SILAS : L'appel Du Valal

✨ 21_ Le 3-B✅

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La nuit tombé, et déjà bien enfoui sous les couvertures de son lit, Arti dormait. Mais son sommeil semblait paradoxale. Le garçon gesticulait sur le matelas, au grand désarroi de Miri qui s'inquiétait pour lui.

Arti était en réalité pris d'une étrange vision. Il voyait une prairie verdoyante sous une nuit étoilée éclairée par la lune. Le garçon arrivait à sentir les odeurs de jonquilles qui dormaient paisiblement au sol. Il entendait la douce mélodie d'un ruisseau qui coulait, la symphonie des insectes noctures qui chantaient, et aussi le roucoulement des oiseaux.

Le corps de l'Ange était bien dans son lit, mais son esprit, lui, semblait hors de lui.

Arti roula les yeux vers la gauche, et là, il aperçut trois ombres encapuchonnées sous une épaisse tunique noire. Celles-ci se tournèrent vers lui et retirèrent une à une leur capuches.

L'Ange reconnut d'abord Raïana, ensuite Erald. Il comprit désormais que Melina n'avait pas réussit à tuer ces deux-là. Le troisième, debout au milieu des deux autres légionnaires, retira à son tour sa capuche. Cependant, Arti ne put voir son visage, car dissimulé à moitié derrière un masque de cuivre qui descendait jusqu'au-dessus de l'arête de son nez.

Les seules détails remarquables chez ce dernier étaient : ses yeux bridés tirés vers le haut, dont les iris reflétaient une lueur rougeoyante, ses lèvres pulpeuses maquillées de poudre vermillon, et sa peau qui semblait blafarde malgré la nuit.

Un autre légionnaire qu'il ne connaissait pas, pensa Arti. Le garçon était tétanisé devant eux. Il avait envie de fuir loin, très loin, mais ses jambes refusaient de lui obéir. Son corps lourd restait là, debout devant ses ennemis.

— Il faut nous dépêcher de tuer cette saleté de Démone des Cristaux, cracha aigrement Raïana. Si elle rejoint les rangs de l'Ange, nous aurons du mal à tous les défaire. Elle m'a presque arrachée un bras, cracha-t-elle.

Le légionnaire masqué leva une main devant la jeune femme, lui intimant de se taire. Il sourit et fit quelques pas en avant, jusqu'à se tenir tout prêt du visage de Arti. Ou plutôt de la personne qu'il avait devant lui.

— Il sera bientôt l'heure, prononça le légionnaire masqué d'une voix androgyne. Bientôt, le sol de tout Anælis sera taché de cendre pourpre.

Miri, voletant au-dessus de Arti, vit ce dernier gesticuler dans son lit quelques instant, jusqu'à ce qu'il s'arrêta net. Il respira profondément, avant de se mettre à ronfler.

Miri soupira de soulagement. Elle avait pensé que l'Ange faisait un cauchemar, comme toutes ses nuits depuis sa plus tendre enfance. Ce qu'elle ignorait, c'était que l'âme de Arti s'était connecté avec son Ani-totem pour voir à travers ses yeux.

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Tôt le matin, Arti, Giren et Miri empruntèrent un élévateur pour se rendre au 3-B. Car c'était le jour de la confection du Sceptre de l'Ange.

Lorsque les portes de l'étage commercial s'ouvrirent, Arti fut pris d'une stupéfaction sans nom. Comment s'habituer lorsque chaque porte ouverte le transportait dans un autre monde ?

      En effet, le 3-B était très différent du 56-D. En ce lieu, il n'y avait pas de couloir damier ; juste une grande asphalte noire sur laquelle roulaient plusieurs calèches. La route était bordée de chaque côté de plusieurs boutiques et commerces. De nombreux stands étaient plantés ci-et-là, et certaines firmes, aussi grandes que des grattes-ciel new-yorkais, s'imposaient comme les meilleurs de l'étage.