Métamorphoses terrifiantes

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J'avoue être assez fière de cette nouvelle, pas parce qu'elle est bien écrite Parce qu'elle me laisse quand même un petit arrière gout de mal fait, mais parce que j'ai réussi à écrire avec le point de vue d'un petit garçon, exercice que j'avais toujours raté et parce qu'en plus, j'ai gagné le concours Amopa avec cette nouvelle!

Bonne lecture.

- Maman jai froid !

Et cétait vrai, je grelottai et javais les dents qui jouaient des castagnettes. Sans rien dire, Maman me tendit un manteau. Papa me réconforta :

- On est bientôt arrivé, plus que quelques minutes et on est là-bas Gabriel

Là-bas cétait une petite maison qui se perdait au milieu des arbres. La première fois, jétais triste pour elle et jai dit quil faudrait laider à retrouver son chemin si elle était perdue. Mais mon frère Théophile sest moqué de moi alors je me tais même si je suis toujours triste pour la maison.

On va là-bas une fois par an avec toute la famille. Moi, jaime bien, je vois tous mes tontons et il y en a toujours un qui a du chocolat pour moi. Il y a aussi mes tatas. Je les aime bien aussi mais elles mettent toujours du parfum qui pue les fleurs écrasées et elles insistent pour me faire des bisous. Ça jaime pas, ça mouille.

La voiture sarrêta. On descendit et je me précipitai vers la cheminée. Tout le monde était content de se voir, parlait fort et buvait beaucoup. Moi, je disais rien, je mangeai mon chocolat qui fondait un peu sur mes doigts et je regardai le ciel par la fenêtre. Il est rempli de nuages et on ne voit pas les étoiles. La lune aussi se cache mais elle réapparaît bientôt. Ce soir là, elle est pleine. « Cest inhabituel » a dit maman. Normalement, elle ne devrait pas être là, la lune.

Je mamusai un petit moment à imaginer son visage rond et souriant, sa bouche à bisous et ses yeux plein damour. Mais mon frère me prit par le bras. Ses doigts senfonçaient un peu fort dans ma peau alors jai crié mais il a serré encore plus fort :

- Théophile, lâche-moi, tu me fais mal ! me suis je plaint.

Il na pas bougé et sest contenté de resserrer sa prise sur mon bras. Je me suis détourné de la fenêtre pour le dire à maman. Mais il ny avait plus maman et je compris alors pourquoi mon frère serrait aussi fort.

Papa, papy et tous les tontons étaient allongés sur le sol avec du sang partout. Et mamie et les tatas nétaient plus là. Enfin, elles étaient toujours là mais ce nétaient pas elles. Cétaient devenues de grandes créatures visqueuses et terrifiantes qui planaient au dessus de sol avec leurs immenses ailes noires. Maman, elle, semblait finir de se transformer, on pouvait encore voir ses cheveux roux sous les écailles poisseuses et ses yeux nétaient pas encore totalement rouges.

Mon frère voulut leur lancer une chaise dessus mais je lai arrêté et jai détalé comme un lapin en le traînant à ma suite. On est sorti de la maison à toute vitesse et on a couru longtemps. Mon frère sétait mis à hurler comme une mauviette. Mais il a fini par reprendre ses esprits et ma fait pivoter violemment, en déchirant par mégarde mon pull et en criant :

« La voiture !!! »

On avait peur que les créatures nous suivent. Elles nous terrifiaient avec leurs longs corps lâches comme des pantins sans ficelle, leurs yeux injectés de sang. Enfin, la voiture se dessina à lhorizon. On courut plus vite que jamais et on atteint avec soulagement la vieille carcasse abîmée. On senferma à lintérieur, remontant avec précipitation les fenêtres à manivelles.

Enfin, on se laissa tomber sur les vieux fauteuils en patchwork, en soufflant de soulagement. Javais le corps tout glacé et je pense que Théophile aussi. Je ne savais pas si cétait à cause du froid ou de la peur. Nos curs battaient à toute allure avec un rythme effrayant. Une peur démesurée grandit en moi à lidée quils pouvaient sarrêter de battre à tout moment, que les créatures ailées arriveraient et quelles nous trouveraient morts, le visage encore figé deffroi. La fatigue me prit dun coup, sans prévenir et je fermai les paupières sans men rendre compte. Théophile attrapa ma main et la serra alors, rassuré. Je mendormis.

- Gaby, Théophile, réveillez-vous !

On me secouait sans vergogne. Peut-être était-ce les créatures qui nous avaient retrouvés ? Dans le doute, je fis le mort. Jentendis mon frère hurler. Mais au lieu des rires cyniques des créatures, je perçus une voix douce aux accents chantants : la voix de ma maman. Je me décidai alors à ouvrir un il, un seul, on ne sait jamais.

Mon père était debout, riant du cauchemar que Théophile venait de raconter, presque identique au mien. Ma mère sapprocha de moi : elle était normale alors jouvris les yeux complètement. Elle rit gentiment :

- Alors petite marmotte, on se réveille ? Il était temps ça fait dix minutes quon est arrivé chez nous !

- Quest ce quil sest passé ? Et les créatures, elles sont où? paniquai-je un peu.

- Calme-toi mon cur, tu tes seulement endormi dans la voiture et tu as fait un cauchemar Cest tout.

On était dans la voiture devant chez nous, et tout semblait indiquer que javais seulement fait un cauchemar mais mon frère avait fait le même . Et il restait sur mon pull, laccroc que jy avais fait en courant.

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