22. 𝐴𝑢𝑠𝑠𝑖 𝑟𝑒́𝑎𝑙𝑖𝑠𝑡𝑒𝑠 𝑞𝑢𝑒 𝑓𝑎𝑐𝑡𝑖𝑐𝑒𝑠

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En média Biltmore - Feel Something Good

— Alors, l'officier de police a récupéré l'oreillette sur la table et ordonné à ses hommes de ne pas bouger. Puis nous sommes parties. Juste comme ça, je m'écrie, pas peu fière de ma prestation.

— Tu aurais vu comme elle a emmêlé son esprit, narre Dylan. Je te jure que même moi, j'aurais eu des nœuds dans la tête à sa place.

Aiden éclate de rire et nous l'imitons.

— Et le coup de la ceinture d'explosif, c'était brillant ! renchérit la blonde.

— Les filles, vous allez être en retard, crie Eliott, le rouquin qui est aussi notre chauffeur.

— Bon désolé, on doit filer, dis-je en refermant l'écran de mon ordinateur, coupant court au chat vidéo.

J'avais à cœur de faire rencontrer Dylan à Aiden, histoire qu'il se fasse un avis sur elle et puisse m'aiguiller. Le contact est vraiment bien passé, mais mon ami semblait ailleurs, ce qui m'inquiète un peu, je dois l'admettre.

D'un même mouvement, ma demi-sœur et moi nous élançons dans le couloir avant de s'engouffrer dans le véhicule noir.

Pour la première fois depuis longtemps, j'ai l'impression que les choses ont arrêté d'aller systématiquement mal. Aiden va bien, même s'il semble très préoccupé par sa mission au Brésil, et bien que ma mère ne réponde pas à mes appels, elle m'a envoyé un texto disant que tout rentrerait bientôt dans l'ordre. J'imagine qu'elle doit être occupée à tailler en pièces les imbéciles qui nous ont cambriolé, et m'ont forcé à aller vivre chez mon père, donc je lui pardonne. C'est pour la bonne cause ! En parlant de ce dernier, lui et Allie sont toujours aussi énervants, mais maintenant que j'ai Dylan à mes côtés, les choses sont bien moins compliquées.

Nous avons appelé Wyatt dès que nous sommes sorties du restaurant et ma demi-sœur ne tarissait pas d'éloges à mon propos. Apparemment quelqu'un aurait appelé la police pour signaler deux terroristes à l'exact endroit où nous nous trouvions. Qui ? C'est la question mystère. Probablement les mêmes hommes qui ont manqué de m'écraser, avant d'essayer de m'électrocuter.

La blonde et moi avons prévu d'utiliser les ordinateurs de la bibliothèque, après les cours, pour y effectuer des recherches. Nous ne pouvons prendre le risque de faire cela sur les nôtres. Certaines agences ont une alarme spéciale qui se déclenche dès que des recherches sur elles sont effectuées, ou qu'un pare-feu les concernant est paré. Je leur souhaite bon courage pour faire le tri parmi tous les élèves du lycée.

Étrangement, je suis de merveilleuse humeur. Moi et ma nouvelle sœur avons fait une entrée fracassante dans l'établissement hier matin. Entre mes cheveux roses et le style punk de Dylan, tous les regards étaient rivés sur nous, ce qui n'était pas pour me déplaire. Cela faisait un bail que la blonde n'avait pas mis les pieds là-bas et les rumeurs allaient de bon train. Elle aurait été embrigadée dans une secte, kidnappée par un sociopathe ou coincée au beau milieu d'une cure de désintoxication. Certains racontaient même qu'elle avait été la victime d'un assassin qui arrachait les yeux de ses victimes. Le fait est qu'aucun des élèves ne semblait réellement se préoccuper de ce qu'il lui était vraiment arrivé, même si chacun prenait plaisir à soumettre son hypothèse.

Ce n'est pas que ça me surprenne, ça fait partie du jeu lorsque l'on est agent. Pas d'attaches et pas d'entourage, ou tu peux être sûre d'en souffrir, j'en ai moi-même fait la douloureuse expérience. C'est juste que Dylan m'a l'air d'être tout sauf une solitaire. Depuis qu'elle m'est tombée dessus cette fameuse soirée, la blonde me colle au basque en permanence. Certes, nous devons travailler ensemble, mais ça va plus loin que ça. Au début, j'avoue avoir pensé qu'elle souhaitait quelque chose en échange, personne n'est gentil gratuitement. Puis ça m'a heurté, ma demi-sœur est désespérément seule. Je l'imaginais avec un tas d'amis prêt à l'accueillir à bras ouvert, même s'ils ignoraient que leur relation reposait uniquement sur un mensonge. Ors il n'y personne, on se contente de la dévisager comme une bête curieuse.

𝐋𝐚 𝐍𝐞́𝐛𝐮𝐥𝐞𝐮𝐬𝐞 𝐝𝐮 𝐂𝐨𝐞𝐮𝐫 Where stories live. Discover now