Chapitre 10

1.6K 128 45
                                    


Ace, contrairement à ses habitudes, avait décidé de progresser avec diplomatie, calme et intégrité. Et, pour ce faire, et pour être sûr de ne rien oublier, il avait établit une liste de ce qu'il devait faire, dans l'ordre des priorités.

Tout d'abord, s'assurer que cette île était belle et bien Lüdmig. Et ce pour des raisons évidentes.

Ensuite, trouver de nouveaux vêtements, pour éviter de se faire repérer.

Et enfin, trouver où se déroulait les ventes, et comment réussir à y entrer sans éveiller les soupçons là-aussi.

Les deux premières tâches étaient relativement faciles, et Ace pouvait presque les faire en même temps, s'il se débrouillait bien.

La dernière étape de son plan était la plus ardue. Comment réussirait-il à assister à une vente aux esclaves réservée à l'élite de l'élite?

Pour l'instant, cette question restait sans réponse. Il devait se concentrer sur ce qui était à sa portée à l'heure actuelle: trouver des infos. Et des fringues.

Et c'est bien pour cela que brun s'était retrouvé planqué derrière des buissons, observant les habitants de l'île aller et venir, sans que ces derniers ne l'aperçoivent pour autant.

Ace n'en revenait pas: tous autant qu'ils étaient, hommes ou femmes, ils dégoulinaient de richesses. Que ce soient par leurs vêtements, leurs bijoux, leurs postures, leurs paroles... Tous puaient l'argent à plein nez. Et la ville n'était pas en reste.

Quelle que soit l'île sur laquelle il avait atterri, c'était le bon endroit pour un Dragon Céleste. Il était sur la bonne piste, semblait-il.

Détournant les yeux de deux femmes en train de se montrer leurs dernières acquisitions, sans nul doute hors de prix, Ace parcouru du regard la place centrale qui s'étendait juste sous ses yeux, avec son immense fontaine, qui trônait au beau milieu, finement sculptée.

Celle-ci représentait un homme et une femme, sans aucun doute des Dragons Célestes, si l'on considérait les sortes de bulles qui enveloppaient leurs têtes en marbre blanc. Et, sous leurs pieds, ce qui ressemblait à un homme, chaînes aux poignets et aux chevilles, dans une position de soumission, se faisant piétiner allègrement. Qui n'avait pas de visage.

Ace en eu des sueurs froides. Cette statue, derrière laquelle jaillissait de l'eau cristalline, lui donnait des frissons. Elle résumait à elle seule la souffrance que faisait endurer ces enculés de Dragons Célestes à des pauvres personnes innocentes.

Il sera le poing quand il repensa à sa petite sœur, qui était peut être prisonnière de ces ordures.

Il ne les laisserait pas lui prendre Sol, comme ils lui avait pris Sabo.

Non.

En baissant légèrement les yeux, Ace pu voir qu'il était écrit quelque chose au pied de la fontaine, hélas trop loin pour qu'il puisse lire correctement.

Le brun jura en silence. Il devait s'approcher s'il voulait lire, mais il n'allait pas pouvoir faire dix mètres habillé comme il l'était.

Autant pour lui. Ce n'était pas le remord qui allait le ronger, s'il volait quelques vêtements à l'un de ces bourgeois arrogants.

Il se déplaça tout doucement, toujours caché derrière ses buissons, et s'arrêta à un endroit stratégique: l'intersection entre la place et l'entrée d'un parc, quasiment désert, avec très peu de passage.

Prenant son mal en patience, et ignorant au maximum la douleur causée par sa position plus qu'inconfortable, c'est-à-dire à moitié accroupi, Ace attendit.

Une femme passa, accompagnée de son mari. Puis deux amies, qui conversaient de vive voix.

Tous habillés de costumes, de robes richement décorées, transportant des sacs sans nul doute remplis de vêtements et autres conneries du genre.

Une bonne vingtaine de minutes s'écoula, sans que personne ne passe devant Ace. Il devait être patient. Attendre le bon moment, sans se précipiter. C'était la vie de Sol qui était en jeu. S'il la retrouvait.

La chance fini par lui sourire, à force de persévérance. Un homme, visiblement pressé, passa devant le buisson qui dissimulait le garçon aux taches de rousseur. Ce dernier, après s'être assuré que personne ne pouvait le voir, se décida à bondir hors de derrière son arbuste, et tomba sur l'homme sans prévenir.

Puis, sa victime n'ayant toujours pas eu le temps de réaliser ce qui était en train de lui arriver, Ace l'attira dans sa cachette, le réduisant au silence de sa main, posée sur la bouche de l'homme.

Bien. Personne ne l'avait repéré. Il devait faire vite.

D'un coup de poing sur la tête, Ace assomma l'homme qui avait commencé à se débattre, et celui-ci ne perdit pas de temps à tomber inconscient. Parfait. Un truc de moins à gérer.

Le brun ne perdit pas de temps à dépouiller sa victime de ses vêtements, cette dernière se retrouvant en slip en un instant.

Ace examina alors ce qu'il avait réussi à dégoter: un pantalon et une veste noirs, une chemise blanche et une cravate de la même couleur que la veste, ainsi que des chaussures. Et, pour parfaire le tout, un chapeau haut-de-forme, une canne finement décorée, une montre à gousset, et même une perruque.

Oui, une perruque. Sa victime avait quelques petites choses à cacher, semblait-il.

Le brun maintenant changé, et dorénavant méconnaissable, attacha ensuite l'homme dépouillé de ses habits avec sa propre ceinture, les mains dans le dos, et un mouchoir autour de la bouche. Il le laissa dans un coin, caché dans les buissons.

Ace sortit alors finalement de derrière son arbuste, essayant d'adopter l'attitude la moins suspecte possible, imitant les gestes et les expressions des habitants de cette île de malheur.

Ce fut difficile. Tout ce qu'il avait envie de faire, à l'heure actuelle, c'était de quitter ce costume qui le serrait affreusement, et qui le limitait dans ses mouvements. Il n'avait pas l'habitude de porter des vêtements comme ceux-ci, après tout.

Il n'avait pas l'habitude de porter de vêtements tout court, en fait.

Mais il prit sur lui, marchant aussi sereinement qu'il le pouvait, s'aidant de sa canne, qui ne lui servait cependant pas à grand chose. Quelle idée aussi, de prendre pareil objet lorsque l'on avait aucun problème pour marcher.

L'air de rien, Ace s'approcha de la fontaine, faisant mine de contempler les personnages inanimés, alors qu'à l'intérieur il avait juste envie de détruire cette foutue sculpture.

Baissant les yeux furtivement, le brun pu enfin lire ce qu'il était gravé à même la pierre, en lettres dorées.

Lüdmig

L'île du Paradis

A la gloire des Dieux de ce monde


La bonne nouvelle, c'est qu'il avait trouvé ce qu'il cherchait.

La mauvaise, c'est qu'il n'était pas sûr de réussir à se contenir plus longtemps.

A contenir la rage qui grondait au plus profond de son être.

Une rage qui ne demandait qu'à éclater.


One Piece - Ace & OC // Le Temps Qu'il Nous Reste (Tome I)Donde viven las historias. Descúbrelo ahora