j'irai toujours, toujours de l'avant

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            Le soleil est levé depuis deux heures à peine lorsque j'arrive devant le moulin. Déjà de loin, j'avais remarqué le groupe de personnes rassemblées devant l'entrée mais je ne m'étais pas posée de questions – la fatigue me fait réfléchir au ralenti. Mais en me rapprochant, je reconnais Paolo parmi les gens. Que fait-il là ? Et qui sont tous ces gens ? Je ralentis un peu le pas, soudainement méfiante. Lorsque j'arrive à leur hauteur, ils me sourient. Ils doivent être entre quinze et vingt, hommes et femmes confondus. Et parmi eux, Paolo. Il me sourit également, mais pas de la même façon que les autres, son sourire est plus chaleureux, il me retourne l'estomac. Je m'efforce de garder un visage impassible et me dirige droit vers lui, exigeant des explications.

- Qu'est-ce que c'est que ça ? Tu m'expliques ? articulé-je.

Paolo ne se dépeint pas de son sourire, bien au contraire. Même ses yeux rient lorsqu'il me répond.

- J'ai repensé à ce que tu m'as dit hier, à propos de ton rêve et du fait que tu n'étais pas d'accord avec moi. Tu as raison, c'était idiot de ma part que d'oser penser ne serait-ce qu'une seconde que tu n'y arriverais pas. Je ne te connais que depuis hier mais tu es sans aucun doute la personne la plus forte et la plus courageuse que je connaisse. Et même si je sais que tu pourrais réussir toute seule, j'ai pensé qu'un peu d'aide serait la bienvenue pour rénover le moulin. Ces gens sont tous plus ou moins mes amis et ils sont prêts à t'aider bénévolement, à condition que tu t'engages à leur proposer du travail dans ton restaurant si besoin.

J'ai dû mal à assimiler toutes ces informations. La seule chose que je parviens à retenir, c'est que tous ces gens sont là pour moi, pour m'aider. Habituellement, j'aurais décliné la proposition, clamant mon indépendance et le fait que je puisse réussir sans l'aide de personne, et encore moins celle d'un homme. Mais je me rends compte qu'il n'est nullement question de dépendance ou d'être capable de faire quelque chose ou non. Je pourrais y arriver seule, je le sais, mais cela me prendrais un temps considérable. De plus, je n'ai pas les compétences nécessaires pour faire toutes les rénovations, et ça, je ne peux pas y faire grand-chose.

Je rendis alors son sourire à Paolo, en signe de reconnaissance, puis guide tout le monde à l'intérieur.

Je leur explique en détail comment je vois le restaurant, comme je l'aifait la veille pour Paolo, puis chacun se met au travail. Tous ont ramené desoutils et certains chantaient même afin de motiver la troupe. Nous passons lajournée à travailler sans relâche mais à la fin, le résultat est flagrant. Nousavons plus avancé en une journée que moi en plusieurs semaines.

La Princesse Sans La GrenouilleWhere stories live. Discover now