46. 𝐿𝑎 𝑡𝑎𝑏𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑣𝑒́𝑟𝑖𝑡𝑒́

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En média Sam Smith - Fire On Fire

PDV de Dylan

Dire que je suis contrarié serait l'euphémisme de l'année. Pendant que Nash et Isis sont partis à la recherche du Guérisseur avec Ryan, je me vois attribuer le job de baby-sitter. Certes, Aiden est quelqu'un d'adorable, mais il n'est pas très loquace, et pour une pipelette telle que moi, c'est une compagnie bien trop silencieuse.

Je m'ennuie de pied ferme tandis que le brun est occupé à ranger tout un tas de papiers. Un dossier lui échappe d'ailleurs des mains, et vient s'écraser sur le sol.  Enfin quelque chose d'intéressant. Je bondis comme un animal sur sa proie et le récupère avant lui.

— Merci, dit-il en tendant le bras vers moi.

Loin de lui rendre l'amas de feuilles en ma possession, je me mets à les étudier précautionneusement. Il finit par récupérer son bien d'un mouvement vif, mais j'ai tout de même le temps d'attraper une photo, que je subtilise discrètement.

— Ça ne ressemble pas aux dossiers de la Triade, fais-je remarquer.

— C'est normal, ça n'en est pas un, m'éclaire Aiden.

— Alors comme ça tu mènes ta propre enquête ? je m'étonne. Cool ! C'est sur quoi ? Un histoire familial ? Un meurtre déguisé en suicide ? Quelque chose d'encore plus croustillant ?

— Première option. Plus ou moins, articule-t-il, tout en retournant à son travail.

Mes questions l'enquiquinent, je le vois bien, mais j'ai désespérément besoin d'un peu d'action. Aussi, je sorts la photographie de derrière mon dos et commence à l'observer. Une jeune femme brune y figure. L'air revêche et le regard de celle qui a tout connu, elle porte une pancarte avec un numéro inscrit dessus. Pourquoi  Aiden s'intéresse-t-il à une détenue ?

— Qui est-ce ? demandé-je curieuse.

Il lève les yeux et après avoir râlé quelques secondes, lâche dans un soupir :

— Je ne sais pas.

Je hausse un sourcil.

— Allez Aiden, sois sympa quoi, protesté-je.

— Peut-être ma mère, ajoute-t-il alors, après un temps.

J'écarquille les yeux.

— Ta mère est une taularde ?

Un éclat de douleur passe dans ses prunelles brunes, et je comprends que je suis allée trop loin. Isis est vraiment entrain de déteindre sur moi.

— Aiden, je suis désolée. Je n'aurai pas du, ça ne me regarde pas.

Face à son regard peiné, je ne peux m'empêcher de me sentir mal. Redevable, même.

— Tu sais mes parents ne sont pas un exemple non plus.

— On va vraiment faire ça ? demande-t-il perdu.

— Faire quoi ?

— Se raconter nos vies. C'est peut-être naturel pour quelqu'un d'aussi spontané que toi, mais pas pour moi.

Je suis surprise par son honnêteté. Aiden n'est pas commun, on ne peut pas lui enlever ça. Il ne sait pas se comporter en société et c'est selon moi l'une de ses plus belles qualités.

— Non, je reprends, avec douceur cette fois-ci. Ça ne l'est pas, mais tu inspires confiance. Et puis je me sens coupable. J'aurais détesté qu'on me fasse la même chose.

Il arrête de travailler pour me fixer.

— Quoi ? J'ai quelque chose sur le nez ? rigolé-je.

Il effectue un sourire avant de baisser les yeux.

𝐋𝐚 𝐍𝐞́𝐛𝐮𝐥𝐞𝐮𝐬𝐞 𝐝𝐮 𝐂𝐨𝐞𝐮𝐫 Where stories live. Discover now