Torture

102 6 21
                                    

Cela faisait des heures. 

Nous y étions, mes pires cauchemars, depuis ce jour où je m'étais fait enlevé, se réalisaient. Cette torture n'en finissait pas, et bien que je réponde à chacune de ses questions, mon tortionnaire ne se lassait pas d'ouvrir ma peau.

Il m'avait attaché à la cloison du lit pour me clouer au col, les bras levés. Ma chemise était trempée par mon sang qui s'écoulait toujours de mes plaies. Une véritable flaque avait pris place sous mes pieds, alors que Liam s'amusait toujours de ma souffrance.

Il était fou.

Épuisé, je n'écoutais que d'une oreille ses moqueries.

- Bien, professeur. Qui est le second d'Hongbin ?

- Hyuk.

- Et son médecin ?

- Hakyeon.

- Son meilleur soldat ?

- Je l'ignore.

- Où est leur base principale ?

- Je l'ignore.

- Le hangar, où tu te trouvais. Qu'y a-t-il à l'intérieur ?

- Je... l'ignore.

J'avais hésité, et Liam l'avait senti.

- Tu le sais, n'est-ce pas ?

Il se pencha vers moi, faisant encore une fois glisser sa lame contre ma peau.

- Des provisions ! Criais-je alors.

- Bien ! Poursuivons.

Il me posa alors un nombre incalculable de questions, mais je ne savais rien de mes premiers kidnappeurs. Liam l'avait bien compris, mais je le soupçonnais de prendre grand plaisir à me faire du mal.

Lorsqu'il partit enfin, mon regard portait vers la fenêtre. Il m'avait finalement détaché, alors je rampais jusqu'au cadre pour me pencher vers le vide. Mais les barreaux avaient retenu mon corps meurtri.

Je ne pouvais même pas décider de mon sort...

Un souvenir me revint alors. Lorsque j'avais eu cette discussion avec Hongbin, qu'il m'avait demandé pourquoi est-ce que je me battais. La réponse n'avait pas changé. Je voulais vivre, tout simplement.

Déterminé à ne plus renoncer si facilement, je me relevais en arrachant les draps de mon lit. J'en pressais une partie sur mes plaies pour retenir le sang, avant de les nouer ensemble pour en faire une corde.

Si je ne pouvais pas m'enfuir par la fenêtre, autant essayer autrement.

Je m'approchais discrètement de la porte, et l'ouvris en silence. Je remarquais alors que le garde n'était plus là. Sûrement pensaient-ils m'avoir brisé, que jamais je n'essaierais de m'enfuir après une telle séance de torture.

Ils s'étaient bien trompés.

Je passais dans le couloir pour refaire le chemin en sens inverse. Ils avaient été assez confiants pour ne pas me bander les yeux en m'emmenant, je connaissais le chemin du retour. Nous n'avions roulé que deux heures depuis le lieu de l'accident, et la base de Hongbin ne devait pas s'en trouver très loin.

J'étais confiant, à pied, je mettrais longtemps, mais c'était toujours envisageable.

Enfin, je devais encore quitter cette propriété. Heureusement pour moi, elle était entourée par la forêt. Une fois le couvert des arbres atteint, je devrais être sorti d'affaire.

ProfesseurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant