Chapitre 10

6.8K 509 31
                                    

Pdv Izuku
Lorsque je me réveille le lendemain, j'ai un moment de flottement avant de me rappeler de tout. De cette soirée proposée par Eijiro une semaine auparavant, de Ochaco qui me force à y aller, des gens qui dansent, de ceux qui boivent, du jeu, des shots, du poirier, de Denki en haut du lustre... du blond.
Merde. Je me laisse à nouveau tomber sur mon oreiller et laisse mes pensées divaguer vers un ailleurs, vers un autre moment, vers hier soir. Dans les bras du blond. Est-ce qu'il s'en souvient ou bien est-ce qu'il avait bu, lui aussi? Je sais même pas ce que je préfèrerais. Dans le premier cas, ça pourrait me donner des faux espoirs. Dans le second, ça me brisera juste le cœur. "Tiens, c'était pas déjà fait, ça?", souffle une petite voix dans ma tête. Je t'emmerde.
Bon allez, debout. Faut bien se lever à un mom... Ah ben non. Même pas : mes exams sont finis, c'est les vacances. J'ai plus de cours à réviser, de notes à maintenir, de prof à écouter, rien. Juste le silence de mon appartement vide. Et la tornade d'émotions dans ma tête.
Je soupire. J'attendais ces vacances avec impatience, maintenant je ferais tout pour pouvoir me concentrer sur autre chose que le blond. Je peux pas m'empêcher de penser à lui.
"Faudrait peut-être passer au-dessus, non?". La ferme. "Écoute, tu t'en doutes, il est probablement déjà en couple.". J'ai dit la ferme. "C'était qu'un gage! Tu t'attendais à quoi?". TA GUEULE!!!
Je soupire. C'est bien ça le problème. C'était juste un gage. Une obligation. Il l'aurait pas fait si il n'y avait pas eu ce jeu. Je serais rentré chez moi en me disant que putain, ce que ce mec était beau, et puis plus rien. Je serais allé à toutes les fêtes d'Eijiro en espérant le croiser, je serais passé devant la pizzeria sans en pousser la porte, juste pour le plaisir de le voir. Mais je lui aurais jamais parlé.
Sauf qu'il l'a fait. Il m'a embrassé. Bien en plus. Merde, à quoi je pense?
J'arrive pas à le sortir de ma tête. Et maintenant, j'ai envie de le revoir, de parler avec lui, de le connaître, de lui prendre la main, de l'embrasser. Encore une fois.
Depuis hier soir, une question tourne en boucle dans ma tête : "et lui?". Est-ce qu'il a senti tout ça, quand on s'est embrassé? Est-ce qu'il a aimé? Est-ce qu'il... est-ce qu'il pense à moi? Est-ce qu'il voudrait qu'on se revoie?
"Juuuuste uuuuun gaaaaage...". Raaaah, tais-toi. J'arrive pas à réaliser que c'était rien, ça voulait rien dire, c'était juste un jeu. Une part de moi voudrait vraiment le revoir. Non, en fait, moi tout entier. Parce que ça avait l'air tellement parfait hier soir, c'était tellement bon...
Il ne doit pas se souvenir. C'était sans importance. Un gage. Alors pourquoi moi, je dois me rappeler de tout? C'est pas juste. Je veux pas être le seul. Je peux pas être le seul. Ça ferait trop mal.
Machinalement, je prend mon portable posé sur ma table de nuit et compose sans y faire attention le numéro de la pizzeria. Je me rend compte de mon geste juste avant de lancer l'appel. Merde, à quoi je pensais? Qu'est-ce que j'allais faire? "Ben quoi? T'as pris le numéro de la pizzeria hier, me fais pas croire que c'est uniquement parce qu'elles étaient bonnes. T'y as même pas goûté.". Quoi? Non mais oui mais non en fait, à la base j'avais prévu de peut-être commander là-bas pour essayer de le revoir, mais c'était juste une idée en l'air... "C'est ça. Mais quel mytho.". Va te faire foutre, conscience de merde.
Je téléphonerai. Juste, pas ce soir. Si, dans le meilleur des cas, c'est en effet là qu'il travaille et que c'est lui qui me livre, je sais vraiment pas comment je réagirai. En plus, c'est le week-end. Il a probablement un ou deux jours tranquilles par semaine, alors il y a peu de chances qu'il travaille aujourd'hui.
Mais je le ferai. Peut-être. Un jour.

Juste cette fois!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant