𝑃𝑟𝑖𝑠𝑜𝑛𝑛𝑖𝑒̀𝑟𝑒...
six mois à présent qu'Anylla s'enterre
dans le labyrinthe de ses regrets
six mois que son quotidien n'est plus que cauchemar cyclique et où chaque jour apporte son lot de tourments, captive, depuis ce jour où elle s'est...
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Après avoir repris connaissance, comme à chaque fois, j'avais été assaillie par plusieurs émotions : la peur, le doute et la panique.
Seulement, une chose avait changé.
Ma peau me picotait comme si j'étais tombée sur un sol plein de petites aiguilles qui m'étaient rentrées dans le corps. Mais ça ne s'arrêtait pas à là, car cette fois, j'avais parfaitement conscience de ce qui allait arriver. Même la nausée que je ressentais habituellement à mon réveil s'était estompée. J'avais l'impression de pouvoir enfin réfléchir librement, sans aucune barrière qui ne m'empêchait d'accéder à mes souvenirs, ce qui ne m'était pas arrivé depuis mon retour à la maison.
Cependant, je n'avais toujours pas le courage de sortir de ma chambre, car cela voudrait dire que je devais alors me confronter à ma génitrice, même si elle allait plutôt être très occupée ce soir avec ses invités. Mais il n'y avait pas de quoi se réjouir. Dès que la fête sera terminée, elle ne me loupera pas.
C'était prévisible, inévitable.
Et puis surtout, sortir d'ici signifiait devoir faire face à lui.
Et ça, c'était au-delà de mes forces.
Perdre à nouveau le contrôle de moi comme tout à l'heure, il en était hors de question.
Alors, oui, je préférais lâchement continuer à croupir là-dedans, craignant de ne pas le supporter.
Ce sale type faisait vraiment ressortir le pire en moi.
Et à présent, que pouvais-je bien faire ?
Je venais de griller toutes mes cartes en une seule action. Jamais ma mère ne me croira si je lui disais que c'était lui mon kidnappeur. Surtout que ce dernier avait méticuleusement échafaudé son plan, à tel point que désormais, il était devenu mon héros aux yeux de tous, et non l'enflure qui m'avait séquestré durant quarante-huit heures je-ne-sais-où.
Je restais cloisonnée dans cette pièce, attendant cet instant précis où mon esprit aura fini par approuver l'illusion que j'essayais de me créer. Ce moment où quand je sortirai d'ici, je me rendrai compte que tout n'était qu'un putain de rêve.
Si là maintenant une personne lisait ce qu'il y avait dans mes pensées, il penserait sans doute avoir à faire à une folle à lier. Et ça ne saurait tarder d'ailleurs... sauf si c'était déjà le cas.
Tout à coup, un bruit me fit sursauter. C'était celui du verrou qu'on venait d'enclencher. Mon cœur accéléra subitement et ma main vint se poser sur mes lèvres, tentant de ne faire aucun bruit. Rapidement, je me rendis compte de la stupidité de ma réaction en remarquant la porte de mon balcon entrouverte. Il était évident que si la personne ne me trouvait pas dans ma chambre, naturellement, elle viendrait vérifier à cet endroit.
