𝟏𝟎- 𝑵𝒖𝒎𝒆́𝒓𝒐 𝒊𝒏𝒄𝒐𝒏𝒏𝒖.

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À 17h25,

Après le déjeuner avec le père de Maad, on avait quasiment passé tout le reste de l'après-midi au chantier. M'enfin j'étais plutôt resté là une heure avant de rejoindre ma voiture et m'y installer confortablement dedans.
Mon téléphone s'alluma par l'entrée d'un appel. Je jetai un œil à l'écran qui affichait un numéro inconnu. Fronçant les sourcils, j'attendais quelques secondes espérant que celui qui m'appellait allait couper. Mais il s'avérait que c'était quelqu'un qui était des plus insistants.
Je décide de décrocher. À l'autre bout du fil, une voix qui me semblait trop familière grommela de frustration. J'entendis même un soupire indiscret de sa part.

- Tu faisais quoi pour tarder autant à répondre ?

- Jeongin ?

- Encore heureux que tu me reconnaisses.
Souffla-t-il à l'autre bout du fil.

- Désolé si j'me méfie des numéros inconnus hein. J'suis pas devin.
Bougonnai-je à mon tour.

- Ah oui. J'ai oublié ce détail. J'ai changé de téléphone. Voilà pourquoi.

Je lâche un long soupir. Comment il pouvait être aussi bête des fois.

- Bon alors p'tit frère. Je peux faire quelque chose pour toi ?

- Cousin on est pas frère.
S'éxclama-t-il.

- On est pas non plus cousin.

- Ok. Tu marques un point.

Son ricanement étouffé se faisait entendre.

- Je te préviens juste que je débarque à Londres la semaine prochaine. Je me demandais si tu pouvais me laisser rester dans ton appart' parce que chez Chan, c'est mort.
Continua-t-il plus sérieusement.

- Mais t'es pas en examen la semaine prochaine ?

- Oui mais je vais pas les passer.

- Hein ?! Comment ça tu vas pas les passer ?!

- Ouais relaxe. Les terminales ne passent plus l'examen en commun avec les autres. Nous on attend juste le bac. Trop la chance les anglais qui sont déjà en vacances. Pff.

- Reste en Corée réviser ton bac idiot.

- T'inquiètes bro ! Je l'ai déjà dans la poche mon bac. En plus, vous me laissez tous ici. Comment je suis censé faire moi ? Les profs sont chiants. J'ai envie de claquer notre prof de Géo.
Il lâcha un grognement de mécontentement.

- Non tu vas claquer personne. Et pour Chan, demande le lui directement. Parce que j'ai déménagé chez lui.

- T'es sérieux ??!
Cria t-il soudainement comme si on avait annoncé date et heure de sa mort.
Ce qui m'obligeait à écarter momentanément mon téléphone de mon oreille.

- Putain mais gueule pas comme ça !
Grognai-je, frustré.

- Mais comment ça t'as déménagé chez lui Hwang Hyunjin ?!
Continua-t-il ignorant totalement ma plainte de tout à l'heure.
J'avais oublié qu'il était aussi fatiguant.

- Bah oui. J'avais besoin de lui. Jisung va pas se soigner tout seul. En plus, comme ça, ce sera plus pratique. Au lieu de le faire venir chez moi à chaque fois qu'il y a quelque chose qui va pas.
Expliquai-je alors.

- C'est mort. Il va jamais me laisser rester là bas.
S'écria-t-il de désespoir.

- Certainement, le connaissant, il va te renvoyer à Séoul dès que tu auras atteri. Je te l'ai dit, reste là bas réviser ton bac d'abord. Comme ça tout le monde sera tranquil.

- Non. Je vais mourir de solitude ici.

- Tu comptais tout de même pas venir ici à son insu ?
Je lâchai un rire étouffé.

- J'étais entrain de prier pour qu'il me chopperait pas oui.

- T'es bête.
Je riais de plus belle ce qui faisait soupirer mon cadet à l'autre bout.

- Comment va Jisung ? La machine elle bug pas trop ?
Demanda-t-il pour changer de sujet.

- Non elle est plutôt pratique. Même si maintenant, il faudrait la charger tous les jours. Ce qui est un peu chiant. Si un jour, je venais à oublier de le faire, et que ça lâche pendant que je bosse. Imagine.
Fis-je d'une voix à moitié inquiète.

Un long silence de cathédrale s'installa. Aucune signe de vie à l'autre bout du fil pendant une vingtaine de secondes.

- Mais c'est pas normal ça. Raison de plus pour que je vienne là bas. Si j'utilisais ça comme excuse pour venir, est ce que Chan il sera d'accord ?
Me demanda-t-il alors finalement.

- Mmh oui je pense. Mais tu vas vraiment régler ce problème ? C'est assez compliqué ?

- Bah oui. Je verrai une fois que je serai là bas. Mais là sur le coup, je sais pas vraiment comment ça se fait. Mais je trouverai sûrement quelque chose. T'en fais pas. N'oublie juste pas de la charger avant de te coucher. Ce serait risqué de se pavaner avec une machine qui risque de s'éteindre à tout moment.

- Oui. Je ferai ça. Merci beaucoup. Et je te conseille quand même de parler à Chan de ta visite ici. Mh ?

- Oui t'inquiètes. Je te laisse. Y a ma mère qui m'appelle.

Et c'est ainsi que se terminait notre échange téléphonique. Je remis directement mon cellulaire dans la poche de mon blouson.

Il faisait déjà sombre à l'extérieur et le ciel annonçait un éventuel orage. Ça commençait à faire chier un peu.

Je sortis de la voiture, rejoindre Maad qui tenait une sorte de pioche entre ses jambes. Elle était adossée contre le mur de brique à moitié construit, le regard complètement perdu.

- Où est ton père ?
Demandai-je. Ce qui faisait trésaillir légèrement la jeune fille.
Elle releva son regard vers moi.

- Il est parti se changer avec ses collègues.
Me répondit-elle me scrutant du regard alors que je prenais place sur le pile de béton, étalés sur le sol.

- En fait dis moi.

- Mh ?

C'était le bon moment pour m'éclaircir les idées sur tout ce qui m'intriguait. Mais j'hésitais à poser mes questions par peur de la mettre mal à l'aise.
C'était son regard insistant qui me poussa alors à me lancer.

- Qu'est ce qu'il s'est passé avec ton père ? Pourquoi vous ne vivez plus ensemble ?

Un sourire se dessina sur ses lèvres suivi d'un léger rire maladroit. Comme si elle s'attendait à recevoir ce genre de question de ma part.

- Eh bien. Il ne s'est rien passé. Ce sont juste mes parents qui ne s'aimaient plus alors ils ont décidé de faire leur vie chacun de leur côté. Et vu que je continue encore mes études, j'suis resté avec ma mère en ville.

Un long silence trôna alors.
Je ne faisais que hocher la tête doucement sans rien dire, me sentant un peu désolé pour elle. Ça a pas dû être facile.

- M'enfin. Je vois mon père de temps en temps. Ça me va déjà bien. Donc t'en fais pas!
Continua-t-elle en tapotant légèrement mon épaule.

Bien qu'elle soit une gamine comme je l'ai dit, elle était quand même assez forte pour sourire dans ce genre de situation. Ou c'était peut-être l'habitude. Sûrement.
Quelque chose me revient en esprit. Notre discussion sur la route, ce matin. Quand je lui avais demandé de quoi elle cauchemardait toutes les nuits. Je me souvenais qu'elle ne m'a pas répondu. Elle affichait juste un air tendu, mal à l'aise avant de juste me lancer un " t'inquiètes, ça va passer. C'est le stress" .
Ça devenait vraiment inquiétant parce qu'elle aussi, elle avait l'air fatigué. Et fallait qu'elle dorme régulièrement. Sinon elle risque de s'écrouler en pleine journée.

Professor J020 { Hwang Hyunjin }Where stories live. Discover now