face de moi.

- Attends, toi ici ?

- Et bien quoi ? N'ai-je pas droit moi aussi, de me promener dans ce parc ?

- C'est juste que je ne t'ai jamais vu ici c'est tout.

- Tu ne m'as jamais remarqué, c'est pour cela.

Il s'assit alors près de moi et je ne pu m'empêcher de contempler son visage. Il avait le nez rougit par le froid et ses cheveux se décoiffaient de temps à autre lorsque le vent se faisait plus fort.

- Ça fait deux semaines d'affilées que tu viens ici et que tu t'assois sur le même banc.

- Pardon ?

Il ricana et se pencha afin de lire ce que j'avais dans les mains.

- Et tu écris bien en plus.

Je fermai mon cahier instinctivement. Tu sais, j'ai toujours détesté quand les gens jugent mon travail, même si c'est d'une façon positive. Ça me rend inconfortable et ostensible. Je n'aime pas cette sensation d'être cerné.

- Tu m'observes ? Je demandais alors.

- Je te retourne la question.

Je fronçai les sourcils, ne comprenant où il voulait en venir.

- Écoute Sidney, on ne sait pas parlé depuis plusieurs semaines, mais j'ai bien vu que tu m'épiais dans les couloirs régulièrement. Je ne sais pas si je dois m'inquiéter, peut être que tu me haïs en secret où je ne sais quoi, mais je ne vois pas pourquoi ! Je n'ai pas été méchant il me semble... Si c'est parce que je t'ai bousculé le jour de la rentrée, je m'excuse, ce n'était pas intentionnel, tu...

- Je ne te déteste pas, arrête, t'es ridicule. Je le coupais.

- Alors pourquoi ? Enfin, je veux dire, on a parlé que trois fois les premiers jours, et puis tu ne m'as plus jamais calculé. J'ai bien dû te faire quelque chose...

- Bon ça suffit, c'est ridicule. Nous ne sommes pas amis à ce que je sache. Je suis venu ici pour passer un bon moment, pas pour qu'un mec bizarre vienne me faire passer le message que je suis un connard. Merci, mais je le savais déjà.

Je me levai pour retourner chez moi, mais Salinger attrapa mon bras et vint se mettre devant moi.

- J'ai jamais dis que t'étais un connard, et je ne le pense pas je te jure.

- Ok, je suis content pour toi.

Je l'ai contourné et ai continué d'avancer.
Et cette fois-ci, il ne m'a pas retenu.
Décidément, je ne m'arrêterai jamais d'être un imbécile.

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