Dernière partie : Chapitre 5

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        Le silence régnait en maître, augmentant un peu plus à chaque seconde la pression qui menaçait de les écraser. Le père ouvrit la bouche, comme pour amorcer une phrase, mais le son se laissa mourir au fond de sa gorge. Ce fut donc le félin qui prit la parole le premier.

« C'était toi ? Tout ce temps... c'était toi ? »

        Sa voix était fébrile, on pouvait y entendre les tremblements d'émotion qu'il tentait tant bien que mal de retenir. Mais son père ne répondait pas, honteux.

« Tu as risqué la vie de ton propre fils ? »

        C'était dur, non seulement parce qu'il s'agissait d'une phrase dure en elle-même, mais d'autant plus parce qu'elle était vraie. À cela s'ajoutait le regard accablé d'Adrien qui trahissait une aversion franche pour l'homme qui lui faisait face. 

« J'arrive pas à le croire... se lamenta-t-il en passant frénétiquement sa main dans ses cheveux blonds. Mais merde ! hurla-t-il à la surprise du plus vieux. Qu'est-ce qui t'a pris ? Et c'est l'attention de quelqu'un comme toi que j'essaie d'attirer depuis toutes ces années ? T'es qu'une ordure ! »

        Gabriel avait gardé le silence jusque là, mais il sentait bien qu'il était en train de perdre son fils. S'il ne se défendait pas, sa femme ne serait plus la seule chose manquante dans sa vie.

« Adrien, si tu savais pourquoi j'ai fait ça, tu comprendrais... tenta-t-il à voix basse.
- Quelle que soit ta raison papa, ce que tu as fais ne s'excuse pas ! lui hurla le jeune homme en perdant ses marques de politesse sous la colère. Tu te rends compte du nombre de personnes que tu as mises en danger ? Du nombre de fois où j'ai dû me battre contre tes créations ? Du nombre de personnes dont tu as failli ruiner la vie ? Mais surtout, surtout papa... ! Celle contre qui je dois me battre maintenant, c'est la femme qui compte le plus au monde à mes yeux ! Tu l'as brisée, tu t'es joué d'elle, alors qu'elle est tout ma vie ! Tu...
- Tout ce que j'ai fait, je l'ai fait pour ta mère ! » interrompit le père.

        Ce fut l'électrochoc. Avait-il bien compris ?

« Ne t'avise pas d'utiliser son nom pour justifier tes actes, se ferma le fils. Et puis qu'est-ce que maman vient faire là-dedans ? 
- Adrien... »

        Il n'eut le temps de finir sa phrase que son bâton sonna : un appel de maître Fu.
        Relevant la tête sur un visage débordant d'animosité qu'il braqua sur son père, Adrien fit volte-face, prêt à partir. Il adressa tout de même une dernière menace à son géniteur.

« Cette discussion est loin d'être finie, crois-moi. Mais d'abord, je dois réparer tes conneries et récupérer Marinette. » feula-t-il avant de disparaître derrière la vitre.

        Gabriel ne put que le regarder faire, impuissant. Son fils n'avait jamais employé de ton et de mots si tranchants. Jamais, au grand jamais, n'avait-il entendu la moindre injure franchir ses lèvres. Cette explosion d'agressivité était une première. En effet, leur prochaine discussion s'annonçait houleuse.
        Adrien tenta quant à lui de rappeler le gardien en faisant le tri dans ses pensées qui menaçaient de le submerger une nouvelle fois. Il ne mit que peu de temps avant de lui répondre et, au ton sérieux de sa voix, la situation n'allait pas en s'arrangeant.

        Après avoir abandonné l'insecte et le félin au manoir Agreste, la Veuve Noire s'était élancée dans une direction bien particulière : l'habitation de Wang Fu. Elle venait de dégoter le miraculous du Papillon après tant d'années de lutte. Enfin, elle n'avait fait qu'un an sur les six, mais tout de même. Cependant, que pouvait-elle bien en faire dorénavant ? Après tout, elle n'avait besoin que de celui de la destruction, le parfait opposé au sien.
        De ce fait, elle eut une idée. Peut-être pourrait-elle se servir de la broche comme monnaie d'échange – ou moyen de pression selon le point de vue. Durant tout son temps en tant que Ladybug, sa mission s'était résumée à arrêter le Papillon : et c'était à présent chose faite ! Ainsi, le gardien lui en devait une, c'était donnant-donnant. Elle avait rempli sa mission, à lui de lui rendre la pareille.
        Fu était en possession de la copie numérisées du grimoire des miraculous. De ce fait, elle était convaincu qu'il pourrait lui donner un moyen de mettre aisément la main sur le miraculous de la destruction en plus de la renseigner sur le pouvoir ultime.
        Fu serait débarrassé du Papillon et elle mettrait la main sur le miraculous qu'elle convoitait. Et puis, dans le cas où il refuserait de coopérer, elle se saisirait de la Miracle Box, voilà tout. Armée de la totalité des miraculous, Chat Noir n'aurait d'autre choix que de capituler. Son plan était parfait.
        À une exception près : elle n'avait pas prévu que le gardien déserterait les lieux. Elle se retrouva dans la pièce aux décorations asiatiques vide, seule. Une injure lui échappa tandis que son poing alla frapper de rage le mur voisin, ses pouvoirs le fissurant sans efforts. Comment avait-elle pu se faire avoir ? Depuis le temps qu'elle s'était faite akumatiser, il était évident qu'il avait fui, les bijoux avec lui. Comment allait-elle bien pouvoir le retrouver maintenant ? Elle soupira. Pourquoi chercher elle-même ? Elle avait une armée de pantins dans toute la ville qui ne demandait qu'à la servir, autant les rentabiliser.

Pour que tu me reviennes - Fanfiction MiraculousWhere stories live. Discover now