c'est à moi, oui, c'est mon tour

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     Je fais un tour sur moi-même et éclate de rire. Ça y est. Nous avons travaillé chaque jour pendant près d'un mois et nous y sommes, le moulin est enfin transformé en restaurant. Tout n'est pas terminé, il me manque encore la plupart des meubles, l'électroménager et ce genre de choses mais avec toutes mes économies, je devrais m'en sortir. Je sens que j'arrive au bout et ce sentiment me rend complètement euphorique. Paolo me regarde, appuyé contre l'encadrement de la porte d'entrée, et je sais qu'il sourit aussi. Je crois bien que je n'avais jamais été aussi heureuse. J'aimerais tant qu'il soit là pour le voir. Il aurait adoré.

Paolo se rapproche de moi et je ne peux m'empêcher de le serrer dans mes bras, murmurant un merci plus que sincère. Nous restons un peu trop longtemps serrés l'un contre l'autre et lorsque je me détache, ses yeux verts se plongent automatiquement dans les miens. Je sens les battements de mon cœur s'accélérer mais je soutiens son regard. On se dévisage pendant ce qui semble durer une éternité, jusqu'à ce que Paolo rapproche son visage du mien et m'embrasse. Je suis d'abord surprise mais je ne tarde pas à répondre à son baiser. Au bout d'un moment, nous nous séparons afin de reprendre notre souffle. Je colle mon front contre le sien et je murmure, tellement doucement que je suis presque étonnée qu'il m'entende :

- Je ne peux pas.

Il hoche la tête en signe de compréhension.

- Tu as un rêve à réaliser.

Il dépose un baiser sur mon front et s'en va, me laissant seule, l'estomaccomplètement retourné, le cœur battant la chamade.

La Princesse Sans La GrenouilleWhere stories live. Discover now