Chapitre 17

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Je voyais les jours défiler. Je me sentais de plus en plus forte. J'étais la première de ma classe et en cette fin première année j'étais la plus prometteuse. Andy s'est trouvé dans un autre domaine : le tir. Être sniper c'était son nouveau rêve et ce n'était pas plus mal parce qu'elle n'avait pas le physique pour combattre au corps-à-corps. Et ça tout le monde l'avait remarqué, même elle. Elle a donc pris son choix en toute conscience des événements. Bien qu'on ne partage plus beaucoup de cours ensemble, nous en étions resté camarade de chambre et bien que la fatigue se fasse sentir, on pouvait parler des nuits entières sans s'arrêter. On n'avait jamais eu autant de conversation aussi passionnés, aussi folle. On rigolait les trois quarts du temps. 
En cette nouvelle rentrée j'avais entre-aperçus les nouveaux de cette année et rien qu'au premier coup d'oeil j'aperçus quelques faibles. J'avais tous mes cours de physique intensifiée avec May. Maintenant que Dane était parti en formation et en service actif, j'étais devenue son nouveau petit ami. Non, je ne suis pas devenue gay, c'est une image. J'étais devenue sa "personne" en l'absence de l'amour de sa vie. Et je trouvais ça bien qu'ils en profitent pour prendre des distances, car quand l'amour est vrai il ne meurt jamais. Me voilà en train de philosopher sur la durabilité de l'amour au lieu de me concentrer dans mes cours desimulation. Si je ne faisais pas des très bons scores je ne pourrais jamais être la première à piloter un chasseur avec un militaire confirmé et ça serait une tellement grande fierté pour moi de réussir au moins ça.

J'évitais beaucoup Finnick et je pense qu'il l'a remarqué. je recevais des messages de lui mais je préférais éteindre mon portable plutôt que d'y répondre. 


-Bonjour, je suis le lieutenant-colonel Orlando Bandcow. C'est avec moi que vous aurez votre premier cours de vol. Après les moniteurs se battront pour savoir qui ils veulent entant qu'élèves. Vos performances en simulations détermineront si vous êtes aptes à avoir l'opportunité unique d'être le premier de votre promo à piloter. Bien évidemment, plus d'heure en simulation vous ferez, plus vous aurez de chance de piloter, mais qu'on soit bien clairs, les simulations se rapprochent au maximum de la réalité. Dans la vraie vie il y a certains instincts que vous devrez avoir. Et ces instincts nous les trouvons dans très peu de personnes. Vous devrez vous entraîner à en avoir, même si je ne sais pas si on peut réellement s'entraîner sur ça. C'est votre arène, la façon dont vous voulez vous démarquer ça ne dépend que de vous, pas de moi ni de vos professeurs.

Le lieutenant-colonel Bandcow était quelqu'un de très rassurant et de très grand. Je n'avais jamais vu quelqu'un d'aussi rassurant dans ma vie, à part mon père. En sortant de la salle de simulation nous passions tous devant lui. J'étais la dernière de mon rang. 
-Arizona, je peux vous voir s'il vous plaît ? dit-il. 
-Lieutenant-colonel ? 
-Cadet Forbes, vous êtes quelqu'un de très prometteur.
-Merci Lieutenant-colonel.
-Tu peux m'appeler colonel. Tout le monde m'appelle par mon grade complet, mais on peut faire plus simple. On va passer beaucoup de temps ensemble.
-Vraiment ? 
-Je ne forme pas beaucoup de cadet au pilotage des avions de chasse mais je le fais de temps à autre. Et j'aimerais bien te former. 
-Pourquoi moi mon colonel ?
-Tu es très prometteuse, tes professeurs ne font que ton éloge. Et je connais ton père. 
-Alors ça a un rapport avec mon nom . 
-Non cadet. Je connais ton père et il m'a fait promettre de te faire devenir la meilleure. Tu es parti pour être la meilleure de ta promo, et je t'aiderais. Il paraît que ton rêve c'est de voler ? Bien, réalisons ce rêve.

Je m'entraînais nettement davantage. J'avais intensité mes séances de sport, ainsi que mes heures de simulation. J'avais tout multiplié par trois. Je rentrais tard au dortoir tous les soirs, je ne profitais plus de mes heures de pauses pour me reposer mais pour faire d'avantages de sport. Je me faisais souvent fâcher par Andy quand je rentrais tard parce qu'elle ne pouvait plus raconter sa journéedans les moindres détails sachant que je m'endormirais bien avant qu'elle est finie de me conter son récit. J'avais peur de ruiner notre amitié en faisant ça, mais mon avenir passait avant tout. En raisonnant comme ça j'avais peur de perdre tous ceux en qui je tenais. Alors un soir en rentrant je décidais de me faire pardonner.

-Andy, je sais que tu m'en veux. Alors même si on n'a pas le droit d'emmener de la nourriture dans les dortoirs : je l'ai fait. J'ai pris de la nourriture chinoise parce que je sais que c'est ta préférée. Et on va parler toute la soirée et toute la nuit si tu le veux.
-On parlera jusqu'à minuit, j'ai un contrôle important demain.
-Ça tombe bien, demain tombe les résultats de la personne qui va prendre un cours de vol en premier. Et j'aimerais fortement être cette personne. 
-Raconte! 


Je commençais à lui raconter ce que le colonel Bandcow m'avait dit, je voyais de l'émerveillement dans ses yeux alors qu'elle mangeait ses nouilles chinoises. Je ne faisais que parler sans m'arrêter parce que je ressentirais tellement de déception si je ne suis pas celle qui partait en vol en premier. J'aimerais avoir cette satisfaction d'être la meilleure et de le prouver dans les airs. J'aimerais tellement que les autres soient en admiration devant ça même s'ils ressentiront probablement de la jalousie sachant que c'est ce que je ressentirais à leur place.


-Arizona, dit Andy. Pour toi, tous se résument à la compétition, tu carbures à la compétition si on peut dire. Mais parfois, la compétition n'existe pas, j'ai l'impression que tu délaisses les autres pour leur prouver que tu peux être bien meilleur qu'eux. Sauf qu'ils le savent déjà que tu es meilleur qu'eux. Il n'y a pas que de la fierté et de la compétition. Ça fait du bien de s'entre aider aussi, tu sais comme on faisait l'an passé. Cette année tu marches en solitaire, regarde, tu travailles ton physique même en dehors des cours. Sur le terrain ça sert d'avoir des muscles, ça sert d'avoir des muscles quand on pilote un avion ça je sais! Mais quand tu te retrouves seul parfois tu peux pas survivre. Que tu le veuilles ou non tu as besoin des gens. Être un soldat ne se résume pas à être seul. Tu ne gagneras jamais si tu es seul. Il ne faut pas être extraordinaire chacun de son côté. C'est être soudé nous force extraordinaire. Pour toi ce ne sont que des mots mais tu devrais arrêter de voir le côté sauvage de la situation. Tu devrais au moins regarder le côté humain. Sans t'attendrir pour autant. Parce que c'est ce que tu as peur. Tu as peur des sentiments.

« Je suis un soldat »Where stories live. Discover now