Chapitre 48 Elena (Tome 2)

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Cela faisait dix jours maintenant. Dix putains de jours !

En ce temps, je n'avais eu aucune nouvelle de Tyler, de quoi m'inquiéter et me faire avoir des insomnies. Je devais prendre des cachets de valériane pour avoir une nuit plus ou moins convenable. Je m'étais rendue à la pharmacie avant le week-end afin de demander un médicament à base de plantes qui m'aiderait à me détendre ainsi qu'à trouver le sommeil, et c'était ce que le pharmacien m'avait vendu. Heureusement qu'elles marchaient, parce qu'elles m'avaient coûté la peau des fesses, tout ça, parce que c'était homéopathique.

Après tout ce que Tony m'avait raconté, je n'étais pas du tout apaisée. Cela n'avait fait qu'accroître mon inquiétude à son égard. Souffrait-il d'un syndrome post-traumatique après ce qu'il avait vécu ? Tellement de questions sans réponse... J'étais au bord de la folie, n'arrivant même pas à me concentrer en cours ou même en conduisant, mon cerveau partait en vrilles et je ne pouvais rien faire pour l'en empêcher.

À chaque fois que mon téléphone vibrait, je priais pour que ce soit Ty, enfin prêt à me parler, mais c'était bien beau de rêver. Même samedi, alors que je lui avais envoyé un texto en lui disant espérer qu'il aille bien et que je l'aimais, il ne m'avait même pas répondu. J'ignorais s'il s'en rendait compte, mais son comportement me blessait énormément, ayant l'impression qu'il cherchait à me punir pour je ne sais quelle raison. Avais-je dit ou fait quelque chose qui l'avait contrarié ? C'était la nouvelle question que je me posais depuis ce week-end.

— Tu as vraiment une sale tête, constata Drew alors que je rangeais quelques livres dans mon casier pour les échanger avec d'autres pour mon prochain cours.

Le brouhaha autour de moi me donnait encore plus mal à la tête. Ces chers lycéens de Dayton avaient dû s'unir contre moi aujourd'hui pour faire plus de bruit que nécessaire, en brayant et en faisant les cons. J'aurais tellement aimé pouvoir baisser le volume grâce à une télécommande, comme avec la télévision... Oui, j'étais vraiment à cran, tellement que je commençais à penser des choses totalement ridicules et improbables.

— Merci, ça fait plaisir, ronchonnai-je en fermant la porte de mon casier.

Je n'étais pas d'humeur franchement, et je me regardais dans la glace, alors je savais parfaitement l'allure que j'avais. Je ressemblais à un zombie.

Mayim – qui était à son côté – lui donna une tape au niveau du bras pour ensuite lui faire une remarque silencieuse.

— Bah quoi ? Je m'inquiète pour sa santé, se défendit-il. Tu devrais rentrer te reposer, Elie. On dirait que tu vas tomber dans les vapes.

— Je ne veux pas rentrer chez moi, je broie du noir. Ici au moins, j'ai l'esprit un peu plus occupé.

Mon amie posa une main sur mon épaule et me la serra tendrement, comme si par ce simple geste, elle essayait de me transmettre du courage. Je lui avais vaguement raconté ce qui était arrivé, en faisant omission tant bien que mal de cette affaire de gang. À vrai dire, c'était plutôt Drew qui avait inventé une histoire pour me venir en aide et je ne me souvenais presque plus de quoi elle traitait. Mais en gros, une bagarre en bande qui avait mal tourné. Après tout, nous ne voulions pas causer du tort à Tony et s'il ne voulait pas lui raconter ce qui était véritablement arrivé, je n'allais surtout pas le mettre dans une situation compromettante. Tout comme je ne dévoilerai pas à Mayim que j'avais découvert qui était le petit-ami secret de Drew, c'était à lui de faire l'annonce et à personne d'autre.

Ce dernier ne semblait plus m'en vouloir pour ce que j'avais dit l'autre jour sur sa relation avec Pablo. À vrai dire, je m'étais comportée comme une véritable crétine. J'étais vraiment mal placée pour juger ce garçon, après tout, je ne le connaissais pas, Drew était bien plus amène à décider que moi.

Paradis Brisé (Tome 2 de Paradis Secret) © [TRILOGIE SOUS CONTRAT D'ÉDITION]Donde viven las historias. Descúbrelo ahora