5) La révolte

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"Ce désinfectant me parait contaminé..... brrrrr !"

Henry regardait mornement le figurant hypochondriaque rejeter avec véhémence le vingt-troisième désinfectant, visiblement impropre à l'usage, de sa valise. Ils se trouvaient dans la salle commune des Gryffondors : leur cours de sortilèges, pour une raison qu'on avait refusé de leur révéler, avait été annulé. Cela ennuyait bien Henry, car ces circonstances l'empêchaient d'aller parler au professeur de sortilèges, Flitwick, qui s'était par ailleurs révélé introuvable dans la salle des professeurs.

À côté de lui, Neville et Ron se trouvaient plongés dans une négociation intense :

"Mééééé meeeeeec, un Gallion le gramme, c'est beeeeaaaauuuucoup trooooop ! Ma grand-mère a l'habitude d'acheter sa marihuana à vingt Mornilles !

- Ouais, bah j'm'en branle, de ta vieille ! Moi, j'la vends comme j'la vends, et estime-toi heureux que j't'en refile encore après que Frankenstein t'ait confisqué un joint ! J'prends des risques pour toi, ne l'oublie pas !"

Effectivement, durant le cours de potions, le professeur Frankenstein, surprenant le Gryffondor en train de fumer, lui avait pris sa marihuana, puis l'avait jetée dans un chaudron, ce qui provoqua une réaction quelque peu explosive. Et Frankenstein, voyant cela, avait éclaté d'un rire malsain de savant fou.

"Une p'tite pièce, s'yvouplé !"

Une petite mégère était entrée dans la salle commune et quémandait auprès d'un élève de cinquième année. Celui-ci, apitoyé, lui refila trois Gallions.

La mégère vint ensuite vers Henry et Ron, et enleva son déguisement. C'était, comme vous vous en doutez, nulle autre qu'Emma Watson.

"Alors, t'as gagné combien ? lui demanda le roux.

- Trente-six Gallions. Les gens sont très charitables dans cette école, surtout les Poufsouffles !

- Es-tu parvenue à acquérir des informations d'une fiabilité pertinente quant à l'annulation de notre cours de sortilèges ? s'enquit Henry.

- Oui, j'ai écouté aux portes du bureau du directeur : il parait que McGonagal a fait boire à Flitwick une quantité trop importante de philtre d'amour, du coup il a fait une overdose et se trouve à l'infirmerie."

Henry, enrichi de ces nouvelles données, réfléchissait intensément. Au bout d'une minute ou deux, il déclara :

"Allons le voir."

Ellipse.

Ils se trouvaient tous les trois à l'infirmerie, en face du lit de leur malchanceux professeur de sortilèges, Tyrion Flitwick. Sans plus attendre, Henry entamma le discours qu'il avait mentalement préparé :

"Cher et bien-aimé professeur,                                                                                    sachez que c'est avec un regret immense que nous vous constatons ainsi alité, dans l'impossibilité de raffermir nos esprits avec le savoir et la méthode que votre belle profession, couplée au respectable devoir de pédagogue, vous incite, en temps normal, d'effectuer."

À son grand étonnement, il fut coupé par la voix enrouée du professeur :

"En gros, vous êtes tristes parce que vous avez pas cours.... ben dis-donc, si j'm'étais pas attendu à ça !"

Et il ricana amèrement, ce qui lui provoqua une quinte de toux.

"Vous êtes des p'tits Gryffondors, n'est-ce pas ? reprit-il lorsque sa toux se fut calmée. 

- En effet, tout comme l'indique le rougeoiment écarlate teinté de doré des cravates de nos uniformes.

- C'est Athéna qui vous a envoyés, pas vrai ? Dans le but de m'humilier encore davantage, sans doute...

- Non, on n'a pas été envoyés ici par McGonagal ! se défendit Emma Watson. 

- Ben voyons ! Et comment vous croyez que j'vais vous croire ?"

Les trois s'entre-regardèrent, ne sachant quoi répondre : ils ne s'étaient pas attendus à ce type de réaction.

Flitwick, entre-temps, avait affiché un sourire jaune. 

"C'est comme ça qu'ils réagissent, tous ! fit-il, triomphant. Vous croyez tous que votre supériorité en taille fait votre grandeur, et que moi, je ne suis qu'un nain risible ! Ne soyez pas choqués, on m'en a déjà donné de ces surnoms : le Lutin, le Gnome, le Demi-Homme... Mais vous verrez, un jour je vais devenir Main de la Reine, et là, le feu du dragon vous brûlera tous !

- Professeur Flitwick, nous vous assurons que nos intentions sont loin d'être ce que vous vous imaginez ! En vérité, nous sommes ici tous trois animés d'un sentiment de volonté de justice à propos de la condition déplorable des élèves de Serdaigle dans cet établissement !"

Tous les regards se braquèrent sur Ron, qui venait de parler. Jamais ils ne l'avaient encore entendu s'exprimer avec tant d'éloquence ! 

"Ah... bon ? se méfia Flitwick.

- Oui, professeur ! enchaina Henry. Je ne voulais pas vous l'annoncer dès notre arrivée, de peur de vous brusquer - vous venez tout de même de réchapper à une overdose - mais effectivement, comme vient de vous le dire mon ami, notre unique but se résume en un mot : réparation ! Réparation de tous ces torts ignobles infligés à nos camarades de Serdaigle ! Réparation pour cette intolérance vouée à la maison à l'aigle de bronze ! Il est, pour nous, impensable de vivre dans une école où sévit discrimination et injustice, car celles-ci, déjà ciminelles en soi, mènent à des crimes encore pires : pillages, viols, meurtres, génocides. À l'heure où je vous parle, Pucedgraisse semble être passé dans les griffes d'une menace, d'une terrible menace pour l'intégrité et le respect de chacun : le professeur McGonagal, harpie sans pitié, qui n'a pas hésité à empoisonner votre sang des fruits de sa folie. Sa présence aux directives de cette noble et glorieuse école met en danger la dignité et la vie de centaines de nos camarades ! Et ainsi, nous nous adressons à l'unique personne capable de mettre un terme à cela : vous."

Tyrion Flitwick, le souffle coupé face à cette harangue passionnée, ne pipait mot. Dans une atmosphère lourde d'un suspens intolérable, nos trois héros attendaient, n'osant à peine respirer. 

Au bout de quelques longues secondes, Flitwick dressa simplement son poing en soufflant d'une voix rauque :

"Un Serdaigle paye toujours ses dettes !"

Et ce fut la guerre.

Henry Potter et l'Arnaque du SiècleTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang