Le Destin De Ndack

Partie 14

- elle m'avait appelée juste avant la fête de fin d'année. Je devais me rendre chez Aissata ce jour là mais j'ai du annulé mon rendez-vous pour aller retrouver Tante Soda chez elle. Elle avait beaucoup insisté donc j'ai pensé qu'il était arrivé quelque chose de grave. Donc j'y suis allée. Je l'ai trouvée au salon avec un homme.  Lamine, il s'appelle.

Elle observe un moment de silence en fermant les yeux et inspirant/expirant plus que le nécessaire. C'est sa manière propre à elle de retenir ses émotions. Je lui tapote la main afin de la réconforter et qu'elle puisse continuer sa narration.

- dans la quarantaine je dirais. Ils étaient assis au salon entrain de m'attendre. A mon arrivée, ils ont interrompu leur discussion. Bref, Tante Soda a fait les présentations après quelques minutes de salamaleks et tout ce qui va avec, je prend ma tante à l'écart et lui demande la raison de son appel d'urgence. Elle me sourit et me lance que la chance m'a sourit que jetais devenue riche. J'ai rigolé ne comprenant rien à ce qu'elle disait. Elle m'explique en gros que, l'homme qui est au salon, Lamine, est tombé amoureux de moi et voulait faire de moi sa femme. J'ai dit niet sans même réfléchir et puis je suis sortie de chez elle car je me disais qu'elle se fout complètement de ma gueule à m'appeler pour des futilités. Les jours suivants, elle m'appelait H24, soit disant pour prendre de mes nouvelles. Mais elle n'hésitait jamais à parler de son Lamine qu'elle dit être plein aux as, généreux et gentil. Elle lui aurait donné mon numéro de téléphone. Je l'avais sommé de ne plus me parler de ce gars mais on dirait qu'elle était hypnotisée par la fortune de celui-ci. Ayant eu marre de ses appels incessantes, j'ai dû accepter de parler avec le gars pour qu'elle me laisse en paix. Alors l'autre m'a appelée quelques heures plus tard et c'était à son tour, le début d'interminables appels. Sauf qu'avec lui, le courant est vite passé et on s'ennuyait jamais. On a commencé à nous voir chez tant Soda puis au resto et ensuite chez lui. Les choses sont passées tellement vite que je n'ai pas eu le temps de réaliser ce qui arrivait. Les limites et principes étaient bafoués.

Elle éclate en sanglot.

- jamais je n'aurai du leur faire confiance. Ndack, Ndack, j'ai couché avec lui par la demande de ma tante en particulier. Elle me demandait de faire ça pour qu'il reste à mes côtés pour toujours. Naïve, j'y ai cru. Et j'ai fait tout ce quelle me demandait parce que j'étais tombée amoureuse de cet homme. Je le voulais pour moi seule. Mais ce n'était pas réciproque. Il a commencé à se délaisser de moi après quelques parties de sexe. J'en ai fait la remarque à ma tante mais elle m'a répondu de régler ça entre nous. Je ne la reconnaissais plus. Un jour, elle m'a même dit de ne plus venir chez elle car je commençais à être encombrante. Je ne savais plus où donner de la tête. J'ai dû tout prendre sur moi  et les chasser de ma vie car je suis responsable de tout cela. Quelques semaines après, j'avais eu un retard de règles. J'ai fait un test de grossesse et c'était positif. J'ai convaincu Lamine de nous voir et nous nous sommes vus et je lui ai appris la nouvelle mais il m'a frappé en m'accusant de vouloir lui gâcher sa vie. Ce que j'ignorais c'est qu'il est marié.

- tu aurais du t'en douter, lui dis je.

- ouais... mais... bon. Bref. Poursuit elle. Ensuite je suis partie directement chez ma tante et là, je vois la voiture de Lamine devant chez elle. J'entre en catimini chez elle et les trouve au salon. Je me met derrière la porte afin de les espionner. Ce fut le choc quand je l'entend dire :《boulma sonal Lamine, def nagn lign warone def diehna. Sou eumbei na yak eumb bi. Lolou hana soraleiwoko wone, annh ? Loula terei protéger wou ?? Fim tolou ni boul retarder plan yi. Elle était vierge non ? Je n'ai pas entendu par contre ce que l'autre disait. Mais elle poursuit toujours. :《 Wa lolou mo si eup solo. Comme diank le dal lolou moniou intéresser wone. Legui nak lima beug moy na eumb bi degn hawma dangua key ray hawma dangua kay firr mou dei mais nangua fehei be lolou degn si biram bi. 》

Mon sang n'a fait qu'un tour. Je bouillonne de l'intérieur et manque de peu d'éclater. Elle pleure à chaude larmes en essayant de parler mais elle ne pouvait pas car ayant la gorge sèche. Je suis restée figée un bon moment en tentant de réaliser ce qu'elle me raconte. Je suis sidérée par tant de cruauté.

- ils ont remarqué ma présence après sa dernière phrase, alors que je criais de toutes mes forces. Jamais je n'ai eu aussi mal de toute ma vie. J'étais démolie. Ils se sont levés en synchro et ont voulu me retenir mais je me suis enfuie et arrête le premier taxi que je croise. J'ai du partir à l'hôpital pour me faire avorter, non pas pour leur simple plaisir mais parce que je ne devais pas laisser les gènes de cet énergumènes se dissoudre dans ceux de l'enfant à venir. Je ne voulais pas mais je devais le faire Ndack...

Je la prend et la sers très fort dans mes bras. Mon côté sensible prend le dessus et je me mets à pleurer aussi.
Je ne sais pas quoi penser, quoi dire, ni pourquoi je pleure. Mais la seule chose dont je suis absolument sûre c'est que je ferai regretter à ces deux êtres leur venue au monde. J'en fais le serment !