Punie pour un crime que je n'ai pas commis.

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Au petit-déjeuner ils parlent tous, je fixe la fenêtre comme pour échapper à ce que je suis en train de vivre, je rêve d'être libre.

J'ai la sensation  d'être punie pour un crime que je n'ai pas commis.

Ici les personnes qui nous encadrent sont appelées les soignants, je
crois qu'ils ont rarement eu affaire à aussi têtue que moi, le ton ne monte que de leur côté quand je refuse des activités de groupe.

Dans la pièce dédiée aux travaux manuels je dessine en silence, jette un coup d'oeil aux verrous sur tous les  placards, les doubles systèmes de sécurité sur les portes, les fenêtres qu'on ne peut ouvrir, les ciseaux hors de portée que seuls les employés peuvent utiliser.

Une quinzaine de chambres toutes vides du moindre objet, vides d'âme.

Les trousses de toilette sont stockées dans un cagibi clos, chaque article est vérifié, tout est noté, dix minutes après
avoir « emprunté » nos propres affaires, tout doit être rendu, les quantités de shampooing et de gel douche sont elles aussi examinées de près.

En effet, la majeure partie de ces jeunes en avalent quotidiennement, pour se faire du bien disent-ils.

-15.07.19 publication initiale-

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