6) La guerre

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La guerre, donc, s'était déclarée : d'un côté, les Serdaigles et leurs partisans menés par le professeur Flitwick, de l'autre, les anti-Serdaigles menés par le professeur McGonagal. Le directeur, Gandalf Legris, sénile et par conséquent un peu perdu dans toute cette intrigue, soutenait avec plus ou moins d'efficacité le professeur McGonagal, qui était, après tout, la sous-directrice et une amie de longue date. 

En ce qui concernait les autres professeurs, ils s'étaient, tout comme les élèves, dispatchés dans les deux camps : le professeur Frankenstein, résolument fidèle à Gandalf Legris, était du côté de McGonagal ; le professeur Betterave (qui enseignait la botanique), s'était alliée aux révoltés ; le pleutre professeur Quirell avait été tant terrifié par McGonagal qu'il s'était joint à elle ; madame Bilibine, qui donnait les leçons de vol, ainsi que le professeur Vecteur, enseignant l'arithmancie, étaient avec Flitwick ; Hagrid, Rusard et l'infirmière Poirfresh suivaient McGonagal ; le professeur Binns et le professeur Sinistra (enseignante d'astronomie) se trouvaient en faveur des Serdaigles ; enfin, les deux seuls adultes qui demeuraient neutres, le professeur Trelawney (professeure de divination) et madame Pince-à-linge (bibliothécaire) étaient, pour la première décédée d'un "accident" dès le début des combats (d'aucun affirmait que le professeur Frankenstein l'avait sournoisement attaquée tout en s'écriant "Ça, c'est pour Lily, sale sorcière !"), tandis que la seconde avait fait de sa bibliothèque un lieu de non-agression, protégé par des sortilèges que même le directeur Legris aurait du mal à outrepasser. 

Henry, Ron et Emma Watson, quant à eux, s'étaient organisés dans un tout autre sens.

Tout d'abord, Henry avait profité de la panique et de l'atmosphère de tension générale pour faire signer au professeur Gandalf Legris un traité bien spécial : en effet, celui-ci stipulait que toutes subventions futures accordées par le ministère à l'école seraient transférées directememt sur le compte en banque d'Henry. De la même manière, chacun des professeurs, quel que soit son camp, avait également signé un autre traité, stipulant que pour toute information ou aide apportée à eux par Henry Potter, une certaine somme d'argent de leur compte serait transférée vers celui du-dit Henry Potter. Le tout était scellé d'un sortilège qui empêchait tous ces pauvres signataires, à l'exception d'Henry, de se souvenir de l'existence même du traité.

Bien entendu, vous direz-vous, Henry aurait pu directement faire en sorte que tout l'argent de tous ces professeurs soit immédiatement transféré sur son compte ; cependant, il avait trois raisons pour ne pas le faire : premièrement, les professeurs risquaient, malgré le sortilège d'amnésie, de se rendre compte qu'ils n'avaient absolument plus d'argent, deuxièmement, la banque se poserait des questions si Henry se mettait soudain à posséder une aussi phénoménale quantité d'argent, et troisièmement, ce plan tordu était bien davantage au goût du jeune escroc.

Ron Leroux, de son côté, s'était formé un immense réseau de dealers en tous genres : des drogues, bien entendu, mais aussi des vendeurs d'armes, d'amulettes de protection et des pilleurs de cadavres qui revendaient les affaires des élèves décédés à cause de la guerre.

Emma Watson, quant à elle, avait fait de la salle de divination, désormais inoccupée en raison de la mort du professeur Trelawney, un bar, où se réunissaient régulièrement divers individus pas spécialement fréquentables, comme des tueurs à gages, des espions, des dealers de toutes sortes, des mercenaires ou juste des élèves qui désiraient une bonne boisson alcoolisée (dans le style vodka) ou se faire une bonne partie de poker ou de roulette (russe, bien évidemment). La plupart des élèves de Pucedgraisse faisaient partie d'un des camps qui menaient la guerre, mais cette petite minorité qui fréquentait ce bar était généralement sans affiliation, profitant de l'ambiance peu scolaire pour effectuer toutes sortes de méfaits, ou simplement s'enrichir en pillant à peu près tout ce qu'ils pouvaient trouver. 

