Breathe

Chapitre 41.

Il est là, juste derrière cette porte. Il est si près de moi, mais pourtant je suis bloqué.

Hier encore je suis rentré joyeusement dans cette chambre, sachant pertinemment que le Harry que je verrai serait mal en point, presque muet, sans énergie. Mais je m'en foutais. Il souriait encore et je me convainquais que ce n'était qu'une mauvaise période, qu'il s'en remettrait.

Mais aujourd'hui, la réalité m'est venue en plein dans la figure. Il n'y aura pas de retour arrière.

Harry est malade, gravement. Soit il reçoit une greffe, soit il-...

Soit ma vie s'arrête.

   - Louis, viens... Il veut te voir.

Je relève ma tête vers Gemma qui me tend sa main de la porte entrebâillée de la chambre.

   - Allez Louis... Il n'arrête pas de chuchoter ton prénom...

Je secoue la tête en pleurant un peu plus, silencieusement.

   - Allez Louis... Viens avec moi...

   - Je peux pas, je murmure à travers mes sanglots. J'arrive pas...

   - Mais oui, viens il sera tellement heureux de te voir...

Je sèche mes yeux rouges, avant de finalement prendre la main de Gemma et de la laisser m'emmener jusqu'à l'homme que j'aime.

Je garde mes yeux baissé jusqu'à m'arrêter à côté du lit. Je sens la main de Gemma lâcher la mienne, mais n'ose pas lever les yeux.

C'est finalement quand des doigts que je ne connais que trop bien viennent faiblement se glisser dans ma main, que je prends sur moi pour lever la tête.

Mon corps ne réagit pas. Je suis incapable de bouger face au Harry que j'ai devant les yeux.

Le philtre qui s'appelait l'espoir, au-travers duquel je voyais mon Hazza ces dernières semaines a disparu, remplacé par la réalité.

Des cernes énormes ressortent sous ses yeux vide de vie et pleins de fatigue, ses traits tirés par son combat, son corps vide d'énergie.

Je vois Gemma entraîner sa mère et son beau-père à l'extérieur de la chambre, nous laissant seuls, Harry et moi.

Je sers les doigts de Harry dans ma main, avant d'enfin me pencher vers lui pour coller nos fronts.

   - Je t'aime Lou'...

C'est un murmure inaudible qui sort de sa bouche, mais notre proximité me permet de l'attraper au vole.

   - Moi aussi Hazz'...tellement.

Je m'assieds sur le lit, avant d'entourer ses hanches de mes bras et de plonger mon nez dans son cou.

Quand l'infirmière de d'habitude entre dans la chambre pour donner à manger à Harry, elle nous regarde en soupirant, mais ne dit rien, ferme la porte et part.

   - Il faut que tu manges Hazz'...

Je le vois ouvrir les yeux paresseusement, clignant des paupière face à la lumière blanche de la chambre.

   - Oh, tu rendors-toi seulement amour... Je n'avais pas vu que tu dormais...

   - C'est qui est venu ? il souffle difficilement

   - L'infirmière, elle t'a apporté à manger.

   - Tu m'aides ?

J'acquiesce en me relevant du lit pour aller chercher le plateau repas, pendant que Harry lève son lit en position assise.