7) L'invocation des chaussettes démoniaques

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C'était une belle soirée. Dehors tombait une douce pluie tiède, annonciatrice de l'été qui allait bientôt arriver. Dans le bar où se trouvait Henry, une belle partie de roulette russe à vingt participants avait lieu, dans une ambiance de franche camaraderie... couplée à une certaine dose d'humour noir et d'alcoolémie.

Henry, lui, non désireux de se mêler à cette bande de rustres, jouait simplement une petite partie de poker amicale avec Emma Watson. 

"Tu triches mieux que moi ! s'avoua-t-elle finalement vaincue, en lui balançant les dix Gallions de sa mise qu'il venait de gagner presque à la figure. 

- Tout l'art réside dans le truquage des cartes, proverbia Henry. Les as dans la manche ne constituent pas une excellente stratégie, Emma, déjà de par le fait qu'ils se retrouvent très vite tous mélangés au reste du jeu. Tandis que le marquage au dos des cartes, lui, est infaillible !

- Mais imagine que je dissimule un jeu de cartes entier dans mes manches, et qu'au fil du jeu, je le substitue discrètement aux tiennes, marquées, contre-argumenta Emma Watson. Là, tu es forcé d'admettre que tu perdrais ?"

Henry voulut répondre, mais à ce moment là, il remarqua l'arrivée d'une élève de seconde année à Serpentard dans le bar, une élève qu'il connaissait bien pour ses services d'espionnage.

Lorsqu'il vint vers elle, elle était justement en train de siroter une bouteille de vodka. Elle le fixa en haussant un sourcil, puis sa bouche se tordit en un sourire torve et malhonnête. Le Grand Banquier savait ce que cela signifiait : elle était en possession d'informations précieuses.

"Alors, Potter, tu veux pas un p'tit verre de vodka, toi-aussi ? engagea-t-elle la conversation. Parce que je te préviens : ce que je sais, là, c'est pas avec des Noises que tu pourras m'le payer !

- Non merci, repoussa Henry le verre de vodka qu'elle lui tendait. Je te payerai en fonction de la valeur de ce que tu me diras, ni plus, ni moins."

Il était vrai que par le passé, il l'avait arnaquée à plusieurs reprises... Mais là, ça avait l'air intriguant.

"Ça vaut de l'or, ce que je vais te dire, alors prépare d'avance tes Gallions", gronda-t-elle.

Henry s'exécuta en déposant sur la table les dix Gallions gagnés face à Emma Watson au poker.

"Le voici, l'or. Qu'as-tu à m'apprendre ?"

La Serpentard se pencha un peu sur la table, de sorte à ce que ses paroles soient légèrement assourdies, et lâcha le morceau :

"Legris et les anti-Serdaigles vont organiser ce soir une grande réunion dont le but sera d'invoquer des chaussettes démoniaques, pour qu'elles aillent dévorer les partisans de Serdaigle dans leur sommeil."

Henry demeura bouche bée face à cette révélation, et oubliant sa flegme anglaise habituelle, émit un petit "Ow !" de stupéfaction. L'invocation des chaussettes démoniaques était une magie très ancienne et très puissante, qui nécessitait la participation d'au moins une dizaine de sorciers aguerris, ainsi que la présence d'un de leurs apprentis pour chacun d'entre eux, pour que ceux-ci les protègent au cas où les chaussettes s'attaqueraient aux invocateurs. Henry n'aurait jamais cru que McGonagal se résoudrait à effectuer une incantation aussi hasardeuse, mais de toutes évidences, son camp était si las et désespéré qu'il s'agissait là de leur dernière issue.

Cependant, dans le cas où les Anti-Serdaigles réussiraient leur coup, Henry et ses acolytes se retrouveraient en bien mauvaise posture : en effet, non seulement toutes leurs activités criminelles devraient cesser, mais en plus, les professeurs, débarassés de la guerre et remarquant les fuites importantes d'argent sur leur compte en banque, risqueraient de découvrir toutes leurs petites combines d'escrocs ! 

Henry Potter et l'Arnaque du SiècleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant