Apprends-moi

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Lorsque je me réveillais, la nuit était tombée depuis un moment.

Hakyeon était recouvert par sa couette, je me demandais comment il faisait pour ne pas s'étouffer.

Je finis par me lever très lentement, sans trop forcer sur mes muscles. J'avais bien voulu ouvrir la fentêtre, mais des barreaux m'en empêchaient.

Une véritable prison ici...

Je voulais simplement prendre l'air, alors pourquoi ne pas sortir ?

J'empruntais le couloir pour rejoindre la partie qui ressemblait à un hangar.

Les grandes portes semblaient être toujours ouvertes, normal qu'ils se fassent si facilement attaquer !

Enfin, je les passais pour me retrouver pour la première fois dehors depuis mon enlèvement. Car oui, être séquestré avec des inconnus et leur obéir était généralement signe d'enlèvement.

J'inspirais un grand coup, profitant des odeurs extérieures. Mais celle qui me revenait le plus était celle de la mer. Je compris que l'on se trouvait dans les docks, au bord de la mer. En portant mon regard plus loin, je vis un vieux panneau mal éclairé.

Je ne pouvais pas distinguer ce qui y était écrit, mais j'avais ce que je voulais. J'étais bien en Corée. Ces hommes m'avaient ramené, par je ne sais quel moyen, d'Italie. Cela signifiait aussi que j'avais disparu depuis presque deux jours.

Et personne ne me cherchait.

Enfin, je n'en savais rien d'ici, mais je pouvais en être persuadé. Mon école avait seulement dû le signaler à la police en rapatriant mes étudiants, mais ma famille ou mes amis ne s'inquiétaient probablement pas pour moi.

Même si je n'abandonnerai jamais mes élèves, ils me savaient capable de partir sans prévenir personne. Ils attendront quelques années sans nouvelles, et là, peut-être, s'ils ne m'ont pas oublié, ils me chercheront.

Mais tout ça n'était que supposition, je ne pouvais pas me vanter d'être proche de qui que ce soit. Et face à ce constat, je soupirais profondément.

- Wouah, tu déprimes à ce point ?

Cette voix moqueuse m'agaçait déjà. Je n'eus même pas besoin de me retourner pour savoir que Hongbin se tenait là. Il s'avança jusqu'à être à mes côtés, le regard levé comme le mien, vers les étoiles.

- Petite insomnie ? Me demanda-t-il.

Cet air de fouine ne semblait jamais le lâcher.

- Et toi ?

- Tu sais, je suis ton supérieur désormais. Les autres verront d'un mavuais œil ton manque de respect.

- Alors pour toi, ce n'est pas un problème ?

- Pas le moins du monde. Je n'ai jamais demandé à être vouvoyé ou servit au moindre claquement de doigt. Je dois même avouer que c'est éreintant.

- Monsieur va se plaindre ! Va pleurer sur une autre épaule.

J'étais peut-être froid, mais j'avais bien vu qu'il n'avait pas répondu à ma question en changeant totalement de sujet.

- Tu sais, je viens du même milieu que toi. M'avoua-t-il.

Et même si je savais que je ne pourrais jamais lui accorder ma confiance et croire en sa parole, je sentais comme un fond de vérité dans ses mots.

- Tu étais professeur ? Demandais-je sans y croire.

Après tout, il faisait plus jeune que moi.

ProfesseurWhere stories live. Discover now