Autoroute (Antoine & Paul) "University AU"

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Ils les ont attendu pendant si longtemps et les voilà enfin : les vacances ! Fin des examens, début de la détente.

Ils ont été reçus dans l'académie qu'ils voulaient et, en attendant cette première année très prometteuse, ils ont besoin d'un break. Break, parce que taffer comme un malade a failli les avoir à l'usure.

Paul chantonne, l'autoroute défile. Lui et ses amis ont décidé de s'accorder une pause bien méritée et avec leurs économies réunies se sont offerts deux semaines de tranquillité dans un bled un peu paumé mais très joli.

Pour l'occasion, il est accompagné de Marcus, Dele, Presnel et Jesse. Une bande bien bruyante mais qui ne manque pas de joie de vivre.

Au bout d'un peu plus de deux heures, ils font une première pause sur une auto-route plutôt grande vu qu'un hôtel y est situé. Il commence à avoir faim en plus donc il se dirige à l'intérieur de la station service.

Un paquet de Pringle's crème oignon, une bouteille de coca. Tout content de ses trouvailles, il se dirige à la caisse.

Quel choc quand il se retrouve face à deux prunelles azur, si limpides, qui le toisent à mi-chemin entre l'impassibilité et l'amusement. C'est un bien beau garçon qui lui fait face.

Blond aux yeux bleus, un peu plus petit que lui mais définitivement dans la même tranche d'âge. Familier.

— Est-ce qu'on s'est déjà rencontrés quelque part ?

— À toi de me le dire.

— Je sais pas, tu me dis vachement quelque chose ... Antoine.

Le-dit lui lance un regard, peu impressionné qu'il sache lire une étiquette.

— Je peux avoir ton nom du coup ?

— Paul. Qu'est-ce que tu fais à travailler ici ?

— Le besoin d'argent, tu sais ? Les étudiants lambda qui ne peuvent pas se payer leurs études doivent travailler.

Comme il règle ses achats, il laisse son regard errer sur le caissier qui se détourne légèrement et récupère une bouteille d'eau dans le sac à ses pieds.

— Tu n'es définitivement pas un étudiant lambda.

Petit regard échangé entre eux-deux.

— Toi non plus.

— C'est ce qu'on me dit souvent.

Antoine laisse échapper un petit rire mi-amusé, mi-offensé. Il se retrouve bouche-bée devant ce son, cela lui parait si mélodieux.

— Tu as confiance en toi, c'est bien. J'envie ça ...

La main de son interlocuteur se pose sur sa joue. Il se sent rougir un peu et remercie son teint de peau pour masquer ça. Ils sont proches l'un de l'autre, si proches. Ses yeux sont rivés sur ses lèvres. Est-ce qu'ils vont s'embrasser ? Ils pourraient s'embrasser.

— Paul ! Tu viens ou tu veux qu'on te laisse là ?

Il recule immédiatement, gelé. La magie du moment brisée, Antoine lui tend ses emplettes, lui souriant, presque triste.

— Bon, je dois y aller ?

— Oui. Oui, c'est vrai.

C'est avec grand regret qu'il laisse son petit blondinet derrière lui; ce presque-baiser le hantant durant quasiment toutes ses vacances, l'empêchant de profiter pleinement. Ou même de profiter tout court.

Paul reste maussade quand tous ses amis multiplient les soirées. Quand Marcus et Jesse enchaînent les activités de couple, Dele les rencontres et Presnel les coups d'un soir, ou ses "amusements" comme il les appelle.

Et si on écrivait ...Where stories live. Discover now