Avant-goût

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« Déposez gentiment ce couteau où je tire ! ».

C'est paniquée que je lève les yeux sur plusieurs policiers qui m'encerclaient. Je laisse tomber le couteau avant que l'un d'entre s'approche et me menotte. C'est tout comme une vulgaire criminelle que j'ai été embarquée et mise en garde à vue. J'essayais de comprendre, de me remémorer en boucle ce que j'avais manqué, ce qui avait pu m'amener ici. Je repense à présent à mon adorable père qui trouvera cette occasion pour refaire littéralement ma face et me retirer lui-même la vie, alors qu'il n'a en rien souffert pour me mettre au monde.

Je souffle plusieurs fois en évitant une énième crise de ma part avant de sentir la porte du bureau s'ouvrir face à moi. Si je n'étais pas la héroïne de ma propre histoire, je dirais que tout cette situation était le fruit d'une mauvaise blague. Il s'arrête dans ses pas et me regarde avec la bouche à moitié ouverte. Oui je sais, je suis moi-même surprise de me retrouver dans cette pièce et surtout face à toi.

« Comment... ?

- J'aimerais pouvoir te répondre », lui réponds-je en soufflant avant de passer mes mains sur mon visage. Il souffle et prend place face à moi en ouvrant un dossier.

*****

« Qu'est-ce-que je suis censé comprendre avec ça ?

- Observe juste attentivement son visage pour ne jamais l'oublier, lui répondit-il. Présente lui tes respects, sans cette femme le groupe **** n'aurait jamais pu exister.

- Qui elle est ?

- Tu le sauras bien tôt ou tard, je dois rendre visite à ancien ami de longue date, il sera sûrement furieux de me voir ».

*****

- Pourquoi... ? Lui demandé-je choquée et en même temps attristée.

- Par jalousie, le quartier a été totalement détruit, beaucoup de noirs sont morts dans ce massacre. Les survivants n'ont eu aucune aide ni dédommagements et le pire les criminels n'ont même pas été une seule fois punis. Les deux leçons à retenir de ce drame est que les noirs sont capables d'être solidaires et être ambitieux. Deuxièmement, nous pouvons réussir uniquement si notre communauté apprend à s'organiser en consommant que noir ».

*****

Je sens ses mains froides se poser sur mes joues et me procurer un frisson horrible. Je ferme automatiquement mes lèvres avant d'échanger un doux baisé avec cet homme.

La suite s'est enchaînée très rapidement. Je l'ai compris quand il m'a plaqué contre le mur de mon studio tout en continuant à m'embrasser avec bien plus de passion. J'étais excitée et je le sentais de même pour lui. Il retire ma robe pour me laisser entièrement nue. Il plonge son regard dans le mien comme pour obtenir mon consentement que je lui donne sans tarder.

*****

« C'est toi qui a tué ma mère ? Réponds-moi et dis-moi la vérité ! », lui fais-je de mon ton froid et menaçant.

Je ne quittais pas une seule fois ce regard dur. Il soupire et me repousse tout en me faisant perdre toute crédibilité dans le maintien de mon couteau.

« Si tu veux me tuer pourquoi tu hésites ? Fais le tout simplement ! ».

Un deuxième accidentWhere stories live. Discover now