Partie 22

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Lalala la la

Cette situation, tout ce qui va avec, ça commence à me peser de plus en plus. La naine ne semble pas déterminée à faire quoi que ce soit. Ça fait des semaines. Et ça me les brise sévère.

Comme rien ne va en s'arrangeant, je suis jaloux de l'autre caillou maintenant. Je sais très bien que y a rien entre eux, sauf que je ne peux pas m'en empêcher. C'est viscéral.

De plus, j'ai l'impression qu'elle traite Eijiro de la même manière que moi, ce qui ne me plaît pas DU TOUT. Des fois, c'est même pire, j'en viens à me dire qu'elle lui donne plus d'attention qu'à moi.

Enfin merde quoi ! Si elle m'aime pas, c'est pas si grave. Je veux juste qu'elle me considère comme quelqu'un de spécial dans sa vie, au moins ça. Bon on va pas se mentir, s'il s'avère que c'est un amour à sens unique, ça va me faire putain de mal. Mais ça serait son choix, donc je devrais le respecter parce qu'elle sera heureuse.

Ce qui m'énerve le plus, c'est que je ne peux pas l'approcher tranquilou-pilou, l'air de rien pour lui voler un baiser avant d'aller en cours ou au détour d'un couloir. Seulement, comme je suis carrément con, j'aime encore plus les petits moments créés par notre pseudo-secret. Dans ces moments-là, j'ai l'impression qu'elle s'ouvre particulièrement à moi. J'adore nos petits signes, gestes pendant les entraînements, dans les couloirs ou à l'internat pour montrer qu'on pense l'un à l'autre.

Complètement antithétique comme pensées, mec.

Aujourd'hui ça me court sur le haricot, et encore plus que d'habitude. J'enfonce mes ongles dans la paume de ma main pour me calmer. En effet, la mioche et le caillou font leur vie juste devant moi. Je serais pas là, ça reviendrai au même.

Ils sont en train de rire pour un truc que je ne comprends pas. Je décide de passer outre en leur demandant ce qui peut bien être si drôle. Alors ils se retournent vers moi avec un regard qui montre carrément qu'ils avaient oublié ma présence. Petit moment de gênance où le silence flotte entre nous.

Je rentre mes mains dans mes poches et commence à taper du pied sur le sol, montrant clairement que j'attends une réponse et qu'elle ferait mieux d'arriver vite. Shitty Hair affiche un sourire gêné, il essaye de me répondre mais je ne comprends rien avec tous ses bégaiements. C'est finalement la Tête Ronde qui prend la parole, un grand sourire innocent plaqué au visage.

- Ah désolé Katsuki, je ne pense pas que tu pourrais comprendre. Ça date de quand t'étais en stage.

- Et vous pourriez pas m'expliquer au lieu de m'exclure ?

L'atmosphère de la pièce est devenue froide d'un coup. Ochako se met à bégayer à son tour. C'est bon ça m'a saoulé.

- T'embêtes pas, je me casse.

Je leur adresse un dernier regard glacial avant de quitter la pièce en claquant la porte. Je pars en courant jusqu'au gymnase pour éviter qu'ils ne me rattrapent. Puis je me dis que je n'ai aucune raison de m'enfuir puisqu'ils ne viendront pas me chercher de toute façon.

Je décide de me concentrer à fond sur un entraînement physique qui pousse mes capacités à l'extrême. Pour me motiver et m'exclure du monde, je mets mon casque dans lequel retentit ma playlist de rock.

Au début, je sens le regard des autres peser sur moi, mais bien vite, il s'efface complètement. Je saute, cours et frappe pour laisser toute cette frustration sortir de moi. Ce sentiment est l'un des moteurs de ma vie, si bien que je pense que je ne serais jamais véritablement capable d'en finir avec. Heureusement, avec le temps, j'ai appris à ne pas le faire subir à des pauvres bonhommes qui n'ont rien demandé.

La bouteille d'eau. (Kacchako)Where stories live. Discover now