1) La lettre

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Henry Potter avait toujours été un véritable fils modèle, bien que malheureusement pour lui, il n'eût aucun frère ou aucune sœur qui eut pu prendre modèle sur lui : en effet, il n'avait pas de famille.

En d'autres circonstances, et du point de vue de toute personne autre qu'Henry Potter, cela aurait été bien triste, d'être sans famille ; d'aucun aurait développé, à cause de cela, de profonds troubles psychologiques, voire même aurait été obsédé par la recherche du responsable de la mort de ses parents, et l'aurait finalement tué à l'âge de 17 ans, au cours d'un duel mémorable, après avoir détruit tous ses Horcruxes. 

Mais Henry Potter n'était pas ce type de personne : c'était un optimiste convaincu, qui avait depuis bien longtemps compris que dans la vie, il n'y avait pas le "Bien" et le "Mal", ni même le "Pouvoir, et ceux qui étaient trop faibles pour L'avoir", mais qu'il n'y avait que l'argent qui comptât réellement. Et ainsi, mû par cette philosophie de vie digne des plus grands penseurs de l'Histoire, Henry Potter s'était arrangé pour se faire adopter par un petit banquier londonien, afin d'apprendre toutes les ficelles du métier.

Le petit banquier en question était un petit homme, jadis ambitieux, à présent seulement avide d'argent, ce pourquoi Henry avait d'ailleurs jeté son dévolu sur lui pour qu'il devienne son parent adoptif. Falsifiant à chaque coup sa déclaration de revenus et arnaquant tous ses clients sans distinction de croyance ni de couleur, comme tout bon avare qui se respecte, ce petit bourgeois anglais avait, au fil des années, accumulé une jolie petite somme bien rondelette, face à laquelle Henry tombait à chaque fois en pâmoison en songeant au moment où il en hériterait. 

Le jeune garçon venait d'avoir onze ans, et tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes pour lui : c'était, comme je l'ai déjà précisé au début, un fils modèle, toujours premier de sa classe et petit chouchou des enseignants, en plus d'avoir un esprit pragmatique et économe qui ravissait son père adoptif. Malgré son jeune âge, il s'intéressait déjà aux fluctuations de la Bourse et à la politique, planifiant déjà sa fulgurante ascension dans le milieu de la haute économie. 

Mais ceci ne dura point, car sa vie fut chamboulée par une terrible révélation, contenue dans une lettre apportée par un hibou : en effet, Henry Potter était un sorcier et par conséquent, il était aimablement invité à continuer sa scolarité dans la célèbre école de magie anglaise, Pucedgraisse.

Henry en fut presque choqué et, oublieux de ses manières anglaises, émit un petit "Ow !" de stupéfaction. Il s'en remit très vite, heureusement, et, reprenant toute la flegme et toute la dignité propres à son éducation, il alla annoncer la nouvelle à son père adoptif.

Et à présent, après une subtile ellipse, digne de Stendhal, de la part de l'auteure, Henry Potter se retrouva sur la gare King Cross devant la voie 9 3/4.

Henry Potter et l'Arnaque du SiècleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant