Changement

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La porte fut ouverte avec fracas, et une personne entra dans la pièce avec un air furieux déformant son visage. Il attrapa l'un des individus présent dans la chambre par le col et le plaqua au mur avec une force inouïe. La victime de cette attaque assez violente n'eut pour réaction qu'un simple soupir d'exaspération.

«- Peux-tu me lâcher s'il te plaît, je n'ai aucune envie de me battre contre toi.

- Toi fermes ta gueule, comment oses-tu t'adresser à moi sur ce ton après avoir fait ça !

- S'il te plaît Bakugo relâche le, c'est moi qui ai en premier proposé l'idée.»

Cette fois c'était Eijiro qui avait parlé, il était toujours aussi cerné et ses joues étaient creusées mais il semblait moins pâle que les jours précédents. Le blond posa son regard sur son ancien amant, et relâcha sa prise sur sa victime. Derrière Kirishima, comme pour le soutenir émotionnellement, Denki se tenait debout. Katsuki aller hurler sa rage une nouvelle fois mais il fut interrompu.

«- Ne t'inquiète pas Eijiro, tu peux même sortir si tu veux, cette conversation ne concerne que Bakugo et moi.

- Mais Shoto, s'il te plaît, je ...

- Écoute moi, tout va bien se passer, moi et Bakugo allons parler calmement comme des adultes. Attendez moi dans la salle commune avec Denki.»

Le rouge hocha la tête et suivit l'électrique hors de la pièce, mais il resta dans le couloir, suppliant son ami pour ne pas aller dans la salle commune et affronter les regards désobligeants. Kaminari avait du mal à comprendre le ressenti de son bro, il s'était toujours bien entendu avec ses camarades, mais il devait avouer être déçu par leurs comportements. Son amitié avec Kirishima s'était grandement solidifiée depuis ce matin où Ochaco,à grand renfort de larmes, avait monté la classe contre le si innocent Eijiro.

Dans la chambre, la tension était monté en flèche depuis que la sortie du rouge. En effet les deux adolescents se regardaient en chien de faïence, prêt à se sauter dessus à tout moment. Finalement le bicolore haussa les épaules et partit s'asseoir sur un des lits.

«- Bouge de mon lit enculé !

- Ce n'est plus ton lit Bakugo, et tu le sais. A voir ta réaction, Aizawa t'a mit au courant du changement de chambre.

- Vous n'avez pas mon accord !

- J'en ai discuté avec Kirishima, Kaminari,  Hanta, Midoriya et Iida, on est tous d'accord pour dire qu'un changement de chambre serait bénéfique pour toi comme pour moi.

- Arrête de te fourre de ma gueule, tu n'es jamais dans ta chambre.

- Ce n'est pas faux, et puis autant être honnête avec toi. Je ne veux plus que tu t'approches d'Eijiro.

- Ne l'appelle pas par son prénom putain, comme si tu étais un de ses proches ! Tu n'es rien pour lui, tu 'es rien qu'une raclure d'enfoiré de merde.

- Je suis plus que ce que tu n'as jamais été. Je suis son copain, je suis là pour lui, pour le relever après ce que tu as fais.»

À la suite de cette phrase une explosion se fit entendre suivit par le crissement caractéristique de la glace du bicolore dans la chambre, le cendré avait perdu sa patience et Todoroki s'était défendu. Ce fut trop pour Eijiro qui ouvrit la porte à la volée, et fonça entre les deux. Il attrapa la main de Katsuki et le sortit de la chambre, s'enfermant avec lui dans la salle de bain commune. À cet heure de la journée personne n'y était. Il était 16h et les élèves préféraient rester dans leurs chambres à discuter. Le blond qui se trouvait près de la porte la verrouilla alors que l'adolescent a l'alter de pierre regardait obstinément le sol.

Kirishima se sentait mal ainsi, il n'avait pas croiser le blond depuis quatre jours et ne voulait pas le croiser. Son cœur battait douloureusement, et il ne savait plus où se mettre.

«- Pourquoi tu as attaqué Shoto ? Tu pourrais te faire renvoyer du camp d'entraînement ou même le blesser.

- Ce connard m'a cherché.

- C'est pas une raison, imagine les dégâts si il ne se s'était pas protégé.

- Comme si tu en avais quelques choses à foutre de vanille-fraise ! Arrêtes de te foutre de ma gueule.

- Écoute Bakugo, moi Shoto sortons ensemble, et je l'apprécie réellement donc c'est normal d'être inquiet pour lui. S'il te plaît respectes l'ordre d'Aizawa-sensei et rejoins la chambre de Midoriya et Iida sans faire de scandale. Tu traines plus avec Midoriya maintenant, et Shoto avec nous, donc c'est légitime. Tu devrais t'en réjouir tu n'aurais plus à me supporter tous les jours.»

À cet instant le blond resta sans voix, alors l'idée venait bien D'Eijiro. Ce dernier cherchait à l'éloigner de sa vie, et il sortait avec l'autre connard de bicolore. Il fallut du temps à Katsuki pour assimiler ces informations, et sa réaction ne se fit pas attendre. Il plaqua le rouge contre le mur et planta ses yeux dans les siens.

«- Vous sortez ensemble, tu te fous de ma gueule !

- Bakugo je ne te dois rien.

- Depuis quand m'appelles par mon nom de famille Eijiro ?»

La dernière phrase avait été susurrée près de son oreille de façon sensuelle. Le cendré avait déplacé une de ses mains sur les hanches de son ancien amant, et s'était rapproché, collant leurs torses tout en appréciant les légères rougeurs de l'adolescent à l'alter de pierre.

«-Depuis que j'aimerais que tu arrêtes de m'appeler par mon prénom car nous ne sommes pas des proches.»

L'expression du rouge s'était faite déterminée, et il avait planté ses rubis dans le regard du blond, ne cillant pas. Il se défit ensuite de sa prise et sortit de la salle de bain, se dirigeant vers la chambre et Shoto qui l'attendait. Il se mit sur la pointe des pieds et l'embrassa du bout des lèvres sous les yeux rageurs de l'explosif. Ce dernier tourna les talons et partit dans la direction opposée.

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