Partie 5

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Je ne veux pas 
Être mouillée par la pluie
Et trembler de froid

Il m'arrivait de me réveiller en plein milieu de la nuit. Pas de cauchemar ni de bruits. Juste moi et le noir. Je n'avais pas grand chose à faire à part attendre qu'il m'emplisse totalement pour enfin disparaître. Me laissant seule.

Je n'ai même plus la force d'appeler à l'aide, lassée.

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Le mois de mai pointa le bout de son nez, amenant avec lui un souffle d'été naissant. De plus en plus d'élèves travaillent par alternance, Tsuyu-chan en fait partie. Elle ne m'accompagne plus sous les dernières pluies printanières. 

Nous sommes le premier mardi du mois, ce qui signifie épreuve spéciale cet après-midi. 

Je suis quelque peu stressée ne sachant pas à quoi m'attendre. Mes entraînements n'ont peut-être pas été orientés de la bonne manière, peut-être que je suis complètement à côté de la plaque et que tout ce que j'ai fait ces trois dernières semaines n'a servi à rien. 

M'enfin, ce qui me rassure c'est qu'on est tous dans la même situation. On exprime juste notre stress différemment. Kirishima préfère se concentrer sur autre chose, comme son projet de faire des T-shirts pour le fan-club, devant un Bakugo amusé par tant de dévouement. Il faut croire que notre joyeux caillou a pris son rôle de président un peu trop à cœur pour que ça soit légal.

D'autres préfèrent faire des révisions de dernières minutes qui ne leur seront probablement pas utiles à l'exemple de Kaminari et Mina. Je crois qu'ils n'ont pas compris que c'était une épreuve physique en plus. Tenya comme à son habitude tente de remettre de l'ordre dans le hall d'attente, sans grand succès. 

Quant à Deku, moi et Momo, nous laissons notre stress s'exprimer librement nous rassurant tour à tour. La pression monte encore d'un cran quand Aoyama est appelé avec Kyoka. Oh mon dieu ! Ça commence.

Il semblerait que nous soyons appelés dans n'importe quel ordre. Peu à peu la salle d'attente se vide. Mes amis partent un par un. Finalement, il ne reste que nous deux. Le destin a voulu que je passe en même temps que Bakugo Katsuki. 

Nous voyant seuls, il vient s'asseoir à côté de moi et pose sa main calleuse sur mon genou. 

- Arrête de faire du bruit, t'as des talons je te signale, c'est chiant et ça résonne. J'entends que ça.

- Oh oui d'accord désolé.

Il ne retire pas sa main pour autant, même une fois les tremblements stoppés. Ce contact m'apaise bien plus que je ne l'avais imaginé. Je le regarde discrètement. Merde cramée. Il me regardait aussi. Nous détournons nos visages, mais j'ai eu le temps de voir poindre du rose sur le bout de ses oreilles.

Je décide de détendre l'atmosphère en engageant la conversation.

- Pourquoi tu n'as jamais voulu récupérer ta bouteille ? Ça fait quatre semaines que je me la coltine à l'entraînement tu sais.

- C'est pas comme si t'en avais pas, je sais que tu as gardé la mienne.

- Mais tu ne veux pas qu'on se les échange de nouveau ?

- Non je me suis habitué à la tienne, maintenant elle est à moi et t'as pas vraiment le choix. Tch ! Je savais pas que tu aimais les coquelicots. 

- C'est la fleur préférée. Pourquoi ça t'intéresse ?

- Bizarrement, je suis pas étonné. Apaisement, consolation, ardeur timide, inconstance, c'est tout toi.

La bouteille d'eau. (Kacchako)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant