Épilogue

519 54 16
                                    

"I'm not angry anymore
Well, sometimes I am
I don't think badly of you
Well, sometimes I do"
-Paramore

PDV de Aloïs

Je n'avais pas pu assister à l'enterrement. Sa famille m'avait refoulé. C'était normal, ils ne me connaissaient pas. Et que pouvais-je répondre quand ils me demandaient qui j'étais pour lui.

J'étais son vilain petit secret.

Après tout, j'avais découvert que personne ne savait qu'il était gay. Puis je m'étais rendu compte que sa famille n'était pas réellement effondrée. C'était des hyènes, des rapaces avides d'argent. Tout ce qu'ils voulaient, c'était prendre connaissance de son testament pour savoir qui était dessus.
Et à la surprise générale, il n'y avait que mon nom. Alors on m'a appelé, et lorsque je suis arrivé, on m'a fusillé du regard, on m'a insulté, on m'a détesté. Mais j'étais toujours dévasté. Alors que j'étais devenu milliardaire. Mais je me moquais de cet argent, j'avais reversé la casi totalité à différentes associations. Je ne voulais pas de son argent alors qu'il m'avait trahi, alors qu'il m'avait abandonné.

Peut-être qu'il était trop ancré dans la noirceur et que j'avais été présomptueux de croire que j'aurais pu lui être d'une quelconque aide, que j'aurais pu faire son bonheur.

Et puis je compris. Comment avais-je pu être naïf au point de croire que j'avais pu le soigner en seulement quelques rencontres. J'ai compris, qu'il ne faisait que osciller entre sa douleur et l'oubli, l'oubli de sa douleur et rien d'autre.

Il semblait aller mieux et c'est là le problème. Il semblait. On ne sait jamais vraiment comment vont les gens.
Je me rendis enfin compte à quel point nous étions seul. Toute notre vie. Seul dans notre tête, seul dans notre corps, emprisonné dans cette enveloppe, enfermé pour toujours. Sans personne capable de réellement nous comprendre. Parce que nous étions humains. Et que les humains ne se comprenaient pas, et qu'ils étaient effrayés, et qu'ils étaient enfermés et terrifiés à l'idée d'exprimer leurs sentiments, leurs pensées profondes.

Je lui en voulais d'être entré dans ma vie pour ensuite s'arracher à moi, m'entraînant dans sa chute. Ne laissant derrière lui que l'amer souvenir de son doux visage. Juste un souvenir. Et j'étais seul au monde, seul avec son image gravé dans ma tête. Il n'a laissé derrière lui que les cendres de son existence. Les mort sont égoïstes, ils ne se préoccupent pas de ceux qu'ils laissent derrière eux.

Plus tard, je m'étais posé une seule et unique question. Pourquoi ? Et après seulement quelques recherches j'avais trouvé la réponse.

Malade.

Il était malade. Physiquement. Lui, pourtant si fort. Il ne lui restait que quelques mois à vivre. J'avais appris de son médecin que sa maladie le faisait souffrir à chaque instant. D'une douleur incommensurable. Pourtant je ne me souvenais que de son expression calme. À peine deux mois après la découverte de sa maladie, il m'avait rencontré. Mais c'était déjà trop tard, notre temps était compté. Et la douleur physique avait fini par engendrer la douleur psychologique. Alors il avait décider de tout stopper, me laissant derrière, le cœur brisé, détruit. Vide. Car il avait emporté avec lui mon âme, et j'étais dorénavant contraint d'errer sur cette terre.

--------------------------------------------

Et voici l'épilogue qui marque la fin de cette histoire, j'espère qu'elle vous aura plus malgré cette triste fin :)

Ma Lumière.[BOYXBOY]Where stories live. Discover now