Chapitre 34

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- Je ne suis pas d'accord !

La voix de Fenmarel habituellement calme et posée, était ce matin, froide et perçante. Au petit matin, Eithné l'a fait venir à la capitale pour que nous discutions tous les trois de Lomion. Geralt était présent mais en retrait. Il ne disait rien, avait les yeux fermés et était adossé au mur du fond.

- Fenmarel, il le faut ! Tu ne peux pas l'enfermer dans la forêt de Brokilone !

- Et pourtant ! Il ne quittera pas la forêt ! Ses pouvoirs sont encore instables, le moindre changement d'humeur peut provoquer de gros problèmes !

- Macha est tout à fait capable de s'occuper de ce genre de chose !

Fenmarel lâcha un sifflement entre ses dents, je n'étais pas sur si c'était de la moquerie, du dédain, ou encore autre chose. Cela faisait plus de 2 heures que nous étions dans le salon de la reine en train de parler de mon fils, et cela faisait presque autant de temps que ces deux-là se prenaient la tête.

Eithné voulait que j'emmène Lomion voir le monde, et j'étais d'accord avec elle sur le fait qu'il lui fallait cela pour parfaire son éducation, mais Fenmarel estimait qu'il ne fallait surtout pas le laisser sortir avant qu'il ne se contrôle parfaitement.

Je ne pensais pas spécialement qu'il avait tort, même si je trouvais cela un peu radicale. Et de toute façon, si le dieu ne voulait pas que son fils ne sorte de la forêt, je ne pouvais rien dire.

Je poussais un long soupire en les écoutants d'une oreille distraite, je tournais vaguement la tête vers le sorceleur. Il semblait ennuyé, ou fatigué peut-être. Je serrais les dents en repensant à mon horrible nuit. Qui fut mauvaise, surement à cause de mon imagination qui a refait un nombre incalculable de fois la scène de Geralt dans le lit d'une dryade.

Les deux autres continuaient à se prendre le chou et cela commençait à me sortir par les trous de nez. Je me levais brusquement après avoir entendu Eithné faire une réflexion des plus désagréable sur les méfaits d'une éducation trop masculine. La reine et le dieu m'observèrent alors, surpris.

- Ça suffit maintenant.

J'étais tendu, la fatigue, l'agacement, la prochaine remarque aurait surement provoqué une réponse plus violente que nécessaire.

- Eithné, je ne pense pas que faire ce genre de remarque désobligeante soit judicieuse. Je suis très satisfaite de l'éducation que Fenmarel prodigue à mon fils, tout autant que la tienne. Donc je te serrais gré de ne pas réitéré ce style de réflexion.

Je serrais d'avantage les poings en me tournant vers le dieu renégat.

- Quant à toi Fenmarel. Eithné a, je pense, raison. Je n'ai certes, pas forcément mon mot à dire, mais je pense que Lomion va devoir aller à la rencontre du monde extérieur. Je ne te l'ai pas confié pour que tu en faces un Hermite. Si tu ne veux pas que je l'accompagne, très bien. Dans ce cas tu n'as qu'à sortir de la forêt et y aller par toi-même.

Sans attendre de réponse je me tournais vers la sortie et avança. Je m'arrêtais à hauteur de Geralt, à un pas de l'extérieur de la pièce.

- Autre chose, Fenmarel. Je suis, selon toi, incapable de m'occuper de Lomion et de gérer ses fluctuations émotionnelles, mais moi au moins, je fais attention à ce qui m'entoure.

Je claquais des doigts et fit apparaitre Lomion qui était assis sur le rebord de l'une des fenêtres.

Eithné et Fenmarel ouvrirent de grands yeux ronds et une bouche laissant passer une inspiration de surprise. Le jeune adolescent sembla paniquer devant sa réapparition subite.

Le Journal d'une exploratrice d'Univers -1- The WitcherWhere stories live. Discover now