Grâce au réseau criminel de Ron et au bar d'Emma Watson, Henry arrivait assez facilement à obtenir diverses informations des divers espions ou mercenaires qui y proliféraient, et ainsi à pouvoir livrer ces informations au camp qui en avait besoin pour gagner de l'argent grâce à sa petite combine avec le traité. En plus de cela, en bon fils de banquier, Henry avait édifié l'organisation de l'économie de toutes les activités illégales de Pucedgraisse : des prix spécifiques avaient été attribués à chaque marchandise possible et imaginable (une baguette magique volée sur un cadavre, par exemple, coûtait 10 Mornilles, tandis qu'une prothèse d'œil en verre en coûtait 15), des taxes sur leur possession avaient été attribuées (on payait à peu près 5% de la valeur de ce qu'on avait), des taxes lors d'un échange, et même les jeux de hasard et l'échange d'informations avaient leurs propres règles fiscales. Tout les differents réseaux s'étaient organisés dans une structure pyramidale : en bas, ceux qui récoltaient la matière première des marchandises, qui passaient ensuite entre les mains de toutes sortes d'intermédiaires qui les mettaient en état de vente..... avec, au-dessus de tout cela, mettant un prix à tout et récoltant toutes les taxes, Henry Potter, qu'on s'était mis à surnommer respectueusement le Grand Banquier, bien que personne, hormis lui et ses deux proches acolytes, ne connaisse réellement l'identité du-dit Banquier (et bizarrement, tous ceux qui avaient commencé à avoir de sérieux soupçons et avaient voulu en informer les professeurs, s'étaient mystérieusement retrouvés la gorge tranchée le lendemain). Cela faisait certes payer quelques fois des tueurs à gages à Henry, mais de toutes manières ces éliminations étaient nécessaires, et ayant lui-même des goûts trop délicats et distingués pour se salir ainsi les mains, il devait bien y engager quelqu'un. Une besogne certes répugnante, mais nécessaire à l'intérêt comm.... hum, personnel.

Le Grand Banquier possédait par ailleurs des goûts assez intellectuels : il allait souvent à la bibliothèque, protégée par le sort de non-agression, pour y lire, y étudier, s'y instruire, car comme il l'affirmait humblement, son goût du savoir et de l'épanouissement de l'esprit n'étaient égalés que par sa soif d'argent. S'avérant également un très bon potionniste, il assistait fréquemment, de même que d'autres élèves brillants dans cette matière, le professeur Frankenstein dans sa fabrication de potions de combat ; il disait cela très instructif et l'ambiance des cachots dans lesquels marinaient les potions verdâtres tout à fait pittoresque.

Neville Courtduhaut, durant cette guerre, était demeuré un consommateur fidèle de drogues. Cependant, en plus de cela, il s'était découvert une véritable passion pour la botanique : en effet, le professeur Betterave, directrice de Poufsouffle et enseignant cette matière, cultivait dans ses serres quelques spécimens d'herbes qui, une fois convenablement préparées, donnaient un tout nouveau pannel de sortes de drogues. Ainsi Neville expérimentait avec enthousiasme toutes ces combinaisons inédites ; en soi, il aimait la botanique pour pouvoir fumer de l'herbe.

Le figurant hypochondriaque était mort dès le début des combats, d'un accident en somme assez bête : il avait glissé sur un bout de savon dans les douches. Ainsi, Emma Watson avait récupéré tous ses désinfectants alcoolisés afin de s'en servir pour fabriquer les boissons alcoolisées de son bar. Il en possédait un stock tellement immense dans sa valise que cette réserve allait certainement pouvoir durer pendant un an ou deux.

En somme, nos trois amis gagnaient de l'argent, et tout allait bien pour eux.

Du moins, jusqu'au Jour Fatidique de la Fatalité Fatale...

Henry Potter et l'Arnaque du SiècleDonde viven las historias. Descúbrelo ahora