- C H A P I T R E 3 - La soirée

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On est arrivées à la soirée en bombe. Il ne manquait plus qu'un ralenti sur image et une musique un peu badass mais l'attitude y était. Ce soir, j'étais prête à prendre ma revanche !
J'ai commencé à dire bonjour à tout le monde, il devait y avoir une vingtaine de personnes.. j'ai horreur de faire la bise, ça doit venir de mon côté anglais qui fait que chez moi, on fait très rarement la bise. La bise quand t'es une femme, c'est d'accepter de poser ta joue sur des joues d'inconnues.. encore ça va, c'était une soirée, mais y a rien de plus sexiste que de faire la bise. J'aimerais tellement serrer la main de tout le monde, parce que faire la bise c'est ce moment super long où tu fais semblant d'être heureux de retrouver des gens que tu n'aimes pas forcément.. mais très rapidement j'ai vu la tête d'Owen au loin. Il était assis en train de boire une bière et de discuter avec des potes à lui. Il portait un t-shirt noir basique, un jean et une paire de Nike, mon coeur s'est directement emballé comme si j'étais surprise qu'il soit là alors que clairement j'étais venue pour lui. Mon coeur et mon cerveau n'avaient pas du s'envoyer la bonne information parce que j'étais redevenue un flamby.

Comment est-ce possible de ressentir tout ça pour un garçon qui s'en foutait de moi? Comment pouvait-il me faire autant d'effet? Plus je faisais la bise à des inconnus, plus je me rapprochais de lui, plus la boule dans mon estomac prenait de la place .. de toute façon je ne pouvais pas échapper à la confrontation avec Owen. Je me suis retrouvée devant lui, la bouche sèche, les jambes molles, les joues sûrement très rouges et j'ai lâché un « Salut » incontrôlé, bref et froid. Bordel oui, j'étais perdue, amoureuse, mais surtout en colère. Je le détestais.
- Ahhhh Morgane ! T'es venue avec ta maladresse ou tu l'as laissé chez toi ? Lanca Owen en rigolant
- t'inquiète pas va.
J'étais extrêmement piquée dans ma fierté.
Je me suis retournée sans réellement lui répondre et je suis partie à l'autre bout de la pièce. Quel con.

« J'riiigole » lanca-t-il au loin.
Mais c'est trop tard, le mal est fait. Je ne lui avais pas manqué. Ça faisait un peu plus d'un six mois que je ne l'avais pas vu et il s'en foutait... Edwige m'avait menti, tout le monde me mentait (oui avec le recul à cet âge j'étais particulièrement dramaqueen et plutôt insupportable, mais à cet âge, qu'on le veuille ou non, on découvre, on apprend et on vit tout plus intensément).
Comment faisaient-ils tous pour ne pas voir que mes yeux dégoulinaient d'amour... Je me dégoûtais.
Alors, je m'étais mise à boire et à penser:

Si Owen ne veux pas de moi tant pis.
Première verre.

Si Owen ne m'aime pas, un autre m'aimera à sa place.
Deuxième verre.

Owen est un petit con, je vaux mieux que ça.
Troisième verre.

Roh je le deteste tellement.
Quatrième verre.

Il a quand même un sourire .. Nannn c'est un pett'con.
Cinquième verre.

Owen akalj dola jzhi zjapa^.
J'disais quoi déjà?

Et c'est ainsi que j'ai pris une de mes plus grosses cuites, celle de mes 16 ans et même ma première. Ça m'avait permis de zapper Owen, parce que je n'arrivais plus à penser à rien ou à marcher droit, mais je voyais que les gens autour étaient dans le même état que moi, alors je me suis mise à rigoler. J'étais couchée sur un canapé rouge à avoir un fou rire, toute seule, évidement je me sentais tellement ridicule... Edwige était avec son copain, trop occupée pour s'occuper de moi, mais j'étais heureuse, j'étais bien jusqu'au moment où j'entendis:
« ALLEZ ON BOUGE TOUS AU BAR »

J'ai rassemblé toutes mes forces, du plus profond de mon être pour me mettre debout et la j'ai compris que les choses allaient être plus compliquées que prévu.
« Ouééé en routeuuh » J'ai marmonné pour me donner du courage.
J'étais passée faire un tour dans la salle de bain, essayant de me remaquiller, de me redonner un peu de pep's, mais c'était peine perdue. J'avais donc suivi la foule et m'était retrouvée à l'extérieur de la maison. Petite précision, la boite se trouvait à 15 minutes à pied.
« Tu peux le faire Morgane, allez tu n'as pas mal aux pieds, tu n'as pas froid, tu n'as envie de vomir »
Que nenni, ça faisait à peine cinq minutes qu'on marchait que tout le monde avait pris une grande avance, je marchais tout doucement, jusqu'au moment où j'ai levée les yeux et que je n'ai plus vu personne. Je me suis alors précipitée vomir dans un buisson. Je n'en pouvais plus, je ne savais même pas comment j'avais pu boire tout ça.
J'étais accroupie devant le buisson quand j'ai entendu une voix derrière moi :
« Aaaaaah, la forme par ici ? »

Owen était debout derrière moi, je me suis remise à vomir à nouveau.
« Allez dégage, je veux pas voir, toi non plus façon
- T'es sûre que tu n'as pas besoin d'aide ?
- Naaan, va, envole toi, petit con. »
Il se mit à rire.
La situation était tellement ridicule, que je me suis mise à rire aussi retombant par terre. Je n'arrivais plus à me relever.
« Fait attention tu vas rouler dans ton vomis »
Il attrapa mon bras pour m'aider à me relever. Notre premier contact physique fut donc dans cette situation cocasse.
« Vient, on avance jusqu'au bar
- Owen, je suis pas sûre que j'suis capable..
- Beh vient je vais te ramener chez Antho, il m'a donné les clés quand il
a compris que je venais te chercher
- Naaaan mais va toi, moi j'rentre seule
- Allez, arrête de faire ta gamine »
Vomir, m'avait fait du bien, j'avais reprit un peu du poil de la bête. Le chemin avait été silencieux, on ne parlait pas. De toute façon je ne savais même pas quoi lui dire.. cette sensation où tu as envie de dire cent choses, mais rien ne sort de ta bouche, comme si c'était bloqué. J'essayais de trouver la phrase parfaite jusqu'au moment où devant la maison je lui ai demandé :
« Pourquoi tu me détestes autant Owen?
- Pour ma défense, je ne te déteste pas Morgane. J'ai mon humour à moi,
mais c'est tout le contraire. J'étais content de voir que tu étais là
ce soir. Je pensais que tu le savais... »

Il m'avait accompagné jusqu'au lit, il m'avait bordé et on avait passé la soirée à discuter de tout et de rien. De ma rupture avec Mathieu, de nos vies, de nos passions et pour la première fois je me sentais vraiment bien et à ma place.
Je ne vais pas vous raconter en détail ce qu'il s'est passé ce soir-là, parce que dans le fond c'est juste l'histoire de deux adolescents qui tombent amoureux comme dans toutes les belles histoires.
Il faut savoir simplement savoir que le 15 Juillet 2008, Owen et moi avions débuté notre histoire d'amour.

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Et oui petit épisode mercredi et un autre arrive dimanche ! Tu as aimé ? Tu t'y attendais ? Tu penses qu'il va se passer quoi maintenant ? Parce que l'action va très vite démarrer !
Et évidemment on ne boit pas ! 😏

Triangle équilatéral Où les histoires vivent. Découvrez maintenant