Partie 29

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Si nous sommes unis,

Nous sommes plus forts.

Nous avons toujours beaucoup d'espoir,

Pas tous pour un mais un pour tous.

Je suis passablement énervée parce qu'on m'a mise de côté dans les premiers temps. Bon je dois dire que péter un câble en pleine réunion professionnelle n'était pas la meilleure idée du monde, mais, quand on parle de Iida et Midoriya je ne fais pas de quartier. Il est hors de question de regretter ça plus tard, simplement parce que je n'aurais pas su l'ouvrir.

Après, j'étais pas spécialement sereine au début, j'avais peur d'être complétement évincée de la mission. Dans ce cas, ma carrière en tant que héros se serait terminée avant même d'avoir commencé. Cependant, les chefs de mission se sont rendu compte que Deku se reposait sur moi, surtout en état de stress. Et comme il fallait à tout prix éviter que leur « petit protégé » fasse une crise de panique, ils ne m'ont pas laissé sur le bord de la route longtemps.

Manque de bol, désormais je suis sous le feu des projecteurs, au centre de la mission. On me regarde comme si j'étais un élément décisif, avec ce genre de coup d'œil très peu discret et bien sombre.

Du côté de la stratégie, Momo a su s'imposer et elle a tôt fait de me remplacer aux côtés de Izuku. Je vois que c'est pour le mieux, elle est dure et souple à la fois, exactement ce qu'il faut pour mon petit frère. Pour augmenter le combo gagnant, Shoto n'est jamais loin d'eux, attendant le moindre signe d'eux pour leur apporter de l'eau ou des serviettes.

Tenya et moi regardons cette synergie s'opérer entre eux d'un naturel presque déconcertant. Ils se complètent à merveille et forment une équipe aussi remarquable que redoutable.  Seulement cela a le don de faire bouillir Endeavor qui voudrait que son fils se comporte autrement que comme un petit chien, selon lui bien sûr. À chaque remarque de ce dernier c'est la même rengaine : Shoto s'éclipse, Midoriya se confond en excuses et Momo détourne habilement la conversation.

Franchement, une fois héros, ces trois-là vont faire tellement de ravages que l'existence des vilains ne sera qu'un lointain souvenir. Ils vont tous nous mettre au chômage, je vous jure.

Les jours passent et l'anxiété monte. Chaque soir je me dis que je suis au maximum, mais le lendemain je découvre qu'en fait non. Quelle joie.

Le jour J arrive bien trop rapidement à mon goût. Viennent les dernières embrassades avec les autres de la classe, avant de partir dans des escouades différentes. En silence, nous nous regroupons pour un énorme câlin. Nos bras et corps ne forment qu'un.

D'un regard, je remarque Aizawa-sensei empêcher les pros de nous déranger et je le remercie du fond du cœur.

On se rassure les uns les autres, faisant genre d'être fort derrière notre carapace, mais au fond l'angoisse nous dévore tous. Ces mots à peine chuchotés, ces étreintes douces, ses regards qui se veulent rassurants, seront peut-être les derniers. Alors on profite de ce trou dans le temps autant que nous le pouvons.

Des souvenirs me reviennent comme des éclats de lumière.

Quand Mina s'était coincée dans l'escalier, les pâtisseries de Sato, les parties de volley avec notre linge dans la laverie, quand Kaminari a fait manger à Mineta un gâteau à la pâtée pour chien, moi blottie dans les bras de Katsuki pendant une de nos soirées film, quand Midoriya a craqué son costume en plein entraînement.

Mes balades sous la pluie avec Tsuyu, l'inauguration de l'aquarium avec Mei, les chocolats chauds de Michelle, les fleurs de Bakugo, le rire si rare et précieux de Tenya, la présence rassurante de Midoriya.

La bouteille d'eau. (Kacchako)Where stories live. Discover now