- C H A P I T R E 1 - La rencontre

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2008

C'est en février 2008 que tout a basculé.
               Je me souviens encore très clairement du soir où j'ai décidé d'attendre Matthieu à la sortie de son entrainement de hockey pour lui faire une surprise. Habituellement, j'adorais rentrer  dans la grande patinoire. J'affectionnais tout particulièrement la sensation du froid qui venait me piquer le nez, le bruit du palet sur la glace, mais ce soir là, je voulais lui faire la surprise.
Je lui avais dit que je ne pouvais pas venir, que j'avais des trucs de famille. Il faut savoir que je n'étais pas une fille très attentionnée ou très câline, j'étais une personne indépendante et j'essayais toujours de garder une distance pour ne jamais vraiment m'attacher aux gens. J'avais sans cesse l'impression qu'on allait me décevoir et m'abandonner... mais cette nuit là, j'avais envie de faire un effort.
               Je l'attendis dehors, dans le noir et le froid, vêtu de ma grosse doudoune jaune.
Par chance, Matthieu sortit assez rapidement, j'étais devant la porte, toute souriante.

« Hellooooo ! »

Il me rendit mon sourire et me prit dans ses bras. Je sentis qu'il était heureux de me voir, mais ça me faisait du bien,  sans plus.
Si je pouvais résumer notre relation tout était « sans plus ». On rigolait sans plus, on discutait sans plus, on se connaissant sans plus. Dans le fond j'étais avec lui parce que ça faisait bien d'être avec quelqu'un,  mais j'étais bien loin d'imaginer ce qu'était  réellement l'amour.
On discutait de son entraînement, quand j'entendis une voix qui venait de derrière:
« Matthieu, je ramène des bières pour soir-ce ? »

Je ne connaissais pas cette voix et je me retrouvai nez à nez avec un garçon de son club.
Un garçon d'environ 1m75, cheveux châtain, yeux marron et une petite mèche à la Justin  Bieber. Ne souriez pas, c'était sacrément canon et à la mode !

« Heeu, Salut » lançai-je , gêné de cette proximité soudaine . Il me lança un regard, sans réellement me prêter attention.
« Ouais, prends un pack de bières ça suffit ! »
Ils se firent un check, et le garçon éloigna de nous.. et moi dans l'histoire, je restai sans bouger, totalement incapable de faire quoi que ce soit.
J'étais devenue un flamby, rouge, maladroite et totalement molle. Cette sensation qui nous paralyse, qui nous rend si idiot, qu'on finit par faire  des actes totalement insensés.
Une chose me marqua: Son sourire.
Il avait un sourire incroyable , un sourire qui me faisait devenir un flamby , un sourire qui faisait que la chanson « quand il sourit je m'envole au paradis » prît, à ce moment précis de ma vie, tout son sens.
C'était Owen.

                Tout le reste de la journée, je ne  pensai  qu'à Owen et à son sourire.
C'était la première fois que ça m'arrivait. C'est peut-être ridicule, mais je su directement qu'il s'était passé quelque chose de différent... c'était un coup de foudre.
           Matthieu m'avait proposé de venir à la soirée, j'avais évidemment accepté. A la fois, je me sentais coupable, à la fois j'avais énormément d'adrénaline dans mon corps. THE bombardement hormonal intensif. Merci  à  la dopamine et la noradrénaline.
Owen était devenu une obsession.

              J'avais passé la soirée avec Matthieu, Owen et d'autres amis à lui et je m'étais couchée heureuse, les yeux remplis d'étoiles et de rêve.. Cependant, les choses ne se déroulèrent pas  aussi facilement que prévu.
Owen ne m'aimait pas, il me trouvait insupportable. Il me lançait souvent des piques, il me jugeait, me disait que je ne le faisais pas rire, que j'avais une voix agaçante .
Je gardais le sourire, je gardais ma fierté, parce qu'au plus profond de moi je savais qu'un jour, lui et moi, on vivrait une histoire d'amour et j'étais prête à attendre, j'étais prête à me battre et à lui prouver qu'il se trompait.

SPOILER ALERT: si vous avez lu le début du roman, vous savez que c'était le début d'une grande histoire d'amour et c'est quand j'ai compris ça, que j'ai quitté Matthieu.
Je ne pouvais pas entretenir une relation alors que j'étais amoureuse d'une autre personne.
Et si jamais toi, lecteur ou lectrice, tu es dans cette situation, si tu aimes une personne et ce n'est pas celle avec qui tu es, quitte cette personne, laisse lui le droit d'être heureuse.. et laisse toi le droit de l'être aussi.

Triangle équilatéral Where stories live. Discover now