Tome II - Chapitre 14

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Une vengeance, un plat qui se mange froid

Quand l'ascenseur est descendu à une vitesse folle, j'ai bien cru mourir. Mais pour mon plus grand soulagement il s'est arrêté d'un seul coup. Les portes se sont ouvertes pour laisser place à un demi mur, une tonne de poussières et un trou dans lequel une souris géante pourrait entrer. Enfin que mon gros corps ne pourrait pas pénétrer. Malgré toutes les choses que j'ai vécu, celle-ci était bien la seule dans laquelle j'étais effrayée de perdre la vie. Toute épuisée je m'assois sur le sol en attendant que quelqu'un vienne à moi. Mes contractions étaient beaucoup plus violentes et peu espacées.

J'espérais juste sortir de cet endroit qui pour sûr allait me rendre claustrophobe. Au bout de quelques minutes, je vois apparaître les chaussures de pompiers dans l'espace vide et à la suite la tête de Daniel.

« On ne t'a pas fait trop attendre ? », me demande-t-il en souriant. C'est ce qui a eu beau de me faire sourire. Il pénètre le petit trou et arrive à mon secours. J'entends un étrange un grabuge à l'extérieur avant que la voix de Jordan raisonne fortement.

« C'est ma femme ! Je rentre vous allez pas m'en empêcher. Poussez-vous ! ». C'est à la suite que sa tête pâle apparaît dans l'espace vide.

« Le travail a déjà commencé, elle va accoucher d'une minute à l'autre, la tête du petit est sorti », nous dit Daniel en étalant un espèce de plastique sur le sol sur lequel il m'aide à m'asseoir. Mon cœur a raté de nouveau un battement et cela depuis que je suis entrée dans cet ascenseur maudit. À ce moment précis, j'ai repensé à toutes les fois où je ne ressentais pas cette douleur, c'est-à-dire en l'occurrence jamais.

« Quoi comment ça... ? Non la péridurale ! Fais-je.

- Plus le temps Rebecca, me répond Daniel totalement impassible en mettant ses gants.

- Non, je peux pas, je peux pas », lui réponds-je en paniquant. Jordan entre à son tour dans l'ascenseur et tente de me calmer pour que je coopère. Il m'attrape par les joues et me fixe droit dans les yeux.

« Calme toi, calme toi Rebecca », me fait-il. Il attend que je me calme tout en gardant son regard concentré dans le mien. Je n'avais pas envie de le décevoir mais j'étais à vrai dire très effrayée. Sous les conseils de Daniel, Jordan se positionne à mes arrières pour me soutenir.

Le travail m'a semblé durer une éternité sous mes cris et mes supplications pour que ça prenne fin. Je n'arrivais plus à avoir un contrôle sur mon corps qui réagissait comme ça l'enchantait. Lorsque les douleurs réapparaissaient je ressentais l'envie, non l'obligation de pousser, j'avais même peur de chier sur la figure de Daniel. Une des douleurs de la poussée a été bien plus fatale que les autres, j'ai cru ressentir la mort me parvenir au point que je perde quelques instants conscience. Jordan m'a secoué la tête pour que je revienne à eux tout en criant mon prénom bien sûr sans en n'oublier sa nervosité et panique.

« Rebecca, Rebecca !

- Laisse là, elle a besoin de reprendre des forces », lui dit Daniel. Épuisée, au bout de ma vie j'ouvre de nouveau les yeux face à Daniel qui n'attendait qu'une chose de moi que je pousse. Je remarque qu'il m'avait même donné un masque à oxygénation. Moi qui voulais un masque à gaz. Daniel laisse paraître qu'un seul de ses doigts avant de me dire ça.

« Rebecca écoute moi, juste une fois, ce sera la dernière poussée de ta vie...

- Tu dis ça depuis tout à l'heure, lui réponds-je en m'effondrant totalement en pleure. Je veux arrêter, je veux arrêter. Je veux plus ça fait trop mal !

- Juste une dernière, m'encourage Jordan en collant sa joue contre la mienne. Tu auras tout ce que tu veux après, je te donnerais tout ce que tu voudras.

Un deuxième accidentDonde viven las historias. Descúbrelo ahora