Chapitre 10

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Ces derniers jours n'avaient pas seulement été qu'une expérience négative. Ils m'avaient donné beaucoup d'inspiration pour rédiger ma nouvelle. J'ai pu retrouver l'agréable sensation que je connaissais si bien lorsque j'écrivais encore il n'y a pas si longtemps. En effet, écrire avait toujours été une sorte d'échappatoire, et j'avais oublié le plaisir que ça me procurait. Je ne perdais plus de temps à penser à Sal ou Kristen, et je me concentrais pour créer un travail à la hauteur des attentes de Mr.Johnson. Durant des heures de permanences et durant une grande partie de mes soirées, je ne faisais que ça. Je n'avais aucune autre activité et ma vie sociale se dégradait. La popularité que je représentais auparavant diminuait, mais ça m'importait peu. C'était comme si toutes mes façons de penser précédentes avaient été échangées. Je n'étais plus la même personne.

Un soir où je me promenais dans les jardins du campus, j'ai aperçu un attroupement de gens en train de me fixer et de rire. C'était le seconde fois que je me sentais humilié.

- Hey Sid, Kristen m'a dit qu'elle avait jamais eu d'orgasme.

Je fronçai les sourcils intrigué. Un ami à moi, Pete, venait de prendre la parole.

- Pardon ?

- Bah ouais, elle est venue me voir il y a quelques jours super excitée. Sur le coup je lui ai dis que je ferai rien avec elle puisque vous étiez en couple tous les deux, et elle m'a avoué que tu l'avais laissé pour un mec. Je savais pas que c'était ton genre.

- Quoi ?

Tout s'est ensuite enchaîné très vite. Mes anciens amis se sont rapprochés de moi, puis ils ont commencé à me tabasser. Au début, il s'agissait de quelques coups de pieds dans le ventre, et ça s'est terminé en bain de sang. J'étais recroquevillé par terre, les bras recouvrant mon visage afin de le protéger le mieux possible, et les gens formant une ronde imposante et discriminante autour de moi. Quand ils ont jugé que j'étais dans un état suffisamment piteux, ils sont partis sans prendre la peine de contrôler mon état, de vérifier si j'étais toujours en vie. Je me suis retrouvé seul au milieu d'un terrain d'herbe à moitié tondue, tremblant et grelottant, à deux doigts de m'évanouir, pendant ce qu'il m'a paru être une demi-heure. Après, j'ai finalement fermé les yeux, alors peut-être suis-je resté plus longtemps que ça dans cette position.

Lorsque je les avais rouvert, je ne sais combien de temps plus tard, j'étais allongé sur un lit, dans l'infirmerie de l'école, et Mr.Johnson se trouvait au-dessus de moi.

- Comment t'es-tu retrouvé dans cette situation mon grand ?

- J'ai trébuché.

Il soupira alors et s'assit sur une chaise à ma droite.

- Qui t'a fait ces blessures Sidney ?

J'ai hésité de longues minutes, à peser le pour et le contre, et à me demander quelles seraient les conséquences si je révélais l'identité de mes agresseurs. Et comme je prends toujours les mauvaises décisions, j'ai répondu:

- Personne monsieur.

Il m'observa ensuite pendant un moment, avant de se lever, de se diriger vers la porte et de me dire "Je ne peux rien faire si tu n'y mets pas du tiens Sidney", avant de partir en refermant la porte derrière lui.

listen before i goWhere stories live. Discover